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Clioweb, le blog

27 novembre 2010

Le tweet de Doncaster

Lendemains de tweet difficiles à Doncaster
Un Britannique a été condamné pour une blague sur un aéroport.

En janvier dernier, PC, un étudiant en compta, veut rejoindre Crazycolors à Belfast. Mais la neige bloque l'aéroport « Robin des Bois » (si, il existe bien) à Doncaster. Il envoie un tweet à ses relations où il menace d'exploser l'aéroport.

Il vient d'être condamné à 350 livres d'amende, sans compter 2600 livres de frais de justice.  Cet « idiot » de Doncaster a fait appel . Il est en train de devenir mondialement connu.
http://www.liberation.fr/medias/

http://twitter.com/pauljchambers
Was once a relatively unknown idiot.
Now bringing idiocy worldwide.
http://twitter.com/CRAZYCOLOURS
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Now airport Twitter bomb hoaxer tweets to the High Court
« A TRAINEE accountant who was convicted after posting a message on Twitter threatening to blow a Doncaster airport "sky high" has announced that he will challenge his conviction in the High Court ».
http://www.yorkshirepost.co.uk/news/Now-airport-Twitter-bomb-hoaxer.6635377.jp
http://www.bbc.co.uk/news/technology-11809185

 

doncast
source : Google Maps

Pour les géographes, Doncaster est cité dans cette carte de Peter Gould reproduite par R Brunet.
How Londoners see the North ; at least, according to the Doncaster Council

pg_doncaster

source : Peter Gould - http://clioweb.free.fr/carto/carto.htm#doncaster

 

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26 novembre 2010

Profession : professeur d'histoire

La revue L'Histoire n° 359 publie un entretien avec Patrick Garcia

L'essor de l'enseignement de l'histoire a coïncidé avec le temps des certitudes nationales. Les mutations récentes (décolonisation, Europe, globalisation) ont plutôt eu un effet déstabilisateur.
« Les programmes continuent d'afficher des ambitions immenses, alors que le nombre d'heures réservées à H et à la G, dans le meilleur des cas, reste stable, et dans certaines filières est réduit à la portion congrue - voire à néant en terminale S »

« Le poids de la finalité civique en revanche s'est considérablement accru. De la mémoire de la Shoah à celle de la colonisation, on attend de l'histoire qu'elle contribue à démêler toutes les questions que soulève la société. D'où l'agacement de certains enseignants, qui ne savent plus très bien où donner de la tête, tiraillés entre le souci pédagogique (le document ou le récit magistral), la nécessaire adaptation aux évolutions de leur discipline, la demande sociale, les pressions des porteurs de mémoire et les injonctions du pouvoir politique ».
«  Sans parler, pour ceux qui entrent dans la carrière, de l'amputation presque complète de la formation professionnelle lors de la première année d'exercice. Et pourtant, la demande reste immense ».

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Avant 1914, il y a 150 agrégés dans le secondaire classique et environ 15 postes au concours chaque année. 129 thèses d'histoire et 7 de géo ont été soutenues en Sorbonne entre 1877 et 1906. En 1930, moins de 5 % des garçons de 10 à 17 ans fréquentent le secondaire. A comparer avec la massification après 1975.

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Des scientifiques sans histoire, Olivier Loubes

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En France, l'HG est un enseignement de culture générale jugé indispensable au futur citoyen...
« Bref, l'histoire n'est pas une matière littéraire, contrairement aux idées reçues, mais un outil démocratique... Ce n'est pas un enseignement de spécialité mais un creuset de références communes pour comprendre le monde et un apprentissage de méthodes critiques ».

« Dès lors, comment éviter que la décision de 2009 [suppression de l’HG obligatoire en Term S]  n'apparaisse comme le fruit d'un souci d'économie plutôt qu'un effort -tjs nécessaire - de réforme ? »

En 1882, l'histoire, c'est « particulièrement » celle de la France ; en 2009, le dernier chapitre, c'est la victoire de la démocratie libérale et de l'éco de marché...

Dans ce numéro de L'Histoire, un dossier sur la naissance du Parti Communiste au congrès de Tours (déc 1920), et un article de Dominique Bartélemy sur la naissance de la chevalerie vers 1100.

