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15 septembre 2014

Le président sans qualités ?

 

Crise de régime ? Régime en crise ? Le Monde culture et idées, 11.09.2011
http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/09/11/crise-de-regime-regime-en-crise_4486147_823448.html

Pour nombre d'observateurs, la Constitution de 1958 donne encore au pouvoir exécutif les moyens de gouverner. Mais jusqu'à quel point le crédit et l'autorité des responsables politiques peuvent-ils s'affaisser sans ébranler l'Etat ?

extraits :
« L'impuissance du pouvoir face à la crise économique, la plus grave depuis un siècle, mine la France » :
« La croissance a à peine retrouvé son niveau de 2008, avant la crise financière mondiale ; le cancer du chômage de masse ne cesse de progresser ; la dette nationale se creuse dangereusement ; et ni la droite jusqu'en  2012 ni la gauche depuis n'ont été capables de proposer aux Français des remèdes pertinents et convaincants. « Cette impuissance radicale du politique est aussi corrosive que celle de l'Etat face à la guerre, mondiale en  1940, coloniale en  1958 », juge Pascal Perrineau. Et Laurent Bouvet, professeur de sciences politiques, poursuit la comparaison : « L'événement traumatique pour la Ve  République, ce n'est plus la guerre, mais la crise économique et l'étrange défaite qu'elle inflige au pouvoir ».

S'y ajoute une crise morale (Cahuzac, Bygmalion, Thévenoud)…
« Depuis deux ans dans les sondages, depuis six mois dans les urnes, François Hollande paye ces échecs et ces turpitudes au prix fort : impopularité présidentielle sans précédent et  déroute des socialistes aux municipales de mars et aux européennes de mai. Sauf de Gaulle en Mai 68, jamais un président de la Ve République ne s'était retrouvé dans une telle position de faiblesse ».

Les institutions elles-mêmes ont leur part dans l'impasse actuelle.
« Destiné à le protéger, ce dispositif devient un piège périlleux lorsque le président est affaibli comme aujourd'hui. Pour peu qu'il donne en plus le sentiment aux Français, comme c'est le cas depuis deux ans, de ne pas habiter pleinement la fonction et de ne pas en incarner clairement la gravité, il devient la cible d'un rejet redoutable. Et quand, de surcroît, il voit comme aujourd'hui sa vie privée étalée de façon indécente sur la place publique par son ancienne compagne, ce n'est plus seulement son autorité mais la dignité même de la fonction qui est atteinte : le roi est nu. Comme le note cruellement Laurent Bouvet, « les institutions peuvent protéger la fonction présidentielle, mais pas un homme qui l'exerce sans en avoir les qualités ».

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