Pour l’entrée de Gisèle Halimi au Panthéon
Pour l’entrée de Gisèle Halimi au Panthéon
L’avocate, qui œuvra à la légalisation de l’IVG et à la dépénalisation de l’homosexualité,
comprit très tôt que son combat devait être du côté des opprimé·e·s et des oublié·e·s de la République :
les peuples colonisés, les pauvres, les femmes.
Associations et personnalités féministes , Libération idées et débats 18.05.2021
Michelle Perrot : « A titre personnel, je ne suis pas une fan du Panthéon,
mais voilà quelqu’un qui pourrait parfaitement y entrer :
à la fois parce que c’est une grande républicaine,
et aussi pour son combat pour les femmes et contre les injustices.
Elle est entrée dans l’histoire. Elle a fait l’histoire ».
Gisèle Halimi : là où est son véritable honneur
D’un point de vue féministe et antiraciste, l’Etat, puissance de domination,
ne saurait être considéré comme un allié.
Le refus de faire entrer la fervente avocate des minorités sexuelles et raciales au Panthéon
ne serait-il pas la plus belle des reconnaissances de son engagement libre ?
par Kaoutar Harchi, Ecrivaine et sociologue Libération 18.05.2021
Gisèle Halimi, Le procès de Bobigny
Le procès de Bobigny : La plaidoirie de Me Gisèle Halimi
La grande bibliothèque du droit
https://www.lagbd.org/index.php/Le_proc%C3%A8s_de_Bobigny
Le 31 juillet, Public Sénat a rediffusé
« Avortement, le procès de Bobigny » réalisé par Guy Beauché, 2006
https://www.publicsenat.fr/emission/documentaires/avortement-le-proces-de-bobigny-5755
« En 1972, vous avez fait du procès de Bobigny un grand procès politique de l’avortement [et de la loi du 31 juillet 1920]…
entretien avec Annick Cojean, Le Monde 22.09.2019
« L’histoire était exemplaire, comme son héroïne, Michèle Chevalier, la mère si courageuse et si intègre
de la jeune Marie-Claire, violée à 16 ans et accusée de s’être fait avorter.
Alors, oui, j’ai choisi d’en faire un procès politique et de m’adresser,
au-dessus de la tête des magistrats, à l’opinion publique et au pays.
Les accusées reconnaissaient les faits, ne s’en excusaient pas, ne les regrettaient pas.
Et, avec leurs témoins, elles faisaient le procès d’une loi et d’un système ineptes.
Pendant que je plaidais, j’entendais la foule, aux portes du tribunal,
crier avec Delphine Seyrig : « Libérez Marie-Claire ! » ou « Nous avons toutes avorté ! »
Ça porte, vous savez.
Comme la colère que je ressentais devant ces hommes qui allaient nous juger
et qui ne savaient rien de la vie d’une femme ».
Libération 28.07.2020
« Le célèbre procès de Bobigny (qui s’est pourtant déroulé à huis clos) va devenir le fait d’armes de Gisèle Halimi. Sa bataille. Sa victoire. La pierre fondatrice de la loi sur l’IVG portée par Simone Veil et adoptée en 1974.
Les faits : violée par un garçon de son lycée à l’automne 1971, Marie-Claire Chevalier, 16 ans, est enceinte. Elle refuse de garder l’enfant et demande à sa mère Michèle de l’aider à avorter. La mère de la jeune fille et deux de ses collègues de la RATP l’aident à trouver une avorteuse.
En octobre 1972, Gisèle Halimi se lance dans la défense de Marie-Claire, poursuivie pour cet avortement. Militante tenace et tacticienne, l’avocate décide de transformer ce procès en celui de l’interdiction d’avorter. Et d’«ériger le tribunal de Bobigny en tribune contre la « loi scélérate », comme l’explique le Dictionnaire des féministes (PUF) dirigé par Christine Bard. Si le procès de Marie-Claire se déroule à huis clos, celui de sa mère et de ses deux co-inculpées est public. Habile, l’avocate fait défiler à la barre des prestigieux témoins du monde littéraire et scientifique qui condamnent la loi existante et, coup de maître, le professeur Milliez, père de six enfants et fervent catholique, qui affirme qu’il aurait aidé la jeune Marie-Claire si elle l’avait sollicité. Verdict : elle est relaxée, l’avorteuse condamnée à un an de prison avec sursis, la mère à une amende avec sursis. A l’occasion de ce procès emblématique, le grand public découvre Gisèle Halimi et son allure toujours impeccable, ses plaidoiries conduites avec un grand aplomb, sans jamais virer à la prétendue hystérie alors copieusement associée aux féministes. Halimi devient un nom. Et le symbole d’un combat pour les droits humains, des femmes en particulier ».
