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7 décembre 2011

L'Ecole entre le marteau et l'enclume

- Le Conseil d’Etat décrie la nouvelle formation des profs
Véronique Soulé - Libération Education - http://www.liberation.fr/societe/


- Le rapport Grosperrin illustre l'éducation selon l'UMP :
Rejeté en juillet, le rapport Grosperrin repasse devant la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l'Assemblée. Il suggère la suppression des concours de recrutement et leur remplacement par des listes d'aptitude à partir de la certification des compétences par les universités.
Cette politique « fait de l'établissement autonome, piloté par une direction renforcée ayant le pouvoir de recruter et d'évaluer les enseignants, l'élément central d'un système éducatif géré par des évaluations nationales et la mise en concurrence. L'Etat ne garderait plus que la rédaction des programmes et la délivrance des diplômes. Quant aux enseignants il seraient comme dans de nombreux pays fortement dépendants pour le salaire et l'emploi des autorités locales ».
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/

.
- L'Ecole entre le marteau et l'enclume :

. au sommet, tout est fait pour démolir l'école publique (cf le rapport Grosperrin, la suppression de la formation en alternance, les suppressions de postes, la gestion comptable à court terme ...)

. A Berre, des parents exigent le départ d'un enseignant (stagiaire, dans une école ... privée catholique) (La Provence). Le ministre, interrogé par France 3 ce midi, a juste évité de rappeler le sort fait aux jeunes profs depuis septembre 2010.

. Pour aider leurs enfants, ils ont créé leur école idéale !
hier soir dans 100 % Mag , vers la 31e minute, pub pour une école privée version Tea Parties (Fdn pour l'Ecole, Google connaît). Des militants bien sous toutes les coutures mettent dans le même sac école publique (d'Etat) et école catholique sous contrat.
http://www.m6replay.fr/#/emissions/100-mag/38052
(attention, la pub est très très agressive).


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7 décembre 2011

Orléan : Refonder l'économie

 

- Le futur n’est pas objectif - Libération  03/12/2011
http://www.liberation.fr/economie/01012375301-le-futur-n-est-pas-objectif

André Orléan a publié  L'empire de la valeur, refonder l'économie
Pour les économistes classiques, tout peut être mesuré, et de façon objective, la valeur pouvant dépendre du travail ou de l’utilité. Et les néo-libéraux avaient une telle confiance dans l'efficience des marchés financiers qu'ils ont activement milité pour une dérégulation totale.

Pour André Orléan, ils n'ont pas seulement fait une erreur de prévision. C'est tout leur cadre conceptuel (rationalité, utilité, équilibre) qui a conduit à la faillite extrême actuelle.

Pour lui, la valeur (économique) répond aux mêmes règles que les autres valeurs (morales, religieuses, esthétiques) : elle dépend de l'interaction sociale et des représentations. Il ne suffit donc pas d’introduire davantage de transparence pour espérer réduire l’incertitude économique.

La théorie classique fait l’hypothèse d’un homo œconomicus au comportement rationnel. « En réalité, l’individu mimétique est un être foncièrement social, constamment façonné par les interactions. C’est seulement lorsque ses préférences se stabilisent que l’hypothèse de l’homo œconomicus devient valide. En cela, la théorie que je propose se veut générale. Elle ne rejette pas l’homo œconomicus mais en fait un cas particulier. Ce qui est premier est l’interaction avec les autres. Les goûts ne sont pas une donnée naturelle mais résultent d’un apprentissage social ».
 

- Refonder la science économique, entretien avec Regards.
http://www.regards.fr/economie/refonder-la-science-economique


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Il faut définanciariser l'économie - Le Monde  05/12/2011

« ... nous avons été habitués au cours des vingt dernières années à nous en remettre aveuglément aux estimations des marchés... alors qu'ils sont incapables de produire une juste valorisation des activités productives...». C'est au nom de cette aptitude supposée des marchésà produire des prix justes que l'on a promu l'intense dérégulation qui est à l'origine du capitalisme financiarisé. Des contre-pouvoirs sont à inventer pour sortir de la crise. 
http://www.lemonde.fr/idees/2011/12/05/

Quel rôle pour les banques centrales ?
http://lemonde.fr/idees/2011/12/05/

 orlean

source : http://www.parisschoolofeconomics.com/orlean-andre/

 

- Karl Polanyi, La Subsistance de l'homme. La place de l’économie dans l’histoire et la société, Flammarion.
Pour Polanyi, le marché est une invention moderne. Ce "désencastrement" de l'économie menace la société et l'environnement.
A l'heure où l'on se demande comment desserrer l'emprise des marchés financiers, KP rappelle combien une action des Etats, s'inscrivant dans la durée, est primordiale.
http://tinyurl.com/lm-polyani-subsistance



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6 décembre 2011

Y a-t-il quelqu’un ?