En ligne, de bonnes adresses, dont celle de la liste H-Français
http://www.histoire.presse.fr/content/annuaire-outils-professeurs/listweb

26 novembre 2010

radio : le repas gastronomique

- Le repas gastronomique des Français
après le classement au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO
La Fabrique du jeudi avec Pascal Ory, Julia Csergo, Marc de Ferrière le Vayer et Florent Quellier
Enregistrer et écouter en différé au format mp3

Entendu :
L'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation,à Tours, un centre ou une tête de réseau ?
Jean-Paul Aron, Jean-Louis Flandrin, les précurseurs
Entre histoire culturelle, lobbying, bureaucratie... comment concevoir et faire accepter un dossier
Quel écho espérer dans les médias ?
Le repas "des" Français, des pratiques sociales ou un piège identitaire ?

- sur le site de l'UNESCO, Le patrimoine culturel immatériel (PCI) concerne des pratiques sociales, des rituels et des événements festifs... à protéger ou à sauver.
http://www.unesco.org/new/fr/quick-theme-selector/intangible-heritage/

Une liste dont
Le savoir-faire de la dentelle au point d’Alençon
http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011

La FAQ :
http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00021

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25 novembre 2010

Manuel du petit interviewé

- Manuel du petit interviewé, Le Canard enchaîné, 24/11
. 1 - Nier l'évidence
. 2 - Jouer les matamores
. 3 - Faire la nique aux journalistes
. 4 - Bidonner un maximum
. 5 - Entourlouper tout le monde
. 6 - Et ne pas oublier un gag d'anthologie

Le Canard mentionne le décès de Sylvia Wildenstein, le 13 novembre. La veuve d'un richissime collectionneur d'art, donateur de l'UMP, se plaignait d'avoir été spoliée. La justice n'a pas jugé bon de se hâter.

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- Sondages de l'Elysée: le cas Patrick Buisson devant le tribunal
http://tinyurl.com/mediapart-buisson
Lire également Maître Eolas sur le statut des conseillers présidentiels.

 

24 novembre 2010

Internet en Chroniques

Internet en Chroniques

à paraître dans l'Abécédaire, Historiens & Géographes n° 412
version html : http://clioweb.free.fr/chronique/abecedaire/abcd.htm

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Le succès actuel d’Internet est incontestable. Les derniers manuels de seconde en attestent. Les enseignants, par choix ou sur commande, ont appris à tirer parti de L’alchimie des multitudes  (F Pisani) dans la préparation de leurs cours et en classe. Des premiers SIL’Z aux réseaux actuels à haut débit, que de chemin parcouru ! Entre 1997 et 2010, plus de cinquante Chroniques ont accompagné cette progression des usages d’Internet en Histoire et en Géographie.
(En 2005, un point sur 7 ans de Chronique)

Technologies éducatives. Internet est né en dehors de l’école. Sa réussite est celle de la culture populaire. Cependant, les pionniers ont mesuré son intérêt pour l’éducation. Le réseau a bénéficié de l’acculturation permise par quinze ans d’informatique pédagogique (1985-2000). En classe, quand les effectifs sont adaptés, l’ordinateur et Internet ont trouvé leur place, souvent au service d’une pédagogie active (modules, ECJS voire TPE). Aujourd’hui, le vidéoprojecteur et le tableau numérique renforcent plutôt le cours magistral, alors que les élèves exploitent le cloud computing et le web 2.0. A la dernière rentrée, loin des annonces sur le « Tout Numérique », Internet a été convoqué pour travestir le retard de manuels conçus en flux tendus. Comme une vulgaire roue de secours.

Métier. Internet n’a pas révolutionné l’écriture de l’histoire (cf le programme ATHIS, Rolando Minuti). Le réseau a cependant modifié l’exercice du métier, pour le chercheur et pour l’enseignant : accès aux archives, diffusion des travaux des historiens (revues en ligne, radio en différé)... La vidéo en ligne joue un rôle croissant pour ceux qui enseignent une lecture distanciée de l’image. Mais à lui seul, Internet ne peut compenser le recul de la formation continue  ni faire oublier la suppression de la formation professionnelle en alternance : la pédagogie ne se réduit ni au « ludique » ni à « la tenue d’une classe ».

