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15 août 2015

Japon : Le déni de la défaite

 

2015 - Déni de défaite au Japon - Le Monde 13.08.2015
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/08/13/deni-de-defaite-au-japon_4723763_3216.html

Akihito, l’empereur du Japon (81 ans) a exprimé, samedi 15 août, de « profonds remords » pour la Seconde guerre mondiale, à l’occasion du 70e anniversaire de la capitulation. Mais trois ministres se sont rendus au sanctuaire controversé de Yasukuni - Le Monde 15.08.2015
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/08/15/japon-deux-ministres-visitent-le-sanctuaire-controverse-de-yasukuni_4725756_3216.html


1945 le 15 août, discours d'Hiro-Hito. L'empereur accepte la capitulation et échappe à une destitution ou un procès.
Le document officiel est signé le 2 septembre.
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=1725
. Un tribunal militaire international juge les principaux dirigeants :
28 sont accusés, 7 sont condamnés à mort et exécutés en 1948 (dont Tojo Hideki, ex-premier ministre).
. Par la loi fondamentale de 1947 le Japon « renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la Nation » (article 9).


Le trou de mémoire des nationalistes L'histoire 413, jt 2015
http://www.histoire.presse.fr/special-asie-pacifique-1931-1945/trou-memoire-nationalistes-01-07-2015-136387
En 1995 le premier ministre Murayama déclare que le Japon avait « infligé à de nombreux pays, notamment à [ses] voisins asiatiques, des peines et des dommages immenses, au travers de guerres d'agression ou d'une domination coloniale ».

« 70 ans après la 2GM, ombres et lumières de la pensée japonaise d’après-guerre »
Un récent colloque international vient d’avoir lieu à Tokyo, à la Maison franco-japonaise.
http://calenda.org/329007


Depuis soixante-dix ans, la perception de la défaite (requalifié en après-guerre) est au Japon un enjeu politique.
La gauche et la majorité de la population estiment qu’il faut tirer les leçons du militarisme.
« Les intellectuels japonais de l’immédiat après-guerre ont fait preuve d’une lucidité peu commune pour décrypter l’ultranationalisme ».
« Aucun historien ne remet en cause la dimension d'agression de la guerre contre la Chine ou la réalité du massacre de Nankin, même si des discussions sur le nombre de victimes persistent »

La droite proclame qu’il n’y a rien à apprendre de la défaite.
Elle considère la capitulation comme imméritée : à ses yeux, le Japon impérial avait le grand dessein de contrer l’impérialisme occidental.

Shinzo Abe veut tirer un trait sur les dispositions pacifiques et veut pouvoir déployer des troupes combattantes à l’étranger. Il n’a pas les moyens d’une réforme constitutionnelle, mais l’armée japonaise dispose d’un budget équivalent à celui de la France.

« Plusieurs facteurs favorisent le regain de vigueur de ce « déni de défaite » : l’arrivée de nouvelles générations qui n’ont pas connu la guerre, ce qui est le cas de la majorité des parlementaires ; la mémoire de celle-ci qui s’estompe ; les inquiétudes des jeunes (aggravation des inégalités, isolement social) ; la montée d’un populisme de droite qui se veut rassembleur ; l’absence d’une opposition politique crédible après la faillite de l’arrivée au pouvoir du Parti démocrate (2009-2012)… »

« Shinzo Abe cherche à mettre l’histoire au service du prestige national. Sa politique risque d’attiser les antagonistes régionaux (avec la Chine et la Corée du Sud, qui dénoncent la remilitarisation du ­Japon). Elle reste mal acceptée par les Japonais qui demeurent, dans leur grande majorité, attachés au pacifisme constitutionnel ».

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