 

Y a-t-il quelqu’un ? (susceptible de nous répondre sur le Bac en 1ère S …)

Sur le site Aggiornamento, Laurence de Cock fait la synthèse des questions et des inquiétudes des profs d'HG devant un programme imposé et devant les modalités exactes de la nouvelle épreuve d’HG au Bac 2012 : « Nous sommes à 6 mois de l’épreuve anticipée d’histoire-géographie en 1ère S issue de la réforme du lycée et de la suppression de notre matière en Terminale scientifique…. On ne s’étonnera pas de notre relative impatience face à l’absence de consignes claires pour le Bac...

... En attendant, de nombreux collègues confrontés à ces nouvelles injonctions, non contents de devoir enseigner un programme qu’ils ont largement contesté, se sentent très inconfortablement mis en situation de devoir préparer à une épreuve dont ils sont encore forcés d’imaginer la teneur ». 

 

6 décembre 2011

Louis XI et France 3

 

Un téléfilm : Louis XI, le pouvoir fracassé, H Helman et F Santamaria, France 3 - 6 déc 2011

Un thriller historique jubilatoire ?
Louis XI, une mort massacrée ?
Un historien, une critique de TV.
Deux lectures pour le moins opposées ...

- - -

Un thriller historique jubilatoire sur lequel règne en majesté Jacques Perrin - Le Monde

extrait :
... Produit par Dominique Antoine (Alchimic Films), Louis XI, le pouvoir fracassé est réalisé par Henri Helman qui, comme l’ont prouvé ses précédents téléfilms (Cartouche, le brigand magnifique et Charlotte Corday), sait mettre en scène les films historiques. Mieux. Il sait respecter les codes, donner du panache et introduire, sans en avoir l’air, un souffle de modernité au genre. De son côté, le scénariste Jacques Santamaria, qui a le goût des mots, sait reproduire la langue des sièclespassés, ainsi qu’il a pu l’illustrer dans la série des « Maupassant « ou encore dans le téléfilm La Reine et le Cardinal (2009). Pour Louis XI, ils’en donne à coeur joie, déroule de longues tirades sans jamais endormir. Et pour cause.

Construit comme un thriller, ce Louis XI-là nous tient en haleine mieux que bien des polars. Et les dialogues sont servis par des comédiens au sommet. Jacques Perrin en tête, délicieux en vieille canaille que ce complot transforme en jeune garnement et ranime une dernière fois.
Véronique Cauhapé - Le Monde Radio-TV

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L’Histoire :
Louis XI, une mort massacrée, Didier Le Fur - L’Histoire n° 370, p 35

Faire un film historique est toujours une gageure. Henri Helman a tenté l’aventure. A la reconstitution fidèle des derniers jours de Louis XI, que l’on connaît fort bien par ailleurs, il a préféré le romanesque tout en imaginant servir la mémoire du souverain. Mais voyons plutôt. Août 1483 : le roi, affaibli par la maladie, apprend que son gendre le duc d’Orléans, et plusieurs seigneur, mécontents de sa politique qui n’aurait favorisé que les humbles et les bourgeois, envisagent de l’assassiner. Le « roi renard » déjouera le complot, mais il succombera finalement dans les  bras de ses filles, Jeanne d’Or1éans et Anne de Beaujeu. Et c’est à cette dernière qu’il confiera la régence du royaume afin qu’e11e poursuive son œuvre présentée comme utile à 1a construction de la France.

Passons sur les anachronismes en tout genre même s’il est difficile de retenir son sérieux devant la leçon de géographie du roi présentant une carte de France pareille à celle de nos manuels, alors qu’il ne disposait d’aucune représentation de son royaume ou devant ce portrait censé figurer Charles VIII qui n’est autre qu’une image de Charles Quint. Passons aussi sur les clichés sortis de gravures de Job montrant Louis XI au milieu de ses fillettes, cages suspendues au plafond dans lesquelles il aurait enfermé ses victimes, et qui ne furent que des cellules fermées.
Passons toujours sur les libertés prises avec l’histoire : Jeanne d’Orléans ne revit jamais son père depuis le jour où il la relégua dans le Berry à l’âge de 5 ans pas plus qu’Anne de Beaujeu ne se vit confier la régence pendant la minorité du futur Charles VIII. Passons enfin sur l’ignorance de la politique de ce souverain obsédé par la conquête du duché d’Orléans - qui est déjà du domaine royal - pendant que 1’on passe sous silence les acquisitions de la Provence, du Roussillon et de la Franche-Comté.

