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20 mars 2016

2 - Mabanckou, Dapper, Mungo Park, Caillié

 

Trois auteurs mentionnés par Alain Mabanckou dans sa leçon inaugurale au Collège de France
extraits publiés dans Le Monde, illustrations via wikimedia commons
http://www.college-de-france.fr/site/alain-mabanckou/inaugural-lecture-2016-03-17-18h00.htm

 

Ancient-Benin-city

Ancient Benin City, Commons


« Pour commettre sa Description de l’Afrique, Olfert Dapper avait recueilli la plupart de ses informations auprès de voyageurs, nombreux à Amsterdam à cette période. Description de l’Afrique pèche par sa vision ethnocentriste, et certaines de ses conclusions nous feraient sourire aujourd’hui, comme lorsqu’il est rapporté que les habitants de l’ancien royaume de Kongo sont des « gens fourbes, traîtres, […] inquiets, querelleux et en même temps lâches et poltrons ». Cependant, à la différence de ses contemporains, Dapper pouvait au moins revendiquer l’avantage d’avoir privilégié un angle interdisciplinaire... Notre époque n’est pas du tout rancunière puisqu’en 1986 un musée portant le nom de l’érudit hollandais et dédié aux arts d’Afrique noire a ouvert ses portes à Paris. Curieuse ironie, donc, puisque l’aveuglement d’un temps est devenu la lumière de notre présent…»

Olfert Dapper, Description of Africa (1668)
http://en.wikipedia.org/wiki/Olfert_Dapper

 

Kamalia-MungoPark-1790s

Kamalia, Commons

« Empruntant une autre démarche, le récit de l’explorateur écossais Mungo Park, Voyage dans l’intérieur de l’Afrique (1799/1800), s’attachait à combattre la vision qu’avaient les Européens de l’Afrique. Comme ses collègues, Mungo Park était aussi séduit par les légendes qui entouraient le fleuve Niger – il fut même l’un des premiers Occidentaux à l’avoir exploré. En 1795, il arriva d’abord en Gambie, puis au Niger, à Ségou. Dix ans plus tard, lors d’un second voyage, il disparut sur le Niger dans des circonstances aussi énigmatiques que les légendes qui entouraient ce fleuve. Il aura œuvré toutefois à peindre une Afrique qui n’était pas celle de la damnation, soutenant au passage que le commerce, l’agriculture, les échanges entre les royaumes qui préexistaient dans le continent avaient été perturbés par la stratégie qui consistait à pousser les populations locales vers les lieux de mise en valeur des entreprises coloniales, rompant de ce fait cet équilibre qui l’avait émerveillé au cours de ses voyages. L’Ecossais enrayait parallèlement le mythe du « bon sauvage » et mettait en exergue les bons et les mauvais côtés du Noir qui, à ses yeux, n’était pas si différent du Blanc ».

MungoPark 1771-1806
http://en.wikipedia.org/wiki/Mungo_Park_%28explorer%29


 

caille-temboctou

René Caillié, Voyage à Temboctou... Internet Archive

« René Caillié, considéré en France comme l’homologue de Mungo Park, publia son Voyage à Tombouctou en 1830, huit ans avant sa mort. L’explorateur français avait, lui, effectué plusieurs voyages en Afrique, au Sénégal et en Egypte, apprenant scrupuleusement les langues locales. Il se rendit dans le Fouta-Djalon, jusque sur le haut Niger avant de progresser vers Djenné et Tombouctou. Le nom de Tombouctou dans le titre de son livre laisserait penser, à tort, qu’il avait consacré une étude approfondie de la légendaire et mystérieuse cité. Mais il avait fait l’essentiel, et il pouvait valablement toucher la prime alléchante qui avait été promise en ce temps par la Société de géographie de Paris au premier Européen qui se rendrait dans ces lieux, et les spécialistes de la littérature coloniale associent souvent le coup d’envoi de la littérature française d’exploration africaine à son ouvrage ».

RenéCaillé 1799-1838 #Temboctou
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Cailli%C3%A9
http://archive.org/details/journaldunvoyage01cail
http://archive.org/details/journaldunvoyage02cail

 

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