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Clioweb, le blog
24 janvier 2014

Le médiéviste et l'internet 1/2

 

« Un médiéviste est bien armé pour comprendre Internet »
http://www.liberation.fr/culture/2013/12/26/un-medieviste-est-bien-arme-pour-comprendre-internet_969055
Dans l'émission Place de la Toile,
http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-des-cisterciens-a-google-le-regard-d-un-medieviste-sur-le-numerique-201-0

Patrick Boucheron a disposé d'une heure pour expliquer ce titre d'un entretien publié par Libération le 26.12.2013
Sous forme d'une concordance des temps, il a été interrogé sur la teneur des discours actuels autour d'Internet : un savoir en miettes, le sentiment d'accélération, l'excès d'information, l'espace public, les élites et l'oligarchie, la nation et le global, les métaphores des découvertes, les rythmes de l'innovation (l'imprimerie), etc...
PB a soutenu sa thèse en 1994, donc avant la généralisation de l'ordinateur. Il affirme que le numérique pourrait donner naissance à des formes mutualistes de travail, mais que les choix politiques poussent à la bibliométrie, à l'évaluation quantitative, à la bureaucratie, donc à l'individualisme et à la compétition brutale entre chercheurs.
Il voudrait que le numérique permette « d'inventer la langue de la riposte ».

La question centrale : (Qu'apporte l'ordinateur au métier de l'historien ?) n' a ét posée qu'à la fin de l'émission.
2 références permettent d'y répondre :
. Ménestrel, Médiévistes sur le Net : Sources, Travaux et Références en Ligne, http://www.menestrel.fr/
. J-Ph. Genet - A. Zorzi, « Les historiens et l’informatique. Un métier à réinventer », 2011 (cf. ci-dessous)


La tentation est forte, même chez des historiens, d’avoir la mémoire courte, et d’ignorer ceux qui ont labouré le domaine avant eux. Dommage, car beaucoup de questions importantes ont été déjà été posées, dans les années 1980, donc bien avant l’Internet ! J’ai réuni quelques étapes dans une page de blog :
http://clioweb.canalblog.com/tag/historyandcomputing

La revue History & Computing a été très active dans les années 1980 (avec surtout des historiens hollandais et anglais). Une version américaine a pris la suite, hébergée dans l’Oregon (MCEL). Jeffrey Barlow a tout arrêté à la suite d’une capture hostile par des Iraniens.
1993, Jean-Philippe Genet souligne dans Mémoire vive (version artisanale d’H&C) l’urgence de la formation des historiens.
En 2002, Rolando Minuti a publié « Internet et le métier d’historien » (PUF).

En 2006, au début des polémiques sur Wikipedia, le regretté Roy Rosenzweig a abordé la question de l’écriture de l’histoire, une écriture profondément individuelle selon lui. Il se demandait comment faire travailler ensemble plusieurs historiens, par exemple à la rédaction d’un manuel universitaire sur l’histoire des USA.
http://clioweb.free.fr/wiki/wikipedia.html
http://clioweb.free.fr/wiki/rosenzweig.pdf
Il a aussi écrit avec Dan Cohen (CHNM) l’ouvrage Digital History (disponible en ligne)
http://chnm.gmu.edu/digitalhistory/

Et en 2011, J-Ph. Genet - A. Zorzi ont conclu plusieurs années de séminaire en publiant
« Les historiens et l’informatique. Un métier à réinventer », Ecole Fse de Rome 2011.

http://www.menestrel.fr/spip.php?rubrique619&lang=fr  - http://digital.casalini.it/10.1400/171938


Le Moyen-Age qui prolifère sur Internet a peu à voir avec l'histoire rigoureuse de la vie des hommes et des femmes qui ont vécu à cette époque. Deux analyses en témoignent :
- L'historien médiéviste face à la demande sociale - Didier Méhu poursuit une réflexion amorcée par Alain Guerreau (L'avenir d'un passé incertain, 2001) et par Joseph Morsel (L'Histoire -du Moyen Âge- est un sport de combat, 2007). L'article est à lire sur academia.edu, un site privé. Il évoque plusieurs cas : les randonneurs et l'anniversaire de Cluny, reconstituer un champ de bataille, alimenter un royaume virtuel sur Second Life... Quel peut-être la réponse de l'historien de métier à ce type de demande ?