Listes de diffusion. Le réseau, pour nos disciplines, c’est un espace de travail à distance, où, hors du contrôle institutionnel, des professionnels mettent en commun leurs pratiques, leurs réussites et leurs doutes… Des listes de diffusion ( H-Français, Biblio-fr ), des forums ( Schoolhistory, SLN Geography…), des portails ( WebLettres ) ont préparé l’émergence de communautés numériques, avec leurs affinités et leurs inimitiés. Les outils du web 2.0 prennent la suite.

Traiter ou Communiquer. L’ordinateur est un outil exceptionnel dans le calcul et le traitement des données. Le succès de Google Earth est connu, tout comme sa combinaison du planétaire et du local. Géoclip illustre tout l’intérêt de la cartographie numérique. L’épreuve de croquis au bac a nourri un très intéressant travail d’équipe entre enseignants. Toutes ces productions ont alimenté les sites académiques, les blogs pour la classe et les sites indépendants, personnels ou associatifs.

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Les moins de 20 ans en Basse-Normandie - carte lissée - Sister - Géoclip

Liens. Internet est devenu une source documentaire incontournable, grâce à sa grande capacité d’archivage, au travail des internautes et aux liens entre les pages web. Des bases exceptionnelles complètent l’apport des manuels : Web Gallery of Art, Wikimedia Commons, Survol de France, Newseum… Le réseau fait entrer « le monde » à l’école, mais à la différence des manuels, il n’en fournit pas une lecture scolaire ; il met sur le même plan le loisir et le travail.

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http://lefredthouron.pagesperso-orange.fr/

L’énormité des contenus accessibles d’un clic peut submerger les élèves et perturber leur attention. Elle incite à réaffirmer le rôle de l’enseignant qui n’est plus celui qui « réinvente la roue », année après année. Elle souligne l’importance d’une veille documentaire collective, pour repérer les personnes ressources et écarter le bruit documentaire. Internet Archive redonne parfois vie aux adresses périmées…

Dans certains domaines, un réel effort serait nécessaire pour enrichir le web francophone en accès libre et gratuit. De plus, la France, pays réputé jacobin, gagnerait à harmoniser les adresses des sites éducatifs, sur le modèle du suffixe .edu utilisé par les universités aux Etats-Unis.

Valider. La fiabilité d’Internet est sans cesse questionnée, parfois davantage que la pédagogie qui accompagne implicitement son usage. Certains se contentent d’une validation hiérarchique. Enseigner la pratique d’une lecture distanciée est préférable, surtout face aux discours des médias. Le « virtuel » omniprésent, c’est en fait du « réel » : le travail des internautes, la circulation des idées sont aussi concrets que les prouesses techniques et leur financement par la société. L’obsession de la « nouveauté » mériterait également d’être analysée.

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Hans Holbein, Les Ambassadeurs, National Gallery, 1533, Web Gallery of Art

Droits. Des associations proposent des contenus dont les droits d’exploitation ont été négociés au préalable. De plus, pour l’image comme pour la vidéo, rien n’interdit de solliciter les auteurs et d’obtenir une autorisation pour des usages non commerciaux.

Controverses. Certains technophobes voudraient « débrancher l’école ». Selon eux, Google Books menacerait la lecture, Wikipedia incarnerait « l’erreur à haut débit », le web rendrait « encore plus bête » et conduirait vers « une dictature des idiots» … Après la télévision, Internet la nouvelle cible d’une presse qui oublie le sens de nuance, balançant entre l’extase et l’effroi. La légende noire se nourrit tantôt de la nostalgie des humanités et de Gutenberg, tantôt d’une allergie aux excès de la promotion commerciale ou des annonces institutionnelles. Plusieurs spécialistes, dont le regretté Roy Rosenzweig, ont souligné l’écart entre les discours et les usages sociaux concrets : la numérisation ébranle le système hérité des siècles précédents, mais le web n’a jamais empêché de penser, de lire et d’écrire.

