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8 septembre 2014

CH : Pourquoi l’histoire globale ?

 

ch121-globale

Pourquoi l’histoire globale ? Cahiers d’histoire, 121, avril 2013
http://chrhc.revues.org/3135


Le numéro des Cahiers d’histoire, disponible en ligne, comporte deux articles de Chloé Maurel :
- une introduction au dossier, avec l’espoir d’orienter l’histoire globale vers des enjeux sociaux, des phénomènes de domination et de résistance à celle-ci. http://chrhc.revues.org/3146
- Le tournant global de l’histoire. un panorama des Récents développements en histoire globale dans le monde (surtout hors de France). http://chrhc.revues.org/3207

extrait de l'introduction :
« L’histoire globale apparaît comme un ensemble large de méthodes et de concepts, incluant plusieurs sous-courants comme l’histoire comparée, l’histoire des transferts culturels, l’histoire connectée, l’histoire croisée, l’histoire transnationale… Toutes ces appellations ne doivent pas être conçues comme des conceptions rivales, mais bien plutôt comme différentes facettes d’un tout.

Ainsi l’histoire globale emprunte à l’histoire comparée (développée par Marc Bloch dès 1928-193013) l’idée de faire des comparaisons entre des sociétés distinctes, voire entre des lieux et des époques éloignées.

Elle emprunte à l’histoire des transferts culturels (développée par Michel Espagne et Michael Werner à propos des transferts culturels franco-allemands dès les années 198014) l’idée qu’il ne faut pas concevoir les sociétés que l’on compare comme des entités closes, cloisonnées, mais que les éléments d’une culture, en se déplaçant vers une autre culture, se modifient.

L’histoire connectée, développée par Sanjay Subramanyam, puis Romain Bertrand, apporte l’idée de décentrer le regard vers des sociétés extra-occidentales et d’accorder aux sources extra-occidentales la même importance qu’aux sources occidentales. Ainsi Romain Bertrand, dans L’histoire à parts égales (2011), donne une « part égale » aux sources hollandaises et aux sources javanaises pour étudier les premiers contrats entre Hollandais, Malais et Javanais sur l’île de Java au tournant du xviie siècle.

Dans le même esprit, c’est-à-dire dans l’idée de reconnecter des histoires qui ont été découpées à la suite du cloisonnement produit par l’essor des historiographies nationales, l’historien américain Patrick Manning, spécialiste de l’Afrique, a montré les connexions entre le mouvement des droits civiques aux États-Unis dans les années 1950-1960 et le mouvement d’indépendance des colonies africaines au même moment, ou entre le courant de la Harlem Renaissance aux États-Unis dans les années 1930 et le courant de la négritude développé au même moment par Aimé Césaire et Léopold Sedar Senghor.

En outre, l’histoire globale intègre les apports de l’histoire transnationale, qui insiste sur le fait que les historiens ne doivent plus se contenter d’étudier les relations interétatiques, mais aussi les phénomènes, de plus en plus nombreux, qui se passent au-delà de l’action des États : échanges entre intellectuels de différents pays, action dans le monde entier des firmes multinationales, rôle d’associations et ONG internationales comme Amnesty International ou le Conseil mondial de la paix, etc.

L’histoire globale implique l’idée que les échanges, les influences entre sociétés et cultures, ne se font pas seulement à sens unique, mais souvent à double sens et qu’il y a des circulations culturelles, des circulations de savoirs, qui s’établissent entre espaces dominés et espaces dominants...

Un dernier élément important de l’histoire globale est la dimension interdisciplinaire...


Publications de Chloe Maurel :
http://irice.univ-paris1.fr/spip.php?article478
http://www.ihmc.ens.fr/Chloe-MAUREL.html
http://www.crhq.cnrs.fr/_index.php?page=biblio/M/Maurel-actu&suite=


maurel-colin


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