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Clioweb, le blog
9 mai 2020

LM - La France et les épidémies

 

La France et les épidémies
« Le Monde » revisite la stratégie nationale en matière d’épidémie depuis vingt ans. (liens en fin d'article) -
https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/05/07/la-france-et-les-epidemies-2017-2020-l-heure-des-comptes_6038973_1651302.html

1/5 : 2005-2007  Le temps de « l’armement »
2/5 : 2007-2010  L’apogée du principe de précaution
3/5 : 2010-2011  Le changement de doctrine
4/5 : 2011-2017  La mécanique du délitement
5/5 : 2017-2020  L’heure des comptes

 

le site web des journalistes :
http://www.lhomme-davet.fr/

La série des très longs articles de Davet et Lhomme
rappelle les choix de 2005, ceux de 2009, de 2011
et les responsabilités de la haute adiministration dans la crise actuelle.

Dans Médiapart, Elle Salvi y ajoute les divergences
entre les tenants de la startup-nation et le mille feuilles administratif.
L'exécutif tente de contourner les oppositions en ajoutant de nouvelles structures,
sans changer la logique gestionnaire imposée par Bercy (cf. les 5000 lits).
De plus , certaines décisions politiques viennent aggraver le désordre ambiant.
1 détail : Macron est lui-même isssu de cette technostructure qu'il fustige aujourd'hui.
Avec le découpage régional, les services ont perdu le lien de proximité,
et la culture de la trouille participe à la paralysie d'un système
où les bureaucrates sont plus nombreux que les médecins.

https://www.mediapart.fr/journal/france/090520/machine-d-etat-une-deconfiture-politique


Le Monde, extraits du 5/5

« A l’arrivée, l’Etat français a donc vu ses stocks baisser en dix ans, de 2,2 milliards de masques en 2009 à un peu plus de 100 millions en 2019. Une ahurissante hémorragie. En déléguant à la Chine, au passage, le soin d’approvisionner le pays, « et pas seulement en masques », comme le souligne Jean-Marie Le Guen. L’ex-député (PS) déplore aussi les effets néfastes de la doctrine officialisée par le SGDSN en 2013, déléguant aux employeurs la responsabilité d’acquérir des protections ».

 « C’est un fait : le sommet de l’Etat a découvert bien trop tard l’étendue des dégâts, sans doute peu et mal informé, que ce soit par SPF, la DGS ou le ministère de la santé. Dommage collatéral de cette débâcle sanitaire : une défiance généralisée ».

 « Je ne suis pas sûr que ce soit un scandale politique », lance Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital Pompidou, à Paris, et patron de la fédération LR des Hauts-de-Seine. « C’est d’abord une faillite de l’Etat profond », développe le professeur Juvin, qui épingle « la médiocrité de la haute administration, avec des hauts fonctionnaires qui sont dans l’entre-soi, et une classe politique qui manque de caractère pour s’opposer. Or, ce que j’ai appris dès le début de mon engagement politique, c’est qu’il faut savoir dire non. Les masques, c’est un symptôme de la faillite de la politique de prévention. »

« La technostructure est telle que plus personne ne veut prendre des risques. Or, la santé publique, ce sont des choix politiques dont dépendent des millions de vies. » Philippe Douste-Blazy

Même le macroniste (ex-PS) Jean-Louis Touraine, professeur de médecine et rapporteur de la loi santé de 2016, n’a pas de mots assez durs pour vilipender cette fuite en rase campagne, cet abandon général des postes de combat : « Il y a la haute administration et les experts ; les uns et les autres sont dangereux. Parce qu’ils sont les preneurs de décisions ou les conseilleurs, mais jamais les payeurs ! Si ça foire, ce ne sont pas eux qui seront désignés sur la place publique. Notre système fonctionne à l’envers, et Santé publique France ne me donne pas une impression très rassurante. »

« Que ressort-il, au final, de cette plongée aux origines d’un fiasco historique, à l’heure où les principaux protagonistes du désarmement sanitaire se renvoient la patate chaude ? Le sentiment d’une faillite de l’Etat. Un vrai gâchis surtout, symbolisé par cette dilapidation des stocks de masques aux conséquences dramatiques ».


NB : La très longue enquête détaille les rapports de force entre la haute administration et les politiques.
         Elle est à compléter par les enquêtes sur le terrain, comme celles de Florence Aubenas.
         Elle donne trop peu de place aux choix politiques appliqués à la santé et aux hôpitaux
        (cf le nombre de lits en France et en Allemagne, les revendications des personnels face à la réduction des moyens).
         De plus, la santé n'échappe pas au contexte politique global (critiques contre Sarko, Hollande ou Macron),
         ni aux formes utilisées pour reprimer les manifestations.




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