Internet militant. De nombreuses associations dynamiques savent tirer pleinement parti de l’outil exceptionnel qu’est Internet, pour questionner, débattre, mobiliser - sans oublier d'archiver en vue du travail des historiens.. cf Matériaux n° 79 - 2005. Le réseau des réseaux est au cœur de nombreux enjeux civiques : respect des libertés individuelles, protection de la vie privée, situation des droits économiques et sociaux… Autant de thèmes à débattre en classe.
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La Chronique internet n° 412 (oct 2010) : http://aphgcaen.free.fr/chronique/412/aphg412.pdf
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24 novembre 2010

Automne critique

b_automne

Le CVUH et les Cahiers d'histoire organisent deux journées de rencontres à Bobigny le week-end prochain.

Les enjeux politiques de l'histoire
Autour de stands d'éditeurs, d'associations, d'ateliers-débats.
Vendredi 26 et samedi 27 novembre
Bourse départementale du travail de Bobigny
1 Place de la libération,
Métro L5 : Bobigny Pablo Picasso
Bus 301 : Conservatoire Jean Wiener

Le programme :

Vendredi 26 novembre 2010
15H Ouverture des stands : associations, éditeurs.

16H-18H Histoire et Citoyenneté
carte blanche à la Seine-Saint-Denis.

Ateliers Démocratie et Education
coordonné par José Tovar et Hédi Saidi.

Archives et Histoire
avec Jean-Numa Ducange (Université de Rouen), Pierre Boichu et Pascal Carreau des AD de la Seine-Saint-Denis.

18H30 Pourquoi cet Automne critique ?
La parole au CVUH, aux Cahiers d'histoire et à nos hôtes.

19H Lecture théâtrale par Nicolas Bigards.
20H Autour d'un verre.

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Samedi 27 novembre 2010
10H Ouverture des stands : associations, éditeurs.

10H30-12H Usages des identités nationales : regard sur l'étranger
coordonné par Laurent Colantonio et Anne Jollet (Université de Poitiers), avec Jocelyn Letourneau et Mari-Carmen Rodriguez.

10H30-12H Transmission et Vulgarisation
coordonné par Sylvie Aprile (Université de Lille III) et Guillaume Mazeau (IHRF Paris I), avec Philippe Olivera, Véronique Sales et Xavier Mauduit.

10H30 Démocratie et Colonisation
coordonné par Didier Monciaud (Rédaction des Cahiers d'histoire) avec Linda Amiri, Alain Ruscio, Frédéric Régent.

10H30-12h Démocratie et République
coordonné par Olivier Le Trocquer (CVUH), avec Sylvie Rémy et Mathieu Colloghan.

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Autour d'un sandwich
14H-15H30 La fabrique scolaire de l'histoire
coordonné par Laurence De Cock (CVUH) et Emmanuelle Picard (INRP) avec Charles Heimberg, Hugo Billard et Benoît Falaize.

14H-15H30 Théâtre et Histoire
La parole à la MC 93, coordonné par Aurore Chéry et Gérard Noiriel (EHESS), avec Nicolas Bigards.

14H-15H30 Genre et Démocratie
coordonné par Bassir Amiri (Université de Besançon) et Caroline Fayolle (Université Paris 8) avec Irène Jami et Thierry Pastorello.

14H-15H30 Démocratie et Travail
coordonné par Pascal Guillot (rédaction des Cahiers d'histoire),
avec François Jarrige, Stéphane Sirot, Jean-Claude Vinel et Laurent Willemez.

16H Conférence avec Abdoul Sow (Université de Dakar)
Usages politiques de l’histoire des traites.

17H30-19H Le CVUH et les Cahiers d'histoire invitent à finir en musique autour d’un verre.


