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23 octobre 2012

Programmes d'histoire et idéologie

 

blois-hist-ideologie

E. Laurentin, M. Lefevre, N. Offenstadt, A. Prost


Blois 2012 - Comment l'idéologie vient aux programmes d'histoire

.
La table ronde en 3 fichiers de 30 minutes chacun
:

30 premières minutes : hideo1.mp3 - http://dl.free.fr/vRZ6pBUe8
30 suivantes : hideo2.mp3 - http://dl.free.fr/vAXE0DnXU
Questions dans l'assistance : hideo3.mp3 - http://dl.free.fr/vycwBXoBu


- Vers la 24e minute - Antoine Prost

1968 a politisé la réforme scolaire ; le clivage droite-gauche rend impossible toute mutation nécessaire.
Il cite aussi le programme Braudel 1959, et le double choix, idéologique et pédagogique.
L'événementiel politique (1914-1945 et non 1940-1960) a rapidement submergé la partie civilisations

« Pour qu'un programme d'histoire soit enseignable,
il faut qu'il soit aussi évaluable, donc qu'il donne lieu à des exercices
auxquels on puisse mettre des notes.
dans les programmes actuels je suis un peu inquiet,
J'attends avec curiosité les épreuves que l'on va donner au bac » (sic, c’est déjà connu pour les 1ere S).

L'extrait en audio (5 Mo) : http://hg9.free.fr/blois/prost.mp3


- Entre 27 et 33e minute - Nicolas Offenstadt 
Ne pas se tromper de débat : ce que les auteurs du Figaro Magazine veulent,
c'est imposer leur lecture nationaliste (xénophobe ?) de l'histoire.
Or l'histoire n'a pas de vocation identitaire.

Un programme, c'est un équilibre difficile entre 3 éléments
. un contenu défini positivement
. un état de la recherche et de l'historiographie
. une demande sociale et une prise en compte des débats contemporains (cf la colonisation)

L'élaboration d'un programme, c'est un travail de professionnels, d'historiens en fonction
de l'état de la recherche ; ce n'est pas la simple addition d'opinions sur la lecture du passé.


- Vers la 40e minute, Antoine Prost :
« Il faut surtout ne pas bouger les programmes tout de suite,
Il faut laisser aux routines le temps de se rôder,
elles sont faites pour être révisées par des lectures ou par la pratique (Pour la Ve République, insister plutôt sur 1958 ou sur 1962 ?)
Il faut permettre le tâtonnement qui évite que le travail ne devienne harassant ».


[La table ronde vient après la polémique lancée par le Figaro Magazine à partir des thèses de la droite extrême.
Voir aussi Le Monde des livres : La France est une invention - http://clioweb.canalblog.com/tag/certitudes

Lionel Janjeau commente l'analyse d'A. Prost
http://lioneljeanjeau.canalblog.com/archives/2012/10/22/25391909.html

De plusieurs conversations au salon du livre d'histoire, il ressort que la rupture avec les dégâts de la chatelisation pourrait aussi buter sur les manuels : le coût et les délais de fabrication inciteraient à ne pas trop bousculer les programmes chatel et à les corriger seulement à la marge ... Ceux qui ont subi la déstructuration en flux tendus risquent d'être fortement déçus.
En 2010, le programme de 2de a été élaboré en 4 semaines, les manuels rédigés en 5 ou 6 semaines. Etait-il alors si urgent de répondre à un calendrier électoraliste (mettre le bac chatel en place pour la présidentielle 2012) ?

Sur le forum Aggiornamento, Vincent Capdepuy pose une question dérangeante :
L'enseignement d'histoire-géographie pourrait-il se passer de programmes ?
https://groups.google.com/forum/?fromgroups=#!topic/aggiornamento-histgeo/N-Z2JWuQdo0

Avant de supprimer les programmes, il serait peut-être possible de les élaborer de façon plus efficace dans un relatif consensus.
L'essentiel a été dit sur les attaques répétées de la droite extrême, nostalgiques d'une histoire identitaire.
Sur le terrain, les critiques des profs ont porté sur la logique interne (faire étudier Auschwitz avant de s'intéresser à Hitler et au nazisme, s'occuper de religion et politique aux USA depuis 1890 sans se soucier des pré-requis indispensables).
Les programmes ont aussi pâti des dégâts provoqués par une chatelisation accélérée (supp de postes, de la formation initiale...) appliquée de manière zélée par une bureaucratie néo-libérale et des sous-chefs soucieux de leur carrière.

Dans La CroixUne histoire sans fin, Laurent Wirth met en avant la liberté pédagogique.
Pour l'HG en première S, les profs ont plutôt vu leurs conditions de travail se dégrader, avec un danger de déqualification et une mise en tutelle par des directives souvent contradictoires. L'inspection s'est attribuée le monopole de l'interprétation de la lettre et de l'esprit supposé du texte officiel, pourtant construit autour de choix toujours discutables.
 

Alors que faire ?
. Regarder ce qui se fait ailleurs, au Québec, en Suisse, en GB ou en Allemagne ?
(cf le plan d'études en Suisse romande pour les 15-18 ans : http://www.plandetudes.ch/web/guest/histoire
. Revenir à la situation d'avant 1980 où les programmes étaient très concis ?
(Le décodage était fait surtout par les profs et les éditeurs.
Les manuels n'étaient pas encore décortiqués par des polémistes professionnels, ligne par ligne, mot par mot, image par image ...

. Dans tous les cas, il est essentiel de prendre en compte la dimension pédagogique, et donc la culture des lycéens, pas seulement les pistes explorées par la recherche universitaire ou le lobbying de groupes politiques et/ou mémoriels. 

A suivre. ]


Ecouter l'ensemble de la table ronde (120 Mo)
http://dl.free.fr/getfile.pl?file=/NpqP4Mie

La vidéo offocielle devrait être mise en ligne rapidement sur le site
http://www.canalc2.tv/series.asp?idSerie=39
ou http://www.canalc2.tv/evenements.asp


blois-hist-ideologie2

Une partie de l'assistance dans l'amphi de la Halle aux Grains - photo DL

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