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Gisèle Halimi (1927-2020)
Gisèle Halimi (1927-2020)
photo 2008 Commons : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Gisèle_Halimi
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- Militante déterminée de la cause des femmes,
la célèbre avocate est morte à l’âge de 93 ans
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2020/07/28/l-avocate-gisele-halimi-defenseuse-passionnee-de-la-cause-des-femmes-est-morte_6047506_3382.html
- Gisèle Halimi (1927-2020)
https://maitron.fr/spip.php?article76597
Avocate, elle s’illustre dans le combat contre la torture en Algérie
notamment à travers la défense de Djamila Boupacha, une jeune militante du FLN violée et torturée par des militaires français.
A partir du manifeste des 343, porté par des militantes du MLF avec le soutien de Simone de Beauvoir,
Gisèle Halimi fonde l’association Choisir.
Elle défend Marie-Claire Chevalier et fait du procès de Bobigny « un procès de la loi de 1920 »
une loi liberticide votée par un bloc national et clérical
qui a perturbé la vie de deux générations de couples.
En 1978, elle s’engage dans la lutte contre le viol
Elle se bat en veur de la parité homme/femme en politique.
En 1995, elle préside avec Rosine Bachelot l’Observatoire pour la parité
- Gisèle Halimi : « J’avais en moi une rage, une force sauvage, je voulais me sauver »
Annick Cojean – Le Monde 22.09.2019
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/09/22/gisele-halimi
« 70 ans de combats. 70 ans d’énergie, de passion, d’engagement au service de la justice et de la cause des femmes ».
« Je ne serais pas arrivée là si… » L’avocate revient sur ses combats, dès l’enfance, pour sa dignité et sa liberté de femme,
sur ses engagements féministes et sur les grands procès de sa carrière.
« Les femmes sont folles de ne pas se faire confiance, et les hommes sont fous de se priver de leur apport.
J’attends toujours la grande révolution des mentalités.
Et je dis aux femmes trois choses : votre indépendance économique est la clé de votre libération.
Ne laissez rien passer dans les gestes, le langage, les situations, qui attentent à votre dignité.
Ne vous résignez jamais ! »
En 1972, vous avez fait du procès de Bobigny un grand procès politique de l’avortement [et de la loi du 31 juillet 1920]…
« L’histoire était exemplaire, comme son héroïne, Michèle Chevalier, la mère si courageuse et si intègre
de la jeune Marie-Claire, violée à 16 ans et accusée de s’être fait avorter.
Alors, oui, j’ai choisi d’en faire un procès politique et de m’adresser,
au-dessus de la tête des magistrats, à l’opinion publique et au pays.
Les accusées reconnaissaient les faits, ne s’en excusaient pas, ne les regrettaient pas.
Et, avec leurs témoins, elles faisaient le procès d’une loi et d’un système ineptes.
Pendant que je plaidais, j’entendais la foule, aux portes du tribunal,
crier avec Delphine Seyrig : « Libérez Marie-Claire ! » ou « Nous avons toutes avorté ! »
Ça porte, vous savez.
Comme la colère que je ressentais devant ces hommes qui allaient nous juger
et qui ne savaient rien de la vie d’une femme ».
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Joseph Bialot (1923-2012)
Sortant le 25 juillet 1944, à Grenoble, d'une réunion d'un réseau de résistance affilié au Parti communiste, il est arrêté par la milice. Papiers contrôlés, mais authentiques. En revanche, l'épreuve du baisser de pantalon est sans ambiguïtés… Son patronyme (Jules Souverbielle) le fait considérer comme demi-juif, mais on ne déporte pas à moitié. Départ de la gare de Bobigny par le convoi n°78, le 11 août 1944, le lendemain de son 21e anniversaire. Direction, Auschwitz. Malade, il fera partie des 7 000 survivants que les SS n'auront pas eu le temps de fusiller avant que l'Armée rouge ne libère le camp, le 27 janvier 1945.
