Robert Antelme L'espèce humaine
Pendant l'Occupation nazie, Marguerite Duras et Robert Antelme s'engagent dans la Résistance.
Leur groupe tombe dans un guet-apens.
Robert Antelme est arrêté le 1er juin 1944 et déporté à Buchenwald (Kommando de Bad Gandersheim).
En avril 1945, après les marches de la mort, il échappe de peu à la mort dans le camp nazi de Dachau.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Antelme
En 1947, Robert Antelme publie L’espèce humaine.
http://clioweb.free.fr/camps/antelme.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Espèce_humaine
extraits :
« Je rapporte ici ce que j’ai vécu. L’horreur n’est pas gigantesque.
Il n’y avait à Gandersheim (un kommando dépendant de Buchenwald) ni chambre à gaz, ni crématoire. L’horreur y est obscurité, manque absolu de repère, solitude, oppression incessante, anéantissement lent ».
page 47 : « Nous sommes tous, au contraire, ici pour mourir. C’est l’objectif que les SS ont choisi pour nous.
Ils ne nous ont ni fusillés ni pendus mais chacun, rationnellement privé de nourriture, doit devenir le mort prévu, dans un temps variable.
Le seul but de chacun est donc de s’empêcher de mourir ».
« Le ressort de notre lutte n’aura été que la lente revendication forcenée,
et presque toujours elle-même solitaire, de rester, jusqu’au bout, des hommes ».
- La soupe
« Elle est noire, épaisse. La louche s’enfonce et remonte comme une drague »
- Dresde, le train et les Allemands
« La nation allemande va être battue, ses hommes restent gras. Ils ne peuvent pas nous regarder. C’est bien assez de fuir, de monter dans le wagon à bestiaux ; les ennemis, les bombes, c’est cruel... Mais ceux qui sont couchés là [les déportés], il n’aurait pas fallu les voir, d’ailleurs le wagon était fermé ».
- La libération à Dachau
p 316 : " Pour la première fois depuis 1933, des soldats sont entrés ici, qui ne veulent pas le mal.
Ils donnent des cigarettes et du chocolat. On peut parler aux soldats. Ils vous répondent […]
« Wir sind frei ». ( Nous sommes libres).
La libération du camp nazi a été filmée par George Stevens D-Day to Berlin
Comment un homme peut-il faire cela à un autre homme ?
extrait de 4 minutes
https://www.dailymotion.com/video/x3j9e6
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O-F : Le Bocage honore ses martyrs
Le Bocage honore ses martyrs - Ouest-France 26.07.2017
http://www.caen.maville.com/actu/actudet_-vire.-le-bocage-honore-ses-martyrs-a-montchamp_dep-3251643_actu.Htm
article payant, sans lien avec un anniversaire ou une cérémonie
avec photo archive de l'inauguration du monument par le général de Gaulle 07.06.1953
+ celle de Gilles Faucon, le maire actuel, devant le monument
L'arrondissement de Vire aux patriotes victimes des nazis 1940-1945
monument d'Alfred-Auguste Janniot
inauguré le 7 juin 1953 par le général de Gaulle - photo 2012
http://clioweb.canalblog.com/archives/2012/04/29/24129327.html
Le monument est décrit et mis en contexte par Olivier Queruel sur le site Mémoire virtuelle :
En bas, à droite, une femme (la Nation ? la Résistance ?) porte un déporté sans vie,
à gauche, une seconde femme pleure la mort du martyr,
en haut, une dernière femme (la France ?) domine la scène, entre un flambeau à droite et des rameaux de chêne à gauche
http://www.memoire-viretuelle.fr/de-lublin/de-neuville/le-monument-de-montchamp/
au sol, une plaque mentionne le transfert d'ossements prélevés
à l'intérieur des fours crématoires de Dachau
O. Quéruel précise : « lorsqu’on parcourt la liste des noms sur le mur de Montchamp,
on constate que la déportation concerne moins d’un individu sur deux (25 sur 60).
Seuls deux hommes ont effectivement été déportés à Dachau. Aucun n’y a trouvé la mort »
Sur le mur, des plaques rappellent le nom (avec photos) de 60 personnes,
dont plusieurs habitants de la commune de Montchamp fusillés le matin du 6 juin à la prison de Caen
http://clioweb.canalblog.com/archives/2017/04/30/35230232.html
autres photos : 1944, la bataille de Normandie, la mémoire, Philippe Corvé
http://www.normandie44lamemoire.com/montchamp-2/
Les cérémonies d'hommage, de 2010 à 2017
http://clioweb.canalblog.com/tag/montchamp
un détail : pour le site web touristique www.bocage-normand.com
le général de Gaulle est considéré comme président de la République en juin 1953 !
