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Clioweb, le blog
17 mai 2013

Les archéologues et l'An Mil

 

- « J'ai le regret de vous informer que la motte n'existe pas. Jean-Marie Pesez lui-même avait des doutes sur un phénomène qu'il estimait plus tardif (le XIIe ?) ». Elle critique aussi le modèle du village qui serait apparu autour d'une église ou d'un château.
Dans le dernier Salon noir, Joelle Burnouf évoque les découvertes des archéologues de métier, trop souvent ignorées selon elle par les historiens médiévistes.

Mil an après, que peuvent dire les archéologues de l’an mil ? - Le Salon noir, 15.05.2013
http://www.franceculture.fr/emission-le-salon-noir
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jburnouf
Joelle Burnouf, Paris 1 - source Babelio


- Science et Vie publie un dossier sur L'an 1000,
avec 6 articles sur l'Occident (la féodalité, le paysage, les moines, l'art roman...)
et 7 sur le reste du monde.

La grande peur de l'an mil a eu lieu au XVIe siècle
Entretien de 2 pages avec D. Barthélemy qui reprend sa critique de la mutation féodale formulée par Georges Duby.
Les peurs de l'an mil ? Une construction du XVIe (cf les protestants) reprise au XIXe par les historiens anticléricaux.
Jérôme Baschet a droit à 33 lignes...

La motte castrale n'est pas liée à l'an Mil.
Une dizaine de fouilles suggèrent des dates allant du Xe au XIIIe. Ce nétait qu'un type de château parmi d'autres. Pas de chronologie dans les matériaux, bois ou pierre : c'est l'environnement proche qui décide.


Le paysage médiéval se redessine. L'archéologie a renouvelé l'histoire du paysage.
L'idée que les paysages se sont transformés brutalement entre 950 et 1050 est une idée pratique, belle, mais sans doute fausse" Laurent Feller. Les villages ne sont pas nés en l'an Mil, mais bien avant. L'habitat organisé existe, mais il n'est pas stable. A partir du VII-VIIIe, les habitats se concentrent en un point du terroir, peut-être en lien avec la fiscalité. Dans le Nord et l'Est, les villages se structurent autour d'une place centrale et d'un ou deux pôles : l'église associée au cimetière, et plus rarement le château.
La vision du parcellaire (radioconcentrique) est aussi remise en cause. Le parcellaire est souvent un héritage de la protohistoire (cf l'étude des pollens). Le mythe des grands défrichements tiendrait à une surinterprétation des textes archivés, tout comme la mutation féodale.

Les mythes et les idées fausses (souvent installées par l’école élémentaire et par des magazines peu scrupuleux) ont davantage de force que les questions, les résultats et les doutes des historiens ou des archéologues. « Notre inconscient collectif aime garder cette idée que l’histoire humaine puisse arrêter d’un coup ».
De plus la fascination pour les chiffres ronds a sévi à nouveau avec l'exploitation publicitaire et médiatique du bug imaginaire de l’an 2000.
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rappels :
Paroles d'archéologues, 2006
avec Joëlle Burnouf, Bernard Stiegler, Marie Frauciel, Patrice Brun, Jean-Paul Demoule et Christian Goudineau
http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Ressources-multimedias/Audiovisuels/Films-courts/p-1533-Paroles-d-archeologues.htm

 

Catteddu-MA1     burnouf-ma2

Archéologie médiévale en France
Isabelle Catteddu, Le premier Moyen-Age (Ve-XIe) 2009 - INRAP 2012
Joelle Burnouf, Le second Moyen-Age (XIIe-XVIe) 2008 - INRAP 2009


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