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20 décembre 2018

La Marianne de mai 68


marianne68-rey-match

La « Marianne » de Mai 68, laphoto de JP Rey 13 mai 1968
utilisée et recadrée par Paris Match



3 sources :
- La « Marianne » de Mai 68, ou l’effet Disneyland - photo JP Rey 13 mai 1968
André Gunthert L'image sociale, 18.12.2018
http://imagesociale.fr/6887

- La communication d'André Gunthert au colloque « Les mondes de 68 », BNF mai 2018
Marianne de 1968 : une invention américaine
http://bnf.hypotheses.org/2893


- Le travail d'Audrey Leblanc
L’Image de mai 68. Du journalisme à l’histoire, thèse de doctorat d’histoire, EHESS, 2015

sa participation à l'expo
Icônes de Mai 68. Les images ont une histoire, BNF 2018.
dossier de presse
http://www.bnf.fr/documents/dp_icones_mai_68.pdf

 

 - 1 photo et ses usages dans les médias

Ce que montre la photo (et les autres photos prises le même jour) ,
ce qu'elle révèle des choix éditoriaux (Life, Paris-Match 1968, 1978, 1988)

En juin 1968, Paris-Match donne peu de place à cette photo et présente une vision négative de Mai 1968.
Après 1988, « par la grâce des stéréotypes de genre, l’image pacifique d’un mannequin blond vient effacer la violence des affrontements, et confirmer le récit d’une « révolution des mœurs ».


« Il n'y pas plus de Marianne dans la photo de Jean-Pierre Rey que dans le tableau de Delacroix ».

« La mariannisation de la photographie de Jean-Pierre Rey reproduit, à près d’un siècle d’écart,
la confusion qui a donné au tableau de Delacroix la valeur de symbole fondateur de l’histoire républicaine.
Pas plus qu’il n’y a de Marianne dans La Liberté guidant le peuple, on ne peut faire jouer ce rôle
à une manifestante portant un drapeau nord-vietnamien, sauf en camouflant l’information du document.
Ce déguisement a été rendu possible par l’escamotage du drapeau sur la photographie,
mais surtout par la relecture apaisée de Mai 68, qui s’impose au fur et à mesure de son éloignement »

« Ce parcours iconographique permet d’interroger les mécanismes de l’usage narratif de l’image d’information.
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la photographie serait un document intangible associé au récit de l’information,
et doté d’une signification univoque, qu’une analyse sémiologique permettrait de reconstituer,
les variations de la lecture de la jeune fille au drapeau montrent
que chaque édition construit un récit différent de l’événement et retient des signaux distincts dans l’image ».


- Icônes de Mai 68. Les images ont une histoire, BNF 2018.
exposition et colloque

« Les publications successives (de la photo de JP Rey) l’ont peu à peu détachée de son contexte historique
par l’abandon de son crédit, la simplification de ses légendes et des recadrages de plus en plus serrés
sur la hampe du drapeau gommant les signes politiques les plus radicaux de l’image.
Ce traitement médiatique fait de la photographie une allégorie se prêtant à toutes les projections,
révolutionnaire ou républicaine, selon les besoins rédactionnels.

Son rapprochement formel, par les médias et l’édition,
avec La Liberté guidant le peuple de Delacroix l’ancre, en outre,
dans une histoire plus large des représentations et augmente son potentiel symbolique.

À partir de 1988, un autre relais narratif justifie la reprise de l’image :
l’histoire paradoxale de son modèle, Caroline de Bendern, surnommée « l’aristo au drapeau ».
Ces récits contribuent à asseoir la renommée médiatique de la photographie
et à déplacer l’attention sur l’image elle-même, au détriment des événements qu’elle représente ».


marianne68-rey-drapeau

 

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