Le Code Noir, idées reçues CR
Le racisme a eu un commencement. Il peut avoir une fin ...
débat sur le Code noir
par Florence Gauthier, PerspekTives, 18.05.2015
http://www.perspektives.org/Article.php?id=298
Florence Gauthier (Paris VII) propose sa lecture critique de l’ouvrage de Jean-François Niort, Le Code Noir. Idées reçues sur un texte symbolique, Le Cavalier Bleu, 2015
JF Niort déconstruit 8 préjugés :
2 exemples :
- Le Code Noir a été écrit par Colbert.
Colbert est à l’origine du travail préparatoire à la rédaction de l'édit, mais il meurt en 1683. C’est son fils qui signe le Code Noir.
- Le Code Noir autoriserait le maître à mettre à mort son esclave.
« L'Edit de 1685 oblige le maître à prendre soin de son esclave et lui interdit de le torturer, mutiler ou tuer, ce pouvoir étant réservé au roi » (art. 42 et 43). Les lois royales viennent limiter le pouvoir despotique du maître.
« Le droit romain reconnaissait l'humanité de l'esclave selon le droit naturel (tous les individus du genre humain naissent libres). Mais ils ne le restent pas forcément : le droit positif sous la forme du droit des gens (dont le droit de guerre) s'impose au droit naturel et permet de faire d'un humain, vaincu à la guerre, un esclave »
En 1802, « Bonaparte ne restaura pas seulement l'Ancien régime colonial esclavagiste.
Il y ajouta ce qu'un parti de colons réclamait au XVIIIe siècle : la barrière des couleurs, en réservant les droits civils et politiques aux blancs ».
Au XVIIIe, « à St Domingue, la classe dominante était largement métissée ».
Les abolitions de l'esclavage ?
L’abolition de 1793/1794 s'est produite dans un contexte de refus du colonialisme ;
elle proclama la liberté des personnes et des peuples dans toutes les colonies françaises.
L’abolition de 1848 se réalisa dans un contexte colonialiste, au service des colons, qui furent indemnisés. Elle n’eut lieu que dans les vieilles colonies, dont les Petites Antilles, ; elle n’a pas concerné les colonies nouvelles d'Afrique et d'Asie où la politique impérialiste se garda bien d'introduire un " droit esclavagiste " et pratiqua, en silence, « le travail forcé ».
http://www.perspektives.org/Article.php?id=298
« je tiens à souligner tout l'intérêt du travail sérieux et précieux de J-F. Niort, concernant la mise au net des textes de cet Edit de 1685 et de ses évolutions, mais aussi pour avoir éclairé le contexte de sa rédaction initiale. Son travail de référence au droit romain est particulièrement pertinent et bienvenu pour permettre de mieux comprendre la très longue histoire de l'esclavage, mais aussi rendre plus accessible l'esprit des législateurs et la signification de l'absence de lois. Et je salue d'autant plus son courage pour avoir ouvert le débat sur les idées reçues qu'il a analysées de façon convaincante, en s'appuyant sur des preuves scientifiques ».
rappels :
Esclavage, traite, et exploitation des êtres humains au regard du Droit, colloque Pointe à Pitre, mai 2015
http://clioweb.canalblog.com/archives/2015/05/28/32127457.html
Mémoire de l'esclavage. Retour sur l''affaire Jean-François Niort. Jean-Luc Bonniol, blog Médiapart 23.4.2015
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-luc-bonniol/230415/memoire-de-lesclavage-retour-sur-laffaire-jean-francois-niort
JF Niort, Réponse scientifique et citoyenne à mes calomniateurs
http://jfniort.e-monsite.com/pages/ma-reponse-aux-calomniateurs-et-mon-message-aux-guadeloupeens.html
L'Histoire 415 comporte un dossier Quand les esclaves se rebellent,
dont Saint Domingue 1791 - La révolte qui ébranla le monde
Guerres serviles, le modèle antique
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