- L'histoire (du Moyen-Age) est un sport de combat, Jospeh Morsel et Christine Ducourtieux,  
http://lamop.univ-paris1.fr/IMG/pdf/SportdecombatMac.pdf
L'ouvrage tire à boulets rouges sur l'exploitation politique ou marchande d'un MA de fantaisie qui parle plus d'aujourd'hui que d'une histoire rigoureuse (cf. l'utilisation du drakkar comme référence commerciale).
CD évoque également d'autres dérives : "la crise des revues scientifiques, la déliquescence des comptes rendus,
la « colloquite » aiguë, l’auto-publication (notamment sur les blogs) ...


Autre question : celle du rapport des historiens de métier aux médias de masse.
A sa belle époque,  la TV a donné la parole à Georges Duby sur les cathédrales.
Depuis, la TV a aussi piégé Colette Beaune à propos d'un documentaire qui sauvait Jeanne d'Arc des flammes. Elle a répondu dans l'ouvrage Jeanne d'Arc, vérités et légendes.
Aujourd'hui, la TV confie l'histoire pour le grand public à des bonimenteurs : ils parlent bien, ils réduisent l'histoire du XVIIIe aux coucheries de Charlotte-Rosalie et ils prolongent la survie des clichés contredits depuis longtemps par la recherche historique.

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23 janvier 2014

BDIC : Numériquement vôtre

 

bdic



Numériquement vôtre

dans le numéro 35 du Journal de la BDIC :
http://www.bdic.fr/186-non-categorise/487-journal-de-la-bdic-n-35

- Le succès grand public de la journée de la Grande Collecte Europeana 14-18.

- Sources historiques en ligne
L’histoire contemporaine est un vaste territoire à défricher, que la BDIC investit avec détermination dans la continuité de sa tradition bientôt centenaire de collecte et de services au coeur des problématiques vives de la recherche

- des annonces de colloque
11/12 février 2014 : La guerre d’indépendance algérienne. Echelles métropolitaines
4-6 décembre 2014 :  Les peintres et la Première Guerre mondiale

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23 janvier 2014

Un débat sur la rotondité ?

 

La Société de la Terre Plate veut un débat sur la rotondité de la Terre
C'est Le Gorafi qui le dit … 20.01.2014

« Pourquoi seuls les sites qui parlent de la rotondité de la Terre sont-ils autorisés par le gouvernement ? » ;)  ;)

« Profitant des nombreux débats autour des questions de société ces deux dernières années, les partisans de la Terre Plate ont à leur tour sonné la mobilisation. Pour eux, il est nécessaire de remettre à plat le débat sur la rotondité de la Terre, de le repenser et de faire attention aux conséquences d’un tel choix.
Est-on allé trop loin ? Faut-il débattre ? »

Prochaine cible envisagée : la théorie de la relativité  ;)  ;)
http://www.legorafi.fr/2014/01/20/apres-le-mariage-gay-et-lavortement-la-societe-de-la-terre-plate-veut-un-debat-sur-la-rotondite-de-la-terre/

Il existe un article sur La Flat Earth Society (aussi appelé International Flat Earth Society ou International Flat Earth Research Society). En 2007, Christine Garwood a publié Flat Earth : The History of an Infamous Idea, Pan Books. http://en.wikipedia.org/wiki/Flat_Earth_Society

Pas de trace d'humour dans ces références, même s'il existe une antenne... belge  Wink  Wink
Pas d'humour non plus chez les tenants du créationnisme, ennemis de la science.

