La Guerre du Pacifique, Le livre scolaire.
Histoire du Pacifique - 2 GM - Le Japon en guerre : Une rigueur doublée de bonté ?
La Fabrique de l'histoire, émission archives, 10.12.2014 3/4
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-pacifique-34-2014-12-10
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-1
avec
Michaël Lucken, auteur de Les Japonais et la guerre : 1937-1952, (Fayard, 2013).
Sarah Mohamed-Gaillard, Inalco, L'archipel de la puissance : la politique de la France dans le Pacifique Sud de 1946 à 1998, (PIE-Peter Lang, 2010)
Un double rappel :
- oui la seconde Guerre mondiale a été vraiment mondiale et totale,
beaucoup que 14-18 où les opérations majeures ont eu lieu en Europe.
(Un récent manuel de première illustre 14-18 par un planisphère et 39-45 par une carte d'Europe !)
- oui, la guerre du Pacifique a disparu de l'horizon scolaire.
Dans un Duroselle de terminale (1965), elle occupe 8 pages.
On y traite de conquête de la Mandchourie, de la Chine, de Tojo et de Pearl Harbor, de Singapour, de "sphère de coprospérité de la Grande Asie Orientale
de la mer de Corail, de Midway, d'Okinawa, d'Hiroshima et de Nagasaki, de la capitulation signée sur le Missouri.
Pas du massacre de Nankin ni du procès des criminels de guerre (le programme s'arrête en 1945).
Dans un manuel de première (2011 programme Chatel-Wirth), le Pacifique, c'est 8 lignes en tout et pour tout !
(massacre de Nankin, unité 731, "femmes de réconfort",
mais sans place pour mettre en contexte ces horreurs perpétrées par l'armée japonaise).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Nankin
Un reportage sur le procès des criminels de guerre a été diffusé dans la Fabrique.
Le procès de Tokyo est beaucoup moins connu ici que le tribunal de Nuremberg, Tojo moins que Göring.
N'aurait-il pas été possible de rappeler qui étaient les 7 condamnés à mort (sur 28 prévenus) ?
ex-premiers ministres : Hideki Tojo - Koki Hirota
ex-ministre de la guerre : Seishiro Itagaki
ex-généraux : Iwane Matsui (cf. Nankin), Kenji Doihara, Heitaro Kimura, Akira Muto
Quels étaient leurs choix politiques ?
Comment ont-ils pu conditionner tout un peuple ?
En partant de l'agitation des nostalgiques autour du sanctuaire Yasukuni, n'aurait-il pas été possible d'aller au delà d'une guerre pour le pétrole, de traiter davantage de politique, du rôle de l'empereur ou des grandes entreprises démantelées après 1945 ? Comment un pays agresseur peut-il tenter de se présenter en victime ?
Pourquoi un tel accent sur les circonstances, sur le hasard au risque de minorer une politique délibérée d'agression ?
La tendance actuelle incite parfois à s'intéresser à la vision des bourreaux. Leur propagande est redoutable : Hitler aussi sait parler de liberté quand il annexe la région des Sudètes et commence le démantèlement de la Tchécoslovaquie.
En Asie, l'expression « rigueur doublée de bonté du bushido » ne peut pas masquer la réalité : « l'occupation militaire japonaise se révéla fort rude » : pillage, travail forcé, atrocités et massacres... « l'ordre nouveau » asiatique se révéla souvent pire que « l'ordre nouveau » allemand - écrivent les auteurs du manuel Belin 1983, p 43.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Pacifique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sino-japonaise_(1937-1945)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pertes_humaines_pendant_la_Seconde_Guerre_mondiale
L'histoire culturelle à la mode serait-elle un moyen discret
de dédouaner les élites de leur responsabilité, en 1941 comme en 1914, en Asie comme en Europe ?
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