En 1979, avec le Salon du prêt-à-saigner (Série noire, Gallimard), il décroche le grand prix de littérature policière.
Le Monde 28.11.2012, carnet - http://www.lemonde.fr/disparitions/
L’impala et son grand frère
L’impala et son grand frère – 1 - 09/11/2011
« … Elle a à peine onze ans, affiche une insolente beauté, une finesse de traits invraisemblable, sous un regard fermé par la colère dès qu'elle est contrariée. Et contrariée, elle l'est souvent, car elle ne supporte ni remarque ni reproche sans explosion quasi nucléaire… ».
http://education.blog.lemonde.fr/2011/11/09/limpala-et-son-grand-frere/
L’impala et son grand frère – 2
http://education.blog.lemonde.fr/2011/11/20/limpala-et-son-grand-frere-2-l'amertume/
Luc Cédelle à partir du blog de Véronique Decker, directrice de l'école Marie-Curie de Bobigny
(blog des Cahiers pédagogiques)
http://www.cahiers-pedagogiques.com/blog/servicemaximum/
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Automne critique
Le CVUH et les Cahiers d'histoire organisent deux journées de rencontres à Bobigny le week-end prochain.
Les enjeux politiques de l'histoire
Autour de stands d'éditeurs, d'associations, d'ateliers-débats.
Vendredi 26 et samedi 27 novembre
Bourse départementale du travail de Bobigny
1 Place de la libération,
Métro L5 : Bobigny Pablo Picasso
Bus 301 : Conservatoire Jean Wiener
Le programme :
Vendredi 26 novembre 2010
15H Ouverture des stands : associations, éditeurs.
16H-18H Histoire et Citoyenneté
carte blanche à la Seine-Saint-Denis.
Ateliers Démocratie et Education
coordonné par José Tovar et Hédi Saidi.
Archives et Histoire
avec Jean-Numa Ducange (Université de Rouen), Pierre Boichu et Pascal Carreau des AD de la Seine-Saint-Denis.
18H30 Pourquoi cet Automne critique ?
La parole au CVUH, aux Cahiers d'histoire et à nos hôtes.
19H Lecture théâtrale par Nicolas Bigards.
20H Autour d'un verre.
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Samedi 27 novembre 2010
10H Ouverture des stands : associations, éditeurs.
10H30-12H Usages des identités nationales : regard sur l'étranger
coordonné par Laurent Colantonio et Anne Jollet (Université de Poitiers), avec Jocelyn Letourneau et Mari-Carmen Rodriguez.
10H30-12H Transmission et Vulgarisation
coordonné par Sylvie Aprile (Université de Lille III) et Guillaume Mazeau (IHRF Paris I), avec Philippe Olivera, Véronique Sales et Xavier Mauduit.
10H30 Démocratie et Colonisation
coordonné par Didier Monciaud (Rédaction des Cahiers d'histoire) avec Linda Amiri, Alain Ruscio, Frédéric Régent.
10H30-12h Démocratie et République
coordonné par Olivier Le Trocquer (CVUH), avec Sylvie Rémy et Mathieu Colloghan.
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Autour d'un sandwich
14H-15H30 La fabrique scolaire de l'histoire
coordonné par Laurence De Cock (CVUH) et Emmanuelle Picard (INRP) avec Charles Heimberg, Hugo Billard et Benoît Falaize.
14H-15H30 Théâtre et Histoire
La parole à la MC 93, coordonné par Aurore Chéry et Gérard Noiriel (EHESS), avec Nicolas Bigards.
14H-15H30 Genre et Démocratie
coordonné par Bassir Amiri (Université de Besançon) et Caroline Fayolle (Université Paris 8) avec Irène Jami et Thierry Pastorello.
14H-15H30 Démocratie et Travail
coordonné par Pascal Guillot (rédaction des Cahiers d'histoire),
avec François Jarrige, Stéphane Sirot, Jean-Claude Vinel et Laurent Willemez.
16H Conférence avec Abdoul Sow (Université de Dakar)
Usages politiques de l’histoire des traites.
17H30-19H Le CVUH et les Cahiers d'histoire invitent à finir en musique autour d’un verre.
Bourse départementale du travail, 1 Place de la libération, Bobigny
Métro L5 : Bobigny Pablo Picasso
Bus 301 : Conservatoire Jean Wiener