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22 janvier 2014

Le sketch de Nicolas Bedos

 

Nicolas Bedos : « Je caricature leur maître, ça rend les "dieudonnistes" dingues » - Le Monde 18.01.2013
http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/01/18/nicolas-bedos-je-caricature-leur-maitre-ca-rend-les-dieudonistes-dingues_4350520_3246.html

Samedi 11 janvier sur France 2, dans l'émission « On n'est pas couché » de Laurent Ruquier, l'écrivain et humoriste Nicolas Bedos invente une discussion avec un fan de Dieudonné, qu'il incarne avec un accent de banlieue, affublé d'une barbe et d'une moustache à la Hitler, totalement inculte et voyant des Juifs partout.
L'humoriste n'hésite pas à se déguiser en führer et à s'en prendre directement à Dieudonné, remplaçant la quenelle par une merguez brandie de façon obscène.

« Si ce sketch suscite autant de colère de la part des dieudonnistes et fait autant de vues sur internet, c'est parce qu'il s'autorise l'outrance. Ce qui ne l'empêche pas d'être très réfléchi. Je caricature, jusqu'à l'absurde, leur maître : c'est ça qui les rend dingues ! Pour la plupart, les pro-Dieudonné sont fragiles, culturellement et intellectuellement, socialement vulnérables et choqués par le sort réservés aux Palestiniens, d'où leur fantasme d'une sorte de complot israélo-judéo-politico-américano-médiatico-financier : Dieudonné ne cesse de nourrir ce délire ».

La vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=kTAc4G5LHrM

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21 janvier 2014

Solomon Northup, 12 ans d'esclavage

 

- Etre esclave. Afrique-Amériques, XVe-XIXe siècle, Ed. La Découverte (2013)
Catherine Coquery-Vidrovitch et Eric Mesnard étaient les invités de Roger Chartier dans les Lundis de l'histoire.
http://www.franceculture.fr/emission-les-lundis-de-l-histoire-de-l%E2%80%99esclavage-2014-01-20

- L'histoire de l'esclavage au USA était le sujet était abordé par Nicole Bacharan chez Europe 1
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Au-coeur-de-l-histoire/


Ces émissions précèdent la sortie en France de 12 Years a Slave, le film réalisé par Steve McQueen
Esclave pendant douze ans (titre au Québec)
http://en.wikipedia.org/wiki/12_Years_a_Slave_%28film%29

Le film s'inspire de la vie de Solomon Northup, un homme libre, qui a été vendu comme esclave en 1841. Il lui faudra 12 ans pour retrouver sa liberté.
Twelve Years a Slave (1853) sub-title: Narrative of Solomon Northup, citizen of New-York, kidnapped in Washington city in 1841, and rescued in 1853, from a cotton plantation near the Red River in Louisiana, is a memoir by Solomon Northup as told to and edited by David Wilson
http://en.wikipedia.org/wiki/Twelve_Years_a_Slave
http://en.wikipedia.org/wiki/Solomon_Northup
http://en.wikipedia.org/wiki/Twelve_Years_a_Slave
http://fr.wikipedia.org/wiki/Douze_ans_d%27esclavage

Présentation du film par le Guardian
12 Years a Slave is a masterpiece – try not to hold that against it
http://www.theguardian.com/film/movie/156376/12-years-a-slave

La traite est interdite par l'Angleterre et les USA en 1807. Elle continue de manière illégale, notamment du fait des Portugais dans l'Atlantique Sud (Angola-Brésil). La fin effective n'est qu'acquise d'au début des années 1860.

