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Clioweb, le blog
26 mars 2012

Manuels de Geo 1ere

 

>> « La faiblesse consternante des manuels »  … [dont les auteurs] « trahissent non seulement l'esprit du programme …mais aussi, et c'est plus grave, la géographie elle-même ».

Un message précédent (Chance ou occasion manquée) a questionné ce jugement péremptoire,  contestable et contesté.
D’expérience, nous savons que les manuels pris dans leur ensemble sont une base documentaire importante et un support de travail très utile en classe.
De plus, sans ces manuels, beaucoup de didacticiens seraient au chômage. :-):-)
[ Ce qui suit est une réflexion d’ensemble qui évite de mettre en cause un éditeur précis].


Les manuels sont avant tout des objets commerciaux : ils doivent séduire les équipes de profs, mais ils sont parfois choisis par défaut, faute de consensus ; ils devraient être élaborés pour être à la portée des élèves d’aujourd’hui (beaucoup savent lire et ne se contentent pas de zapper sur l’écran d’un téléphone).

Dans ces manuels de 2011, l’ouverture vers le numérique est réelle : globes virtuels, sites web (Eurotunnel ou Wikipedia) … Mais les choix ne sont pas tjs les plus judicieux : le Géoportail est un passage obligé, même lorsque Google Earth fait mieux ; drawmeagraph sert pour l’Europe à 27, mais Géoclip qui est beaucoup plus efficace est ignoré.
Dans l’un d’eux, une double page cherche à attirer l’attention sur la géographie des réseaux sociaux (une bonne occasion d’ouvrir la boite noire, et de voir l’élaboration en flux tendus). La carte de Facebook analysée et décodée par Thierry Joliveau aurait pu servir d’accroche pour des lycéens internautes …

Une tendance lourde semble emporter ces manuels : les images sont envahissantes (photos, cartes, schémas…).
Certaines photos qui occupent une double page apportent beaucoup moins d’informations qu’un bon texte argumenté (cf ce forum) ; de nombreuses cartes sont redondantes (les espaces innovants dans l’Arc Atlantique).
Un redondance qui tient parfois aux choix faits par les concepteurs du programme.

Le visuel omniprésent restreint la place du texte (1 texte sur une page comportant 4 documents, seulement 3 pages d’auteur dans un chapitre. Faut-il alors s’étonner de lire certaines phrases simplistes : « ancien pays industrialisé, la France… ») ?
La formulation de la problématique est souvent à la limite de la caricature : on prend le libellé officiel, on le fait précéder d’un « Comment » et on ajoute un point d’interrogation. Est-ce vraiment la meilleure manière d’intéresser aux enjeux spatiaux ? Il ne faut pas oublier le flottement qui accompagne souvent la mise en place d’un nouveau programme ou de nouvelles épreuves.

Le choix des lieux d’études de cas est souvent actualisé et intéressant (Toulouse, Grenoble, Saclay). Certains manuels comportent des documents riches, d’autres se contentent d’une addition formaliste (1 texte, 1 carte, 1 schéma, une photo). Le détour obligé par des sources extérieures est un problème : trop souvent, sur ces lieux, il n’existe pas d’étude universitaire préalable, pas de carte rigoureuse adaptées à un public scolaire. Alors, ce sont les images de la promotion politique ou de la publicité commerciale qui sont convoquées. Ou des articles de presse tronqués qui anticipent un chantier annoncé mais parfois jamais mené à terme…

Les croquis et les schémas proposés s’adaptent parfois à l’épreuve de bac, surtout quand ils sont alors dessinés à la main (cf la pratique de Philippe Rekacewicz pour Le Monde diplomatique). Mais plusieurs croquis proposés dans ces manuels (avec des données chiffrées par région) sont impossibles à mémoriser et à reproduire le jour du bac.

En première comme en terminale, on demande aux élèves de croquer des réalités mal connues d’eux, à commencer par la maîtrise si longtemps vilipendée d’une nomenclature simple. Il est probable que l’on demande trop à ces manuels : ils doivent être à la fois un cours rédigé et une collection d’études de cas, une liste de documents étudiés et un cahier de révisions, un livre de photos (souvent en double page !), un atlas, un choix de compositions…. Nos voisins disposent même de manuels distincts selon le niveau, standard ou approfondi. Mais à force de vouloir tout couvrir … St Dié a envisagé leur remplacement par d'autres supports, mais les réussites sont encore rares.


PS - Une info en partie hors sujet :
il est possible de feuilleter le manuel HG de 3e du Livre scolaire :
http://lelivrescolaire.fr/20/1_Histoire_Geographie_Education_civique_3e.html

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