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Clioweb, le blog
20 décembre 2015

P. Boucheron, Ce que peut l’Histoire 2

 


Histoire : le Collège de France vire à gauche, Rue 89 18.12.2015
http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151218.OBS1634/histoire-le-college-de-france-vire-a-gauche.html


« Patrick Boucheron a livré une fresque historique brillante, comme il sait faire, avec de beaux effets de chronologie, des points bluffants d’érudition et des formulations fulgurantes »

« il s’est engagé... il a renversé la table.
D’abord en se référant à plusieurs reprises à Bourdieu et Foucault... »

« Ensuite en martelant que l’histoire ne doit pas se contenter de raconter la façon dont les pouvoirs se sont établis (les rois, la formation des nations, des Etats), mais aussi les tentatives d’organiser la cité autrement, même et surtout quand elles ont échoué. Ces « expérimentations politiques », qui pullulent dans l’Italie des trecento et quattrocento, l’historien doit s’y montrer attentif, car elles nous indiquent d’autres mondes possibles. « Ce que peut l’histoire, c’est aussi de faire droit aux futurs non advenus, à ses potentialités inabouties.»

« Ce que peut l’Histoire », c’était le titre de la leçon. Boucheron y a tordu le cou à l’idée que l’Histoire serait là pour remonter aux origines et fixer des identités. Il a taclé les déclinistes de tous poils, qui « répugnent à l’existence même d’une intelligence collective ». Il a contesté que l’Histoire soit finie.
« Pourquoi se donner la peine d’enseigner sinon, précisément, pour convaincre les plus jeunes qu’ils n’arrivent jamais trop tard? »


Rien n’est plus mortifère que de faire l’Histoire une machine à fabriquer des leçons de désespoir. « Comment se résoudre à un devenir sans surprise, à une histoire où plus rien ne peut survenir à l’horizon, sinon la menace d’une continuation ? Ce qui surviendra, nul ne le sait. Mais chacun comprend qu’il faudra, pour le percevoir, être calme, divers, et exagérément libres.»

« Que ceux qui se flattent de leur désespérance en tenant boutique de nos désarrois, ceux qui s’agitent et s’enivrent aux vapeurs faciles de l’idée de déclin, ceux qui méprisent l’école au nom des illusions qu’ils s’en font, tous ceux qui, finalement, répugnent à l’existence même d’une intelligence collective, que ceux-là se souviennent de ces jours. Car la littérature y fut aussi, pour beaucoup, une ressource d’énergie, de consolation et de mobilisation ».

L'audio de la Leçon inaugurale est en ligne. La vidéo vient dans la semaine.
http://www.college-de-france.fr/site/patrick-boucheron/inaugural-lecture-2015-12-17-18h00.htm

 
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