Aux USA, en 1776, il y a près de 600 000 esclaves en 1776 (environ 20 % de la population).
En 1860, ils sont presque 4 millions (environ 12 %, mais 38 % dans les Etats du Sud, 47 % en Louisiane, 57 % en Caroline du Sud). Toujours en 1860, 400 000 sont des libres de couleur. (Atlas des esclavages, Autrement)

By 1860, there were 3.5 million enslaved African Americans in the United States due to the Atlantic slave trade, and another 500,000 African Americans lived free across the country (en.wikipedia.org)


us-noirs-1860

Atlas des esclavages, Autrement

rappels :
-
Histoire des esclavages :
http://clioweb.free.fr/dossiers/colonisation/esclaves.htm

- United States Historical Census Data Browser
(University of Virginia Geospatial and Statistical Data Center, 1790-1960, voir par exemple les chiffres pour 1860)

http://fisher.lib.virginia.edu/census/

Les chiffres du Census Data Browser pour 1850 :.

state total pop colored free slaves
ALABAMA 771,623 2,265 342,844
ARKANSAS 209,897 608 47,1
CALIFORNIA 92,597 962 N/A
CONNECTICUT 370,792 7,693 N/A
DELAWARE 91,532 18,073 2,29
FLORIDA 87,445 932 39,31
GEORGIA 906,185 2,931 381,682
ILLINOIS 851,47 5,436 N/A
INDIANA 988,416 11,262 N/A
IOWA 192,214 333 N/A
KENTUCKY 982,405 10,011 210,981
LOUISIANA 517,762 17,462 244,809
MAINE 583,169 1,356 N/A
MARYLAND 583,034 74,723 90,368
MASSACHUSETTS 994,514 9,064 N/A
MICHIGAN 397,654 2,583 N/A
MINNESOTA (territory) 6,077 39 N/A
MISSISSIPPI 606,526 930 309,878
MISSOURI 682,044 2,618 87,422
NEW HAMPSHIRE 317,976 520 N/A
NEW JERSEY 489,555 23,81 236
NEW YORK 3,097,394 49,069 N/A
NORTH CAROLINA 869,039 27,463 288,548
OHIO 1,980,329 25,279 N/A
PENNSYLVANIA 2,311,786 53,626 N/A
RHODE ISLAND 147,545 3,67 N/A
SOUTH CAROLINA 668,507 8,96 384,984
TENNESSEE 1,002,717 6,422 239,459
TEXAS 212,592 397 58,161
VERMONT 314,304 718 N/A
VIRGINIA 1,421,661 54,333 472,528
WISCONSIN 305,391 635 N/A



27.04.2016

us-slavery-1860

Map showing the distribution of the slave population of the southern states of the United States. Compiled from the census of 1860
http://www.loc.gov/resource/g3861e.cw0013200/


us-slavery-rad

Slavery in the USA 1790-1870 - radical cartography
http://www.radicalcartography.net/index.html?slavery

 

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21 janvier 2014

Salariés sans frontières

 

« Salariés sans frontières » (source liste de l'Apses)

France 5 a « oublié » le documentaire « Salariés sans frontières » dans ses tiroirs durant 18 mois, puis l'a programmé à une heure impossible – dans la nuit de mercredi 15 à jeudi 16 janvier – , et depuis empêche le film d'être en Replay.
Certains ont déjà protesté sur la page de France 5 : http://www.france5.fr/emission/salaries-sans-frontieres

Mais France 5 ne peut pas décider de tout.
Depuis quelques jours « Salariés sans frontières » est en accès libre sur Youtube.
La meilleure version est à l'adresse suivante : http://www.youtube.com/watch?v=NmDMJTjLWPQ

Alors, n'hésitez pas à aller sur ces sites pour visionner le documentaire ou pour réclamer un Replay. Plus le mouvement sera fort, plus la contestation d'une télévision de service public qui n'a plus rien de public sera visible.

Pour que vous puissiez encore disposer de supports d'informations de qualité, pour que nous puissions nous, journalistes, documentaristes ne pas crever de cette censure économique qui ne dit pas son nom, nous avons créé un site d'autoproduction de documentaires, Nada (Nous avons des armes) : http://www.nada-info.fr/
Pour le moment ce site est en élaboration

Gilles Balbastre, co-réalisateur des Nouveaux chiens de garde

20 janvier 2014

Le MoMa : un coeur de bulldozer ?

