Baudelaire, Les Fleurs du mal
Baudelaire, épreuves d’imprimerie
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86108314/f23.image
Les épreuves corrigées des Fleurs du mal sont éditées par Les saints pères (189 euros l'exemplaire)
http://lessaintsperes.fr/manuscrits/manuscrits/23-les-fleurs-du-mal-epreuves-corrigees-9782954268774.html
La présentation très marketing est silencieuse sur le procès de 1857 et l'histoire de l'Empire autoritaire.
Baudelaire, Les Fleurs du mal, épreuves d’imprimerie
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http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86108314/f23.image
Charles Baudelaire (1821-1867)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Baudelaire
Le recueil de poèmes est violent attaqué par Gustave Bourdin, Le Figaro, 05.07.1857
« L'odieux y côtoie l'ignoble ; le repoussant s'y allie à l'infect… ».
Au plus fort de l’Empire autoritaire, Ernest Pinard, le substitut au procureur du Parquet de la Seine, mène des procès contre trois écrivains :
. Flaubert pour Madame Bovary
. Baudelaire, Les Fleurs du mal
. Eugène Sue, Les Mystères du peuple.
Baudelaire est condamné à 300 F d’amende, 6 poèmes sont interdits : Les Bijoux ; Le Léthé ; À celle qui est trop gaie ; Lesbos ; Femmes damnées [Delphine et Hippolyte] ; Les métamorphoses du Vampire. Ils seront publiés à Bruxelles en 1866 avec 16 nouveaux poèmes sous le titre Les Epaves. Le jugement de 1857 ne sera annulé qu'en 1949.
En 1868, Pinard devient ministre de l'intérieur ; il fait preuve de sectarisme, il fait condamner Henri Rochefort... Après Sedan, il milite en espérant le retour de l'Empire (qui a mené au désastre de Sedan). http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Pinard
Rodin et Baudelaire
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
Édition originale de 1857, illustrée par Rodin en 1887-1888 en frontispice ou dans le texte des poèmes (dessins au trait ou ombrés, au fond hachuré et aux cinq lavis sur papier japon, chargés d’encre et de gouache)
http://www.musee-rodin.fr/fr/collections/archives/les-fleurs-du-mal
La poésie de Baudelaire a précocement et profondément inspiré le sculpteur
http://www.musee-rodin.fr/fr/rodin/fiches-educatives/rodin-et-charles-baudelaire
« Rodin éprouvait une immense admiration pour le poète ; il s'attacha à condenser tout le génie de Baudelaire dans la tête seule : "Ce n'est pas Baudelaire mais c'est une tête de Baudelaire" »
http://www.musee-rodin.fr/fr/collections/sculptures/charles-baudelaire-0
La Fabrique, 03.03.2011 (l'émission n'est plus en ligne)
http://www.franceculture.fr/oeuvre-accuses-baudelaire-flaubert-levez-vous-de-emmanuel-pierrat.html
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86108314/f31.image
pages 118 et 119
Les bijoux
(un des poèmes interdits par la censure napoléonienne)
La très chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !
– Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre !
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