Internet dans toutes les classes
Internet dans toutes les classes
Xavier de la Porte,Les Matins, FC, 20.02.2014
http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-sur-la-toile-internet-dans-toutes-les-classes-2014-02-20
« Je voudrais me livrer ce matin à exercice difficile : défendre la présence d’ordinateurs connectés à Internet dans les salles de classe. Défendre le fait que les élèves et étudiants puissent venir en cours avec leur ordinateur et naviguer sur Internet pendant que l’enseignant parle ».
« … il me semble que le principal obstacle à la présence de l’ordinateur en classe n’est pas d’ordre cognitif, mais le fait qu’il est un concurrent terrible pour l’enseignant ... Un concurrent terrible parce que, si on n'en fait pas un partenaire, il matérialisera impitoyablement les défaillances inévitables d'un cours ».
Parmi les commentaires des auditeurs internautes :
- « l'écran, parce qu'il fait écran, n'a rien à faire en classe ».
- « il faut d'abord ouvrir la classe .. Le professeur est compétent, même, et peut-être surtout, dans la gestion de l'incertitude, la production de signification, la mise en relation des savoirs »
L'enjeu n'est pas nouveau, l'angle de l'attention est un des angles possibles d'analyse, mais si l'on veut échapper au clivage simpliste entre technophiles et technophobes, il faut éviter une approche globalisante, il faut distinguer entre les niveaux scolaires, entre le scolaire et la sociabilité des ados, entre le travail et le loisir, entre l'ordinateur et le téléphone portable, etc...
Pour de nombreux étudiants et lycéens, l'ordi est un outil utilisé au quotidien, notamment dans les disciplines scientifiques, techniques, dans la communication...
La pédagogie est aussi différente dans un amphi, dans une salle de cours à 36, dans un TD à 18.
La logique de l'attention fait comme si le seul acteur en classe, ce serait le prof.
Si le cours magistral était la seule offre, alors l'incitation serait forte de fermer les lycées, de laisser les lycéens chez eux et de diffuser la bonne parole depuis la rue de Grenelle.
(Cette solution faciliterait la tâche - et les profits - de l'industrie du divertissement. La TV est tellement à la remorque des publicitaires (et du zapping généralisé) qu'elle en oublie de prendre en considération ses invités : elle peut filmer un specialiste pendant une heure, mais ne garder au montage que quelques phrases souvent isolées de leur contexte).
Si l'ordi est utilisé pour ce qu'il est, un auxiliaire du travail intellectuel, alors il ne fait nullement écran.
Au contraire.
Il a toute sa place dans la formation, y compris dans les humanités.
(un détail : les effectifs ont un rôle essentiel si l'on veut un encadrement efficace).
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