 

folk-moma

Ozier Muhammad/The New York Times
http://www.nytimes.com/2013/04/11/arts/design/moma-to-raze-ex-american-folk-art-museum-building.html

autres photos sur Wikimedia Commons :
http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Museum_of_Modern_Art_-_Exterior
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:AmericanFolk_Art_Museum.JPG



- Aux USA, Le projet d'agrandissement du MOMA fait débat,
du fait de la destruction du musée d’art folklorique
construit en 2001 par les architectes Tod Williams et Billie Tsien.
http://next.liberation.fr/arts/2014/01/15/au-moma-new-yorkais-l-extension-est-du-domaine-de-la-lutte_973087


- The Museum With a Bulldozer’s Heart - The New York Times 14.01.2014
MoMA’s Plan to Demolish Folk Art Museum Lacks Vision
http://www.nytimes.com/2014/01/14/arts/design/momas-plan-to-demolish-folk-art-museum-lacks-vision.html


- MoMA to Raze Folk Art Museum Building - The Wall Street Journal 08.01.2014
Decision Made Despite Protests from Architects and Preservationists
(avec image du projet by architecture firm Diller Scofidio + Renfro)
http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702303393804579308713388648496

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20 janvier 2014

E. Eisenstein : the Printing Revolution

 

Élisabeth Eisenstein, The Printing Revolution in Early Lodern Europe - 1979, en poche en 1983, 2e edi en 2005. http://en.wikipedia.org/wiki/Elizabeth_Eisenstein
Élisabeth Eisenstein, La Révolution de l’imprimé dans l’Europe des premiers temps modernes, Paris : Éditions La Découverte, 1991 - lu par Dominique Varry ENSSIB


Elizabeth L. Eisenstein, la culture de l'imprimé, Le Débat 22, 1982/5 (un montage de 15 pages en pdf)
http://epi.univ-paris1.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHE=50397&OBJET=0008&ID_FICHIER=137396

Selon elle, l'imprimé bouleverse au XVIe les conditions du travail intellectuel : l’édition incite à contrôler le texte ou refaire la traduction (cf Erasme), à enrichir le texte d’une édition à l’autre. Pour elle, cette démarche permet un progrès par accumulation, alors que le travail des copistes médiévaux produisait souvent des erreurs, volontaires ou involontaires.

extraits : Le gros livre d’Elizabeth Eisenstein s’intéresse au changement culturel lié au livre. « Commencée au début des années 1960, et d’abord conçue comme une réponse raisonnée aux prophéties de Mac Luhan, sa recherche a bientôt pris la forme d’une vaste enquête sur les formes de la modernisation culturelle que connaît l’Europe à partir de la fin du XVe siècle pour aboutir, en fin de parcours, à une interrogation sur la notion même de modernisation.

Fondé sur une très lourde bibliographie, l’ouvrage propose un plan simple (et qui n’évite pas toujours les redites). Après avoir caractérisé dans leur plus grande généralité les transformations culturelles liées à la production, à la circulation et à la consommation de l’imprimé, l’auteur en détaille les formes dans trois secteurs d’application : la culture humaniste, la double réforme protestante puis catholique, la « révolution scientifique » des XVIe-XVIIe siècles. Autant dire qu’un tel programme ne laisse de côté aucun des grands débats de l’histoire culturelle européenne sur trois siècles. E. Eisenstein, qui ne craint ni les grands sujets, ni la polémique, ne cherche jamais à les éviter.
La thèse est simple : l’imprimé ne marque pas seulement une évolution, mais bien une rupture culturelle fondamentale et dont les conséquences, parce qu’elles sont cumulatives, ne peuvent être appréciées que dans la longue durée. L’importance de la mutation doit nous inviter à repenser les notions cardinales qui fondent la modernité : Renaissance, Réforme, Révolution scientifique.
Un lieu incarne, pour Elizabeth Eisenstein, la nouvelle culture du livre : c’est l’atelier de l’imprimeur dans lequel coexistent des activités inédites, ou encore jusque-là séparées. On y rencontre la production et la commercialisation de l’imprimé, bien sûr, mais aussi l’innovation technologique et surtout des formes neuves de circulation et de sociabilité culturelles. Sans doute on l’a récemment noté . l’évocation vaut-elle plus ici pour de très grandes maisons, celles d’Alde Manuce à Venise, de Christophe Plantin à Anvers ou des Estienne en France, que pour le tout-venant des imprimeurs de la Renaissance. Mais pour l’auteur, l’atelier est d’abord le symbole du nouveau « Commonwealth of Learning » »

