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3 octobre 2017

Une histoire des sciences renouvelée

 

rvh2017

EUREKA ! Inventer, découvrir, innover

programme complet
http://www.rdv-histoire.com/programmes

Texte de Joël Chandelier
Maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Paris 8
Membre du Conseil scientifique des Rendez-vous de l’histoire, programme complet page 8


« IIIe siècle avant notre ère : Archimède  découvre, dans son bain dit-on, le principe de la célèbre poussée qui portera son nom.

1543: Copernic propose une description nouvelle du système solaire dans son Des révolutions des sphères célestes,
plaçant le soleil et non la terre au centre de l’univers.

1885: Louis Pasteur expérimente pour la première fois le vaccin de la rage sur le jeune Joseph Meister.

Voilà donc en apparence une affaire entendue : l’histoire des sciences et des techniques est une question d’inventions et de découvertes. Pour cela, elle a un aspect proprement fascinant : peu à peu, l’homme dévoile la nature dont la logique, qui semble caché aux sens, devient accessible sous l’effet du génie de l’observateur. Son caractère vraiment héroïque semble dû au fait qu’il paraît possible de relier avec une impressionnante certitude toute innovation à un individu et à une date précis. Pour chaque découverte, pour chaque invention, il y aurait un avant et un après : le champ des possibilités est ouvert, et il est impossible de revenir en arrière. En quelque sorte, l’histoire des sciences et des techniques est sans doute le dernier endroit où l’on croit possible de produire ce qui fut le rêve de tant de philosophes et d’historiens: un grand récit continu du progrès sans fin de l’humanité.

Et pourtant… On oublie ainsi que pendant longtemps, dans de nombreuses sociétés, l’innovation pouvait être vue comme mauvaise – et ce non seulement pour certaines innovations précises, mais aussi pour toute innovation, de quelque type que ce soit. On oublie également trop souvent que les résistances aux évolutions scientifiques et techniques, résistances que l’on ne manque jamais de présenter comme adversaires commodes des génies prophétiques, étaient loin de n’être motivées que par des conservatismes peureux : au contraire, elles défendaient souvent une vision positive de la société, ou visaient à protéger des intérêts que l’on pouvait légitimement considérer comme fondés. Surtout, on oublie que les découvertes et les inventions ne sont pas déjà présentes dans les choses, comme si elles ne demandaient qu’à être déterrées tel un trésor : elles sont faites par des hommes, pour des hommes, et dans des sociétés données qui ne sont jamais toutes identiques les unes aux autres.

L’histoire des sciences et des techniques est donc en plein renouvellement. On s’intéresse toujours, bien sûr, aux grands noms et aux découvreurs; mais on s’efforce de les replacer dans un contexte, dans des réseaux permettant une innovation collective et dans une évolution plus lente et globale qu’on ne l’a longtemps cru. Aucun homme n’est une île, disait le poète anglais du XVIIe siècle John Donne ; aucun savant ne l’est non plus, pourrait-on dire, et si l’on veut comprendre la science et la technique, il faut réunir une double approche : celle qui part des œuvres et tâche de les comprendre dans leur originalité, et celle qui part des hommes pour les replacer dans une évolution toujours complexe et située ».



A compléter par une histoire des démarches fondées sur la raison
et du sort que lui font aujourd'hui les sociétés actuelles et la culture industrielle de masse...


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