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12 août 2014

14-18 : consentement et violence

 
Philippe Olivera, « Histoire des violences et violence (sociale) de l’histoire.
À propos de la “nouvelle histoire” de la Grande Guerre »
in François Buton, André Loez, Nicolas Mariot & Philippe Olivera (coord.), « L’ordinaire de la guerre », Agone, n°53, mars 2014
http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3888

Le centenaire (1914 ? 1914-1918 ?) met en avant un consensus supposé.
Pourtant, les controverses n'ont pas manqué dans l'historiographie de la Grande Guerre : cf. Frantz Fischer et le rôle de l'Allemagne de Guillaume II (1961). Après 2000, la guerre de tranchées entre les tenants d'une histoire culturelle dominante (Péronne) et les défenseurs d'une histoire sociale (CRID 14-18) a été intense.
Les auteurs de Retrouver la guerre (Péronne) dénoncent le « pacifisme rampant » des historiens précédents.
Selon eux, « des millions d’individus ont manifesté une acceptation massive de la violence ; ils ont « voulu et continué la guerre », avec une ferveur résolue, sinon enthousiaste ». Tout s'expliquerait alors par une supposée « culture de guerre » faite « de haine de l’ennemi, de pulsions de violences, de sentiment patriotique et de souffle millénariste ».

Pour PhO, « la nouvelle histoire de la GG est une histoire sans complexe de dominants pour les dominants, dont l’essentiel du propos est de nier la domination sociale en confisquant la parole des dominés… » (cf la lecture des mutineries de 1917).
  « En attribuant à tous et à chacun l’origine et la responsabilité de la violence, la thèse de la brutalisation, version cheap de la banalité du mal, accable les combattants ordinaires et dédouane les dirigeants, déjà épargnés de leur implication dans le déclenchement du conflit par toute une littérature apologétique qui en fait des somnambules pris dans des engrenages » …
« Derrière la cause brandie de l’autonomie scientifique face aux pacifismes... point n’est besoin de chercher loin les gros sabots du discours décomplexé qui traverse aussi bien le champ des sciences sociales que celui du champ politique ».

rappels :
1914-1918 : Guerre de tranchées entre historiens, Jean Birnbaum, Le Monde, 10.03.2006
http://clioweb.free.fr/dossiers/14-18/tranchees.htm

1914-1918 : Retrouver la controverse
François Buton, André Loez, Nicolas Mariot & Philippe Olivera , La vie des idées, 10.02.2008
« Les violences extrêmes qu’on observe pendant la Grande Guerre s’expliquent-elles par la culture de guerre, la brutalisation des sociétés, le consentement des soldats, la contrainte ? Tout en livrant un plaidoyer pour une science ouverte qui relierait professionnels, amateurs et enseignants, une équipe d’historiens et de politistes montre que les choix historiographiques engagent, au-delà des logiques universitaires, une réflexion sur l’individu, les catégories sociales, l’État et la manière de faire de l’histoire ».
http://www.laviedesidees.fr/1914-1918-retrouver-la-controverse.html
http://www.laviedesidees.fr/_Mariot-Nicolas_.html

dossier Historiographies de la Grande Guerre, Non-Fiction
dont Au-delà de la « contrainte » ou du « consentement »
Les hiérarchies sociales au front
débat entre Emmanuel Saint-Fuscien et Nicolas Mariot :
histoire culturelle (la « transgression partagée de l'expérience de la violence extrême ») ou histoire sociale ?
http://www.nonfiction.fr/article-7124-dossier__historiographies_de_la_grande_guerre.htm

De la guerre comme affrontement historiographique, Blois 2013,
audio d'une table ronde entre Mariot, Loez, St-Fuscien, Mazurel.
http://clioweb.canalblog.com/tag/loez

André Loez, 14-18. Les refus de la guerre. Une histoire des mutins, 2010
CR par Antoine Prost
http://mouvement-social.univ-paris1.fr/document.php?id=1642

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