« La thèse est donc claire et obstinément répétée : c'est l'imprimé qui est au coeur du processus de modernisation culturelle que connaît l'Europe à partir de la fin du XVe siècle, et parce qu'elle crée les conditions d'un progrès cumulatif, les effets de cette rupture n'ont pas fini de s'en faire sentir jusqu'à nous ».
« Derrière le mouvement général de modernisation, elle sait pourtant repérer des décalages, des disparités. Décalages géographiques : avec le livre naît la censure, plus rigoureuse et plus aveugle dans l’Europe catholique que dans le monde protestant ; on a peut-être là une clé pour comprendre, d’une aire à l’autre, l’inégalité du développement scientifique dans la longue durée. Décalages culturels : nés d’un semblable désir de réflexion critique que le livre a rendue possible, l’examen des textes sacrés et le travail scientifique ont eu des destins divergents, voire contraires ».

http://epi.univ-paris1.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHE=50397&OBJET=0008&ID_FICHIER=137396

 

 

19 janvier 2014

Sociologie de la rumeur

 

- Rumeurs : il n'y a pas que la vérité qui compte...
Beaucoup a été écrit sur la sociologie de la rumeur, y compris dans des sociétés en principe rationnelles.
Voir le dossier de Sciences humaines en juin 2011
(surtout la bibliographie, dont La rumeur d'Orléans)
http://www.scienceshumaines.com/dossier-qu-est-ce-que-la-rumeur_fr_dossier_69.html

et le site web de Pascal Froissart, auteur de La rumeur. Histoire et fantasmes. Paris : Belin 2010
http://pascalfroissart.online.fr/


La rumeur se porte très bien depuis le 6 mai 2012.
Elle n'existe que parce que des gens pas toujours bien intentionnés ont intérêt à la mettre en circulation, et que beaucoup d'autres la colportent, sans toujours s'interroger sur ses conséquences. Les vérifications simples sont souvent possibles, mais les colporteurs ont-ils envie d'y prêter attention ?
Et le piège de la rumeur est redoutable : se taire, c'est l'accréditer. Répondre, c'est lui donner une nouvelle vie...

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19 janvier 2014

Srebrenica : Autopsie d’un massacre

 

« Mémoire de l’Holocauste »
A Coutances, l'association "Les Sentiers de la Mémoire" organise les 26 et 27 janvier 2014

- une conférence : « Srebrenica : Autopsie d’un massacre »
le dimanche 26 janvier après-midi
Avec  :
- Florence Hartmann, ancienne journaliste au Monde et ancienne porte-parole du Procureur du TPIY
- Munira Subašic, Présidente des l'association des Mères de Srebrenica
- Sabina Subašic, documentariste.
- Jean-René Ruez, ancien chef du bureau d’enquête du TPIY

- Lecture de 93 415 noms
(victimes du camp de Jasenovac en Croatie 2 GM,
victimes du génocide de Srebrenica, des massacres de Kozarac et Ovcara
et les enfants victimes du siège de Sarajevo durant les guerres d'ex-Yougoslavie 1992-1995)
le lundi 27 janvier de 08h à 18h

- Vernissage de l’exposition photographique de Milomir Kovacevic (www.milomirkovacevic.com)
    le lundi 27 janvier à 18h
http://www.sentiersdelamemoire.org/autres-activites/lecture-des-noms/lecture-des-noms-2014/

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