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Bourse départementale du travail, 1 Place de la libération, Bobigny
Métro L5 : Bobigny Pablo Picasso
Bus 301 : Conservatoire Jean Wiener

23 novembre 2010

Irlande : Le hold-up

hold_up    

- Irlande : Le hold-up des banquiers - Dublin fait banquer l’UE -  Libération, 23/11/2010
L'UE vole au secours des banques irlandaises pour rassurer les marchés. Une utilisation très contestée de l'argent public.
http://www.liberation.fr/economie/01012303859-dublin-fait-banquer-l-ue

Pastré : sanctionner serait suicidaire
http://www.liberation.fr/economie/
Martin : Ce prêt ne va rien résoudre
http://www.liberation.fr/economie/
L'Irlande renoue avec l'exode
http://www.liberation.fr/economie/
 

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Libération 24/11 : « Les dépenses sociales seront amputées de 2,8 milliards d'euros et 24 750 emplois publics seront supprimés, pour revenir au niveau de 2005. En outre, le salaire horaire minimum sera abaissé de 8,65 à 7,65 euros. Du côté des revenus supplémentaires, le taux de TVA doit augmenter de 21% à 22% en 2013, puis à 23% en 2014.
Le gouvernement de Brian Cowen a en revanche catégoriquement refusé d'accroître son impôt sur les sociétés, dont le taux de 12,5% - l'un des plus bas du monde - est considéré comme du dumping fiscal ».
http://www.liberation.fr/economie/01012304217-la-potion-amere

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Le Monde :
De la Grèce à l'Irlande, des stratégies économiques illusoires - Le Monde - 23.11.10 - http://www.lemonde.fr/economie/

Les banques irlandaises sont-elles responsables de la crise ?
Une crise pour l'essentiel " faite maison "
Un pays longtemps considéré comme le bon élève de l'Union

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- La panade irlandaise en cinq questions - Libération économie - 18/11/2010
http://www.liberation.fr/economie/01012303078-tout-comprendre-sur-la-panade-irlandaise

extraits :
« L'Irlande paye l'explosion d'une bulle immobilière. Sous l'impulsion d'un secteur bancaire largement dérégulé, qui accorde prêts sur prêts, de gigantesques programmes de construction sont lancés au tournant des années 2000. Le prix moyen d'une maison passe de 75.000 euros en 1995 à 390.000 euros en 2006. Mais le scandale des subprimes révèle les risques inconsidérés pris par les établissements bancaires. Le pays est aujourd'hui jalonné de logements vides et de ghost estates, des quartiers fantômes jamais terminés.
Devant le risque de faillite de plusieurs établissements, le gouvernement irlandais décide d'intervenir. Fin septembre, il a encore injecté 45 milliards d'euros dans le secteur, nationalisant les principales banques du pays.  Conséquence: le déficit public explose. Initialement prévu à 11% ou 12% du PIB, il atteindra 32% cette année, bien loin des critères de Maastricht (3%). Dublin a promis de rentrer dans les clous européens d'ici 2014 ».

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- Crise européenne, deuxième service - Frédéric Lordon, Blog Pompe à phynance

Crise européenne, partie 1 (08/11/2010)
L'Irlande, nouvel épicentre,
Après les politiques de rigueur, la « coordination » des peuples européens ?
Projet de MERDES Mécanisme Européen de Restructuration des Dettes (ou des DEttes) Souveraines,
La chimère du tribunal de commerce international
L’art franco-allemand du « moment opportun »

- Crise européenne,  partie  2  (15/11/2010)
Le « pacte durci » comme substitut de l’EFSF
La haine des politiques discrétionnaires
La solution des règles : logique…
… mais désastreuse
Derrière (et par-dessus) les règles : la finance
Démarchéiser le financement des déficits publics...    

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- Le problème : une fiscalité ultra-avantageuse pour les entreprises
Pascal Canfin député européen Europe-Ecologie - extrait :
« Qui a gagné dans la période précédente ?  Les Irlandais d'abord... Les entreprises internationales basées en Irlande, pour des raisons fiscales, ensuite. Elles bénéficient depuis des années d'un taux d'imposition sur les bénéfices de 12,5 %, et même moins compte tenu des différentes niches qui allègent encore un taux déjà faible. Pour l'Etat irlandais, cette situation était gagnante : de grandes entreprises comme Google ou Apple ont établi leur résidence fiscale européenne en Irlande. Ils y remontent l'ensemble des bénéfices réalisés en vendant en Europe (en effet, quand vous achetez un iMac sur le site d'Apple, vous recevez une facture irlandaise). Cela accroît considérablement la base taxable en Irlande, mais l'assèche complètement dans le reste de l'Europe et notamment dans les pays où se situent la masse des consommateurs comme la France et l'Allemagne. L'Etat irlandais peut donc ensuite financer ses dépenses en taxant faiblement une assiette importante. Pour les multinationales concernées, c'est tout bénef puisqu'elles paient peu d'impôts tout en ayant accès à l'ensemble du marché européen, et ce sans limitation puisque l'Irlande fait partie du marché unique.
Il est donc parfaitement légitime de conditionner l'aide à l'Irlande à une augmentation de son taux d'imposition sur les bénéfices des entreprises. On comprend que les Irlandais soient très réticents, car cela touche le coeur de leur stratégie de développement. Mais c'est une condition déterminante pour mobiliser la solidarité européenne. L'Irlande ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre
».
http://ecologie.blogs.liberation.fr/euro-ecolos/2010/11/

