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28 avril 2015

Arméniens : un siècle d'historiens

 

histoire408

 

Parmi les nombreuses sources pour aborder l’historiographie du génocide des Arméniens :

- Hamit Bozarslan, Un siècle d’ouvrages sur le génocide des Arméniens, L’histoire 408
http://www.histoire.presse.fr/dossiers/armeniens/genocide-armeniens-cent-ans-historiographie-21-01-2015-129601
http://www.histoire.presse.fr/dossiers/armeniens/

- La Fabrique du 16.04.2015
avec Gaïdz Minassian, politologue, Groupe d’analyses politiques de Paris X.
Michel Marian, IEP de Paris, membre du Comité de rédaction de la revue Esprit.
Edhem Eldem, Université de Bogaziçi
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-armenie-44-2015-04-16

- Biblio NM Cercleshoah : http://www.cercleshoah.org/spip.php?article214

- Biblio dans Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliographie_sur_le_génocide_arménien
http://fr.wikipedia.org/wiki/Génocide_arménien



- Les premiers travaux portent sur les témoignages (la mémoire outragée) et sur les sources diplomatiques.
Michel Marian, Le génocide arménien : De la mémoire outragée à la mémoire partagée, Albin Michel,? 2015

HB cite Toynbee, Morgenthau, Lepsius.
Arnold J. Toynbee, Armenian atrocities : the murder of a nation, Londres 1916
Henry Morgenthau, « Mémoires Vingt-six mois en Turquie » 1919
Johannes Lepsius, Der Todesgang des armenischen Volkes Potsdam : Missionshandlung und Verlag, 1930
  (Archives du génocide des Arméniens , recueil des documents diplomatiques allemands, Fayard, 2001)
La Turquie kemaliste bénéficie d’une image flatteuse qui empêche d'aborder certains sujets dont le génocide.


- Dans les années 1970, le travail de la 2e génération après le génocide apparaît.
L'image de la Turquie est moins favorable. Les attentats de l'ASALA mettent la cause arménienne en lumière.
En 1977, Yves Ternon publie Les Arméniens, histoire d’un génocide rééd. « Points histoire », 1996


- Dans les années 1980, « quelques voix, parmi lesquelles celles de Arthur Beyleriyan, Vahakn Dadrian, Richard Hovannissian, Anahïde Ter Minassian et Christophe Walker, brisent le « tabou arménien » ; parallèlement, des membres de la société civile ou des savants aux approches comparatistes avec les autres génocides, tel Pierre Vidal-Naquet, s’attaquent au sujet »

Richard G. Hovannisian, UCLA
The Armenian Holocaust, Cambridge, Massachusetts, Armenian Heritage Press (1980)
Remembrance and Denial: The Case of the Armenian Genocide. Detroit: Wayne State University Press, 1998


- Dans les années 1990-2000 de nouvelles lectures transversales sont possibles tout comme des études ponctuelles approfondies sur certaines localités. Les travaux de Raymond Kevorkian, Joost Jogerdeen et Jelle Vellheij, Hilmar Kayser et Uğur Ungör reflètent remarquablement bien cette évolution.
Raymond Haroutioun Kévorkian, Le génocide des Arméniens, éd. Odile Jacob 2006


Les travaux pionniers de Taner Akçam annoncent la naissance d’une recherche dissidente turque...
« L’organisation, en 2005, d’une conférence internationale à Istanbul, sur les « Arméniens à la fin de l’Empire ottoman », malgré son interdiction administrative et les menaces du pouvoir, peut être considérée comme un repère symbolique dans les études sur le génocide. Parmi les chercheurs qui ont contribué à cet élan, mentionnons, notamment mais pas exclusivement, Ayhan Aktar, Sait Çetinkaya, Fuat Dündar, ou encore Ümit Kurt, ainsi que plusieurs chercheurs arméniens de Turquie comme Vartkes Yeghiayan ».


- De nouveaux historiens utilisent une appproche comparatiste plus critique
Selim Deringil, François Georgeon, Şukrü Hanioğlu, Hans-Lukas Kieser et Erik-Jan Zürcher, font une large part aux zones d’ombres et questions taboues de l’histoire ottomane et turque, jusqu’alors reléguées au mieux aux notes de base de page, à commencer par la « dossier arménien ».
Enfin, des historiens spécialistes de l’Europe, et notamment de 2 guerres mondiales, parmi lesquels Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker, Donald Bloxham, Vincent Duclert et Christian Gerlach, désenclavent le génocide pour le placer au cœur de l’histoire européenne.

La Fabrique vante l’apport de l’histoire culturelle (Péronne) sur la culture de guerre et la violence extrême.
Un des intervenants attend la rédaction d'une histoire globale du génocide.

Pendant ce temps, la Turquie maintient l’argument officiel de la trahison des « comités » révolutionnaires arméniens


- Dans la dernière partie de la Fabrique, Edhem Eldem analyse la situation des historiens turcs. Selon lui, pour échapper à une lecture politicienne et nationaliste, il faut éviter de s’enfermer dans la dimension juridique (un génocide ?), il faut dépasser les frontières, élargir le champ chronologique (continuité ou rupture avec les massacres du XIXe ?).

Gaïdz Minassian plaide aussi en faveur d’une autonomisation des historiens : sortir de l'histoire étatique et nationale, désenclaver l’histoire, désacraliser le génocide. Il veut questionner la violence structurelle des Etat dans les Balkans, passer à un état de droit, afin que les citoyens puissent penser par eux-mêmes.
Gaïdz Minassian, Le rêve brisé des Arméniens : 1915 - Flammarion 2015
Gaïdz Minassian, Arméniens : le temps de la délivrance, CNRS 2015
http://www.franceculture.fr/oeuvres/230901/5022707

R. Kévorkian, Le Génocide des Arméniens, Odile Jacob, 2006
H. Bozarslan, R. Kévorkian, V. Duclert, Comprendre le génocide arménien, Tallandier, 2015
Vincent Duclert, La France face au génocide des Arméniens, Fayard 1915

« Le génocide des Arméniens de l’Empire ottoman dans la Grande Guerre. 1915-2015 : cent ans de recherche »
a eu lieu à Paris, du 25 au 28 mars 2015 - actes à paraître chez Armand Colin ?
http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/colloquesseminaires/le-genocide-des-armeniens-de-lempire-ottoman-dans-la-grande


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