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Rita Thalmann (1926-2013)
Rita Thalmann, source : Babelio
- Rita Thalmann était une historienne du nazisme et une femme de conviction. A Wieviorka, Le Monde, disparitions
Elle est née en 1926 à Nuremberg, sa famille doit s’exiler à Dijon après l'arrivée d'Hitler et des nazis au pouvoir. Son père est assassiné à Auschwitz en octobre 1943. Avec son frère, elle se réfugie en Suisse, auprès de sa famille maternelle.
Elle enseigne dans le secondaire, elle soutient une thèse sur Protestantisme et nationalisme en Allemagne de 1900 à 1945.
Elle a publié notamment
La Nuit de Cristal, Laffont, 1972;
Être femme sous le IIIe Reich, Laffont, 1982;
La Mise au pas de la France, 1940-1944, Fayard, 1991
- L'hommage aux déportés de Dachau fait débat - Le Monde 21.08.2013
À l'occasion d'un déplacement électoral, Angela Merkel s’est rendue au camp de Dachau, à la suite d’une démarche de Max Mannheimer (93 ans), président du Comité des anciens prisonniers de Dachau
En 1985, Kohl s'était rendu au camp de Bergen-Belsen et Willy Brandt s'était recueilli à Buchenwald en 1970 lors d'une visite historique en Allemagne de l'Est.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/08/21/l-hommage-d-angela-merkel-aux-deportes-de-dachau-fait-debat_3464209_3214.html
- En mémoire de Rita Thalmann, Armand Azjenberg, blogs Médiapart (source Nicole) - 22.08.2013
Par ses parents, elle était l’incarnation des deux infamies qu’ont été en France la Shoah et l’abandon à la mort des fous.
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/220813/en-memoire-de-rita-thalmann
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Livre numérique
13/05 : Le livre numérique est dans l'impasse, faisons le choix de l'édition électronique ouverte ! par Marin Dacos et Pierre Mounier - Le Monde Opinions
Extraits :
« La situation actuelle est le point d'aboutissement de plus de dix ans d'attentisme et d'aveuglement. En refusant le web et son ouverture par crainte du piratage, en tentant de clôner le livre imprimé - sa représentation, ses usages de lecture, son mode de distribution et jusqu'à son modèle économique, sur le support numérique, en n'accordant pas une place primordiale à l'innovation et à l'imagination, les principaux acteurs du monde de l'édition se sont engagés dans une voie sans issue ».
« Pour échapper aux règles imposées en oligopole par Amazon, Apple et Google, le cahier des charges devrait proposer un livre numérique tout à la fois lisible, manipulable et citable, à un prix raisonnable :
- Lisible : il doit reposer sur des formats ouverts et standards permettant sa transmission d'une machine à l'autre et sa conservation dans le temps. Il doit être recomposable et adaptable du fait de ces formats sur tous les systèmes possibles.
- Manipulable : il doit être indexable et interrogable. Il doit permettre au minimum le copier-coller et l'annotation. Il doit permettre les recompositions et les modifications selon les envies du lecteur.
- Citable : il doit pouvoir être retrouvé par tous les chemins dans la masse quasiment infinie d'informations aujourd'hui disponibles, ce qui signifie qu'il doit disposer au minimum d'un identifiant unique, d'une adresse pérenne sur Internet et d'une description riche et utilisable ».
« Aujourd'hui, lorsque nous achetons un livre imprimé, nous avons le loisir de le partager avec nos amis, de le prêter à nos proches, de le donner à nos enfants. Rien de cela n'est possible avec le livre numérique tel que le conçoivent ces plateformes. Demain, quelle bibliothèque pourrons-nous transmettre à nos enfants ? Une bibliothèque virtuelle certainement ; tellement virtuelle qu'elle sera vide de tout livre ! »
Filmer les camps
Dans La Fabrique de l'histoire, ce matin (ou en version mp3)
à la question d'E Laurentin, « A quoi sert l’histoire ? », André Burgière répond par la citation de Lucien Febvre :« L’histoire qui sert est une histoire serve ». La formule lui permet de dire sa méfiance à l'égard de l’historien qui se laisse porter, pour de bonnes raisons, par les demandes de son temps. Il vante à l’opposé les démarches de Raul Hilberg ou de Jean-Louis Flandrin, qui ont inventé leur sujet et constitué leurs sources, avant de conclure…« En nous arrachant à nos certitudes, ils ont renforcé notre capacité à critiquer l’ordre du monde. C’est à cela que doit servir l’histoire ».