Mais interrogeons-nous peut-être sur le sens de cette fable maladroitement inspirée des écrits et des idéaux des historiens du XIXe siècle qui nie les travaux de tous ceux qui depuis plusieurs décennies déjà besognent sur ce règne. La centralisation de France ne fut pas la création de Louis XI. Dresser le catalogue des réformes de ce souverain comme les preuves de sa modernité en oubliant toutes celles qui firent de lui, pour la majorité de ses sujets, un tyran et, pour des siècles, le plus mauvais roi de France nous ramène bien loin en arrière.
Didier Le Fur, L'Histoire n° 370


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5 décembre 2011

La finance contrôle le débat économique

 

La finance contrôle le débat économique dans les médias. article du 16 novembre 2011 - source SES -

Ce n’est pas Frédéric Lordon qui l’affirme, mais Bertrand Rothé, « certifié en cuisine, a des aptitudes professionnelles en économie, puis que la faculté l’a Agrégé. Il enseigne à l’Université de Cergy-Pontoise ».
http://www.marianne2.fr/BertrandRothe/
http://www.acrimed.org/article3721.html

« En août 2011, dix articles du Monde traitent de la crise dans les pages Débats. Sur ces 10 articles, 16 citations proviennent d’individus liés aux institutions financières, et 6 d’individus non liés directement à la finance.
Pourquoi les journalistes sont-ils si prompts à gober pareilles mystifications ? ... Leur réponse est invariable : « On n’a pas le temps ». Et c’est le génie des banques de l’avoir compris, comme l’explique une journaliste de L’Expansion : « Les banquiers savent répondre vite, ils sont payés pour ça. Ce qui n’est pas le cas des universitaires qui réfléchissent, et dont les nuances sont difficiles à retranscrire » ».

« Un enseignant peut cacher un supplétif du système financier : ... l’un des experts est aussi le patron de l’EDHEC pour lequel « le débat entre marché et science n’a pas lieu d’être dans une grande école de commerce ! ». Circulez, Pas de débat. Dommage ».

« Le Conseil d’analyse économique, créé par Lionel Jospin, est aussi une citadelle imprenable de la planète finance... Sur les 28 membres, 19 sont directement ou indirectement liés à la finance. Une économiste ose présenter les fonds spéculatifs comme des victimes collatérales de la crise du crédit ».

« Les banques sont les premiers employeurs d’économistes ... les salaires vont de 4 000 € par mois pour un économiste confirmé à 15 000 € pour une star, bien plus qu’un agrégé d’économie en fin de carrière. Et voilà nos économistes dans le toboggan…
... C’est à Joseph Stiglitz que l’on doit le salaire d’efficience. Sa description est relativement simple : comment s’assurer de la fidélité de ses salariés ? Il suffit de les payer un peu au-dessus du marché, et par peur de perdre ce petit avantage, ils fourniront un maximum d’efforts et se comporteront en chiens fidèles  ».


À Fukushima - La Parisienne Libérée – ASI 18 mars 2011
« Si tout se passe comme prévu, il n'est pas exclu... »
http://www.laparisienneliberee.com/a-fukushima/
et
http://www.dailymotion.com/video/xhp6rm_a-fukushima-la-parisienne-liberee_news

« La France toujours fière de ses experts ... »



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5 décembre 2011

Mappemonde 103 : Sahara et Sahel

 

mappemonde


- Dans Mappemonde n° 103,
http://mappemonde.mgm.fr/num31/index.html

un dossier « Sahara et Sahel, territoires pluriels »
notamment :
Armelle Choplin, Olivier Pliez, De la difficulté de cartographier l’espace saharo-sahélien
Julien Brachet, L’espace feuilleté et segmenté d’une oasis saharienne : rencontre et évitement à Dirkou (Niger) (plus de 30 mois de recherche entre 2003 et 2009 dont environ 5 mois à Dirkou)

dirkou-brachet

source : Julien Brachet, Mappemonde n° 103
(aires de circulation : migrants, commerçants allochtones, agents de l'Etat)

et dans les critiques
. Les cartes en ligne du Recensement Agricole 2010

RGA-uta-2010

source : Mappemonde n° 103 (extrait)

. Simon Nancy Le Banc d’Arguin en Mauritanie, Récits de paysage
 De l’utilité de la photographie aérienne sous cerf-volant
. JF Thémines, Savoir et savoir enseigner - Le territoire - PