A quoi peut servir la morale scolaire ?
- La morale, à l'Ecole et à l'Assemblée. Nicole Ferroni, France-inter 16.09
dans le texte officiel, la morale enseigne à
« s'affirmer dans un débat sans imposer son point de vue aux autres »
« coopérer en vue d'un intérêt commun »
« distinguer l'intérêt particulier de l'intérêt général »
http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=90158
Ce texte ordonne « Aborder la laïcité comme liberté de penser et de croire ou de ne pas croire ».
Dans la loi de 1905, « La République assure la liberté de conscience ».
Pas la liberté de croire ou de ne pas croire.
http://clioweb.free.fr/dossiers/1905/1905.htm
Pourquoi enseigner à des enfants ce que les députés ne pratiquent pas entre eux à l'Assemblée nationale ? poursuit N. Ferroni. Avec l’oeil sur la présidentielle 2017, le gouvernement met en place des choses concrètes, même quand elles sont bâclées
http://tinyurl.com/pxx9hbb
http://www.franceinter.fr/emission-le-billet-de-nicole-ferroni-lenseignement-moral-et-civique-lheure-qui-contrebalance-le-rest
- Est-il moral d’enseigner la morale à l’école ? L'Humanité 09.09.2015
Implications philosophiques d’une mesure gouvernementale - 4 tribunes contradictoires.
http://www.humanite.fr/est-il-moral-denseigner-la-morale-lecole-583460
Pour Pierre Kahn un des concepteurs, « c’est un programme assurément ambitieux, mais à la hauteur des enjeux actuels de la formation de l’homme et du citoyen ». Pour Catherine Chabrun, « la morale ne s’enseigne pas, elle se vit »
Pour Ruwen Ogien, l’éducation civique répondait aux besoins.
« En 2012, Vincent Peillon a voulu imposer l’enseignement de la morale « laïque » à l’école républicaine comme remède à tous ses maux supposés : incivilités, rejet de l’autorité, échec scolaire, etc... [le ministre voulait ausser donner des heures supplémentaires à ses collègues profs de philo] Après son départ, cette idée avait sombré dans une sorte de coma... Elle a ressurgi après les tueries de janvier 2015 ».
Dans toutes les écoles de la République, une instruction civique est dispensée. Personne n’a jamais contesté l’utilité de ce programme. Pourquoi faudrait-il lui ajouter des cours de morale, une discipline dont il n’existe aucune définition qui fasse l’unanimité et dont on se demande, depuis Platon, si elle peut vraiment s’enseigner ? [en primaire, la leçon de morale a été discréditée et abandonnée au milieu des années 1960]
Personne n’a jamais contesté l’utilité de ce programme. Pourquoi faudrait-il le compléter par des cours de morale, une discipline dont il n’existe aucune définition qui fasse l’unanimité et dont on se demande, depuis Platon, si elle peut vraiment s’enseigner ?
L’éducation civique visait un ennemi extérieur contre lequel il fallait former de futurs soldats. Avec la morale, l’ennemi est intérieur. « Pour les conservateurs, le problème principal de notre société, c’est le soi-disant conflit de valeurs entre « civilisés » et « barbares » et non l’existence d’un système économique et social particulièrement injuste qui exclut des milliers de jeunes n’ayant pas la « chance » d’avoir la couleur, le nom ou la religion qu’il faut ». Le ministère peut-il, avec une certaine forme de paranoïa, prendre le risque de consacrer l’hégémonie de ces idées conservatrices ?
Pour Bernadette Groison (SNES), le ministère a imposé un texte insuffisamment abouti. L’objectif est de rassurer les familles et l’opinion après les attentats de janvier dernier. « Le temps politique, une fois encore, a été privilégié au détriment du temps éducatif nécessaire pour stabiliser ces programmes ».
« Les conditions de mise en œuvre sont loin d’être réunies : où sont par exemple les formations et les ressources ? Comment évaluer l’esprit critique et la réflexion éthique personnelle ? »
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