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Autour de La Rafle et de l’expo « Filmer les camps », écouter un échange très intéressant sur la relation du cinéma à l’histoire (et à la mémoire), sur les pratiques de la classe, sur les termes des débats récents à propos de l’histoire de la 2GM.
vers la 21e mn - Sylvie Lindeperg, en substance : « La Rafle est un film de son époque. Notre société iconogène ne supporte pas qu’un événement majeur puisse n’avoir aucune traduction visuelle dans les archives. Il lui faut absolument le mettre en images ». L'idéal serait la fiction, comme art de l'allusion ou de l'ellipse. La réponse, c'est souvent le téléfilm et la docu-fiction : dans une esthétique du trop plein, les réalisateurs veulent tout dire et tout montrer, comme s'ils estimaient que le spectateur n’est pas capable de sentir et de penser par lui-même.
JF Bossy a rappelé utilement le rôle de la durée : Nuit et Brouillard, c’est 35 mn, Shoah c’est 9 heures, plus que le temps imparti à toute la guerre mondiale dans les instructions (à l’origine, Lanzmann n’envisageait qu’une vision intégrale…).
JFB suggère que l’exploitation de Nuit et Brouillard était un moment exceptionnel (un rite).
Détail 1 : pour le projeter , il fallait un projecteur 16 mm. Cet appareil servait à exploiter d’autres œuvres prêtées gratuitement par les CRDP.
Détail 2 : en 16 mm, les copies étaient en noir et blanc et de qualité médiocre ; l'arrêt sur image était difficilement pensable. Quelle différence avec la classe d'aujourd'hui, aussi bien pour la technique (vidéoprojecteur) que pour la possibilité, pour le prof d'histoire, de lire Sylvie Lindeperg et de mettre en contexte l'œuvre et les images !
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/fabriquenew/archives.php
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- L'émission fait allusion à la privatisation de la production des
documents pédagogiques qui accompagnent la sortie des films
commerciaux, "adoubés" ou non par le MEN.
- Les acteurs et la mémoire. Lors de la promotion d'un film, les acteurs mettent souvent en avant leur ignorance du passé, une lacune que seul le tournage aurait fait disparaître. Pourtant, dans ce film, toute l’équipe se sent investie d’une mission morale. Les témoins disparaissant, les acteurs se voient comme des passeurs de mémoire ("en fait d’autre chose que de la mémoire"). Tom Hanks est invité aux commémorations, les médias lui demandent de se prononcer sur l’histoire du débarquement...
- Nuit et Brouillard se plaçait dans un contexte universaliste (on n'y prononce pas le mot "juif", ni "allemand"), mais le képi censuré fin 1955 à la demande de la gendarmerie confirme que Resnais avait bien la préoccupation de pointer la responsabilité de la France dans la déportation.
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L’horreur plein cadre.
L'exposition Filmer les camps est présentée dans une double page de Libération
et par Christian Delage, le commissaire de l'exposition, sur le blog Culture visuelle.
Le Monde Magazine publie "De Hollywood à Nuremberg" 13 mars 2010.
source : George Stevens - D-Day to Berlin (1994) - Le dvd est en vente.
La libération de Dachau, un extrait de 4 mn est disponible sur Dailymotion
. Cinéma et nazisme (1939-1945), une liste de films établie par Michel Antony
http://artic.
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. La rafle, un dossier pédagogique en pdf
. Il y a soixante ans. La
rafle du Vélodrome d’Hiver - La brochure conçue par Adam Rayski (15 Mo en pdf)
. Claude Lévy et Paul Tillard, La grande rafle du Vél' d'hiv', Robert Laffont 1967, réédité chez Tallandier
La rafle du Vel d'Hiv - 17 juillet 1942
Les cars "de la section spéciale" le long du Vélodrome d'Hiver.
(Anonyme, © Bibliothèque historique de la ville de Paris / Keystone).
14/03/2010 : Cinéma : Le retour de la seconde guerre mondiale et ses paradoxes - Le Monde Opinions :
« Une reprise de flamme a pourtant lieu aujourd'hui sur les écrans, avec la sortie d'un nombre important de films consacrés plus ou moins directement à cette sombre période » :
Walkyrie, de Bryan Singer
Les Insurgés, d'Edward Zwick
Katyn, d'Andrzej Wajda
Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino
L'Armée du crime, de Robert Guédiguian
Vincere, de Marco Bellocchio
Shutter Island, de Martin Scorsese
Liberté, de Tony Gatlif
L'Arbre et la Forêt, d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau
Les Convois de la honte, de Raphaël Delpard
La Rafle, de Rose Bosch
« La question de la mémoire de la 2GM, à l'heure de la disparition des témoins, est d'autant plus sensible qu'elle devient celle d'une transmission à la fois plus instruite et plus incertaine ».
bibliographie :
Jean-Michel Frodon (dir) Le Cinéma et la Shoah : Un art à l'épreuve de la tragédie du 20e siècle (Cahiers du cinéma 2007)
http://www.nonfiction.fr/article-585-lethique_de_la_representation.htm
Claudine Drame Des films pour le dire : Reflets de la Shoah au cinéma. 1945-1985 + 1DVD Métropolis 2007