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Irish banks and British student protests (cité dans la revue de presse sur France-Musique 25/11/2010)
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2010/nov/24/students-and-markets-undermine-case-for-cuts

« Ireland, after all, plunged into the crisis as a low-spending, low-tax neoliberal poster boy. It has followed the demands of the fiscal consolidation fantasists to the letter – only to dig itself deeper into recession, deficit and uncontrollable debt. The latest EU-dictated austerity programme is now being imposed to save its banks and big businesses – as well as the European banks that lent to Ireland, including Britain's.

Yesterday's combination of a 12% cut in Ireland's minimum wage, while its rock bottom corporation tax rate was protected like a holy relic, couldn't have made the point clearer.

At stake everywhere is who will pay the costs of the crisis. So far the answer has been unequivocal: it will not be those who triggered the meltdown, but the wider populations who had nothing whatever to do with it. It's hardly surprising that student protesters are demanding to know why, if George Osborne can suddenly find upwards of £7bn to protect Irish and British banks, the coalition can find no alternative to cutting university funding by 80% ».
(Seumas Milne, Student protests : Both students and markets are upending the case for cuts)

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[ NDLR - La catastrophe irlandaise était annoncée depuis plusieurs mois. Dans le cas de l'Islande, de la Grèce et de l'Irlande, on constate le même mécanisme paradoxal : au nom du capitalisme le plus arrogant, des gouvernements font le choix du dumping fiscal (12,5 % pour les entreprises). Les intérêts d'une minorité passent avant l'intérêt général de leurs concitoyens.  Lorsque le déficit devient intolérable, au nom de la même idéologie, ce sont les citoyens qui doivent payer les pots cassés : augmentation de leurs impôts, destruction des services publics (santé, éducation). A noter que ces plans brutaux d'austérité sont parfois gérés par les opposants d'hier. ..

Un double tour de passe-passe à noter dans les médias :
- ils opposent le marché à l'Etat, pour mieux accuser ce dernier de tous les maux (y compris quand ils sont dirigés par les thatchériens !).  Marché, Etat, quartiers... il faut parler vite, sans souci de la vérité et de la nuance. Dans ce cas, ils devraient opposer capitalisme financier et économie globale (parfois non marchande), intérêts particuliers et intérêt général.
- dans ces médias, depuis Thatcher, il n'y aurait plus de classes sociales, ou alors une gigantesque classe moyenne. La réalité, au moins dans les anciens pays industriels, démontre le contraire...]

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AFP- Peter Muhly dans Libération 23/11/2010
http://www.liberation.fr/economie/01012303859-dublin-fait-banquer-l-ue

23 novembre 2010

Le Cartable de Clio, 10/2010

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Le Cartable de Clio, 10/2010
http://www.antipodes.ch
http://www.didactique-histoire.net/

Au sommaire de ce numéro, en combinant les sites web
http://www.antipodes.ch/
et http://www.didactique-histoire.net/article.php3?id_article=194

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Dossier : Les imaginaires alimentaires, Histoire, cultures, représentations
    * Charles Heimberg, Les imaginaires alimentaires. Histoire, cultures, représentations
    * Massimo Montanari, Identité, traditions, "origines" dans les cultures alimentaires
    * Madeleine Ferrières, Pourquoi écrire une histoire des peurs alimentaires
    * Marco Cicchini, La police des viandes et les distinctions alimentaires
    * Louis-Philippe Lhoste, "La viande, c’est quand même le meilleur des légumes!"
    * Nadine Fink, Culture alimentaire et altérité en question: l’interdiction de l’abattage rituel en Suisse
    * Charles Heimberg, La "fée verte": percée et succès d’un interdit alimentaire

