Faire le tour du monde (et de l'histoire) en un seul jour ?
L'ambition de l'expo coloniale de 1931 ne semble pas faire peur au directeur de collection chez Belin.
Les nouveaux programmes d’histoire du Lycée
Ecouter Jean Lebrun et David Colon dans La Marche de l'histoire - France inter - le 31.08.2012
http://www.franceinter.fr/emission-la-marche-de-l-histoire
ou en mp3 :
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11739-31.08.2012-ITEMA_20396018-0.mp3
Le doyen ?
" Un homme de consensus qui a eu à coeur d'auditionner le maximum de points de vue
et de tenir compte des observations qui ont été faites par les acteurs... " :-)
L'histoire au lycée :
Une culture historique,
Un exercice critique de la raison,
Une finalité civique ...
En 28 minutes, dans le dialogue entre l'animateur et l'historien,
quel intervenant montre la meilleure maîtrise de ces trois éléments ?
- Dans le 7-9 du week-end, Fabrice d'Almeida évoque la controverse de rentrée à propos d'un article de Jean Sevillia dans le Figaro Magazine.
http://www.franceinter.fr/emission-les-controverses-de-l-histoire-controverses-de-rentree
http://www.franceinter.fr/emission-le-79-du-week-end-samedi-1er-septembre-2012
.
- comme l'a montré Patricia Legris dans sa thèse sur l'écriture des programmes d'histoire depuis 1944 (consultable en ligne : http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00579269/), la responsabilité des programmes et des conditions catastrophiques de leur mise en oeuvre incombe non pas à l’IGEN mais à l'ancien pouvoir exécutif, qui a supprimé le Conseil national des programmes (CNP), initié la réforme du lycée en supprimant l'histoire obligatoire en S, mis en place une épreuve anticipée du bac en fin de 1ère, et supprimé des postes d'enseignants. C'est le ministère et la DEGESCO (direction générale de l’enseignement scolaire), qui de bout en bout ont été maîtres d'un calendrier ahurissant : songez que la commande officielle du programme de 2e a été adressée à l’IGEN le 19 janvier 2010 pour une remise de la copie le 20 janvier 2010 ! De même, c'est le pouvoir politique qui a fixé le calendrier des consultations (3 semaines à la pire période possible, avec de ce fait une très faible participation), retardé de façon inexplicable la parution des nouvelles maquettes des épreuves du Bac, supprimé les documents d'accompagnement, etc.
- Comme Patricia Legris le montre également dans sa thèse à propos de la mise en oeuvre des programmes de 2e, le groupe expert de Laurent Wirth a, dans ces conditions difficiles (rendues encore plus complexes par certaines interventions de l'exécutif et notamment de l'ancien président de la République), innové en mettant sur pied un groupe expert comprenant des universitaires et des profs de lycée, qui a multiplié les auditions, travaillé en toute transparence vis-à-vis des organisations syndicales, des associations (APHG, universitaires) et des éditeurs scolaires, et a, je le maintiens, tenu compte des retours profs lors des consultations. Par exemple, pour le programme de 1ère, a été ajoutée la possibilité d'organiser librement sa progression à partir du 2e thème, et le VIe thème sur l'Europe a été repoussé en Tale L et ES pour alléger un peu le programme, dont la lourdeur est reconnue par tous. Je maintiens que ce groupe expert a recherché le consensus, ce qui s’est traduit au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), par l’adoption de ces programmes à une large majorité (y compris parfois par ceux qui ont ensuite lancé des pétitions contre le programme).
- Bref, en s’en prenant au concepteurs des programmes, on se trompe de cible ; on se trompe également de cible en s’en prenant aux auteurs de manuels qui, dans chaque maison d’édition, n’ont pas ménagé leurs efforts pour accompagner au mieux les collègues dans la mise en œuvre – très difficile - de ces programmes. Car c’est là notre mission, que nous accomplissons en toute indépendance (en particulier chez Belin, dernier éditeur scolaire indépendant). Et je maintiens que tout n’est pas à jeter dans un programme qui se caractérise par une revalorisation du récit, la fin des documents prétexte, le retour de la composition obligatoire, et l’entrée de nouveaux objets et de nouvelles approches historiographiques au plus près des avancées de la recherche.
Nous savons tous que les programmes vont être à nouveau mis sur le chantier, tout ce que nous pouvons espérer, c’est que l’élaboration des futurs programme se fasse dans de meilleures conditions, ce qui permettra d’associer pleinement les profs à leur conception : le rétablissement du Conseil national des programmes (CNP) devrait y aider !