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Actualité de l’histoire
Pourquoi il faut enseigner l’histoire de l’Afrique subsaharienne - Catherine Coquery-Vidrovitch, Paris 7

Que faire du « Printemps des peuples » ? Peut-on et doit-on enseigner une histoire européenne du XIXe siècle ? - Sylvie Aprile, Université de Lille

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Usages publics de l’histoire
La part d’ombres. Note à propos d’un moment occulté de l’histoire des Salines d’Arc-et-Senans - Emmanuel Filhol, Université de Bordeaux 1, Laboratoire Epistémè, EA 2971

La frontière franco-genevoise constitue-t-elle un lieu de mémoire authentique ? Questions à l’historienne Ruth Fivaz-Silbermann, Université de Genève

« Il existe un négationnisme dans le domaine colonial. » Un entretien avec Francis Arzalier, historien

Mémoire des lieux, lieux de mémoire et témoignages : les exemples d’Oradour-sur-Glane et du plateau du Vercors - Charles Heimberg, Université de Genève -

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Didactiques de l’histoire
David et l’homme de Néandertal. Les stéréotypes savants sur la Préhistoire (traduit par Charles Heimberg) - Antonio Brusa, Université de Bari -

Un thème conflictuel : l’enseignement de l’histoire et l’identité en Galice (traduit par Charles Heimberg) - Ramon Lopez Facal, Université de Saint-Jacques de Compostelle

Construction de problèmes en histoire et régulation de l’activité de l’enseignant : une étude de cas à l’école primaire. -Yannick Le Marec, Université de Nantes

Quelle co-activité enseignant-élève au sein d’un service éducatif ? L’exemple d’un atelier mené aux Archives départementales de la Gironde ... - Sylvie Lalagüe-Dulac, IUFM d’Aquitaine-Bordeaux IV

L’enseignement de l’histoire au Québec : perspectives historiques et critiques sur les programmes scolaires - Marc-André Éthier, Université de Montréal, David Lefrançois, Université du Québec en Outaouaîs

De l’usage didactique d’un récit biographique en histoire, Le roman de Solon - Martine Ruchat, Université de Genève

Per una storia della scienza nella Scuola media - Tiziano Moretti, Scuola media de Pregassona

La colonisation en Afrique et l’internet : une histoire fragmentée - Stéphane Sauge, Université de Genève

Le Discours sur le colonialisme, d’Aimé Césaire, en classe d’histoire - Fabienne Gautier, Université de Genève

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Compte rendu en allemand de Forschungswerkstaz-t Geschichtsdiclaktik 07 (Markus Furrer

Une collection « Enseigner Autrement » dirigée par Nicole Lucas et Vincent Marie (Charles Heimberg) .

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Citoyenneté à l’école
« Les véritables défis pour le « vivre-ensemble » aujourd’hui ne concernent pas le choc ou le dialogue des cultures, mais l’organisation matérielle et politique de la société » Trois questions à Édouard Delruelle, professeur de philosophie politique à l’université de Liège

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Histoire de l’enseignement
D’où vient la méthode magistrale ? La méthode qui a souvent les faveurs de l’histoire enseignée mérite bien un examen... - Pierre-Philippe Bugnard, Université de Fribourg (Suisse)
 

22 novembre 2010

Presse, la forme et le fond

Arrêt sur notre rapport à la presse écrite, un rapport toujours ambivalent ...

- Orthographite aiguë
« déserrance » au lieu de « déshérence », « ballades » et « balades »  ... Véronique Maurus s'arrête sur les erreurs repérées par les lecteurs du Monde.
«  La seule circonstance atténuante est la précipitation : écrit dans la nuit mais remanié le matin, à l'heure la plus chaude du bouclage, ce papier (sic) n'a pas bénéficié du délai nécessaire à une relecture attentive »
«  dans l'urgence, la forme s'efface derrière le fond. Les articles sont bons, mais mal relus »
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/20/
Les chroniques précédentes portaient sur le fond : la ligne éditoriale et politique du quotidien.

- Les commentaires des lecteurs internautes sont parfois inquiétants... Sur la haine des fonctionnaires, un sujet qui sert de fond de commerce habituel aux thatchériens et à l'extrême droite, lire (avec beaucoup de distance) les commentaires qui accompagnent cet article de La Tribune.

- Une étude de cas locale.

A nouveau sur l’histoire de la déportation. Cette fois, pas de confusion entre délation et malchance.
Le titre indique Les déportés , la recherche traite des arrestations de juifs ...
Le silence est impressionnant sur les recherches locales menées depuis 65 ans (une liste de 25 noms existe).
Quelques citations : «  il existe beaucoup d'imprécisions sur ces événements... » - «  il y a des imprécisions avec (sic) les sources officielles... ».   L'article prête à un groupe de lycéens le souci de porter « un regard rigoureux » sur cette histoire,  avant de relayer « un appel aux souvenirs des anciens, mêmes (resic) imprécis »...
Un ouvrage qui sert de référence est cité, mais pas Yves Lecouturier, son auteur...
Impossible d'échapper au «  devoir de mémoire » préféré au «  devoir d'histoire » et au « travail de mémoire ».

Que faut-il mettre en cause ? Les sources de l’article ? Le métier du journaliste ?

22 novembre 2010

Stagiaire impossible

Sur le site web Stagiaire impossible, une lettre à reproduire et à diffuser :
(version au format pdf)

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes de nombreux enseignants stagiaires à avoir pris notre poste en cette rentrée 2010. Les conditions d’enseignement et de bonne tenue des cours nous paraissent gravement compromises par la réforme concernant notre formation. Nous œuvrons ensemble pour le présent et le futur de vos enfants, il nous semble donc essentiel de vous informer le plus honnêtement possible sur la détérioration de nos conditions de travail.
Nous commençons désormais notre année de stage à temps plein: 18 heures de cours pour la majorité d’entre nous, contre 6 à 8 heures les années précédentes.

La préparation d’une heure de cours est un exercice totalement nouveau, et demande un temps considérable de préparation (en moyenne 4 heures de préparation pour 1h de cours, soit, en théorie, pour ceux qui n’ont  que des classes de niveaux différents, 90 heures par semaine). A cela s’ajoute une journée de formation, nécessaire car les concours que nous avons passés sont des concours d’érudition, sans pédagogie ni sciences de l’éducation. La formation est indispensable, et nous regrettons qu’elle soit cette année aussi réduite : enseigner, comme tout métier, s’apprend !
Préparation des cours + présence devant les élèves + correction de copies + formation : plus de 60 heures de travail par semaine !

L’augmentation de la charge horaire entre dans le cadre d’économies budgétaires : les stagiaires auparavant à temps partiel occupent désormais des postes à temps plein. Elle rend l’exercice de notre métier impossible. Nous arrivons tous à un état d’épuisement physique et moral qui limite gravement notre capacité à construire et  dispenser des cours épanouissants, variés et dynamiques, ou à être suffisamment disponibles pour les élèves. L’urgence dans laquelle nous travaillons est source d’erreurs, d’improvisations, de tensions et d’énervement, autant de situations préjudiciables à l’ensemble de nos classes et à chacun de nos élèves. Nous sommes privés du temps que nous devrions leur accorder. On relève de nombreux arrêts maladie, voire des démissions, ce qui ne peut que nuire à la bonne progression des élèves, d’autant plus que certaines des classes que nous avons en charge sont des classes à examen.

Jeunes enseignants, nous sommes motivés par un métier que nous avons choisi, que nous aimons, et pour lequel nous souhaitons nous investir, ce que nous ne pouvons pas faire actuellement : nous travaillons dans l’urgence.

Voilà pourquoi nous demandons des conditions décentes d’apprentissage du métier d’enseignant (avec un allègement des heures de cours et un renforcement de notre formation), et entreprenons de nous organiser pour porter cette demande.

Pour nous contacter :
contact@stagiaireimpossible.org
http://blog.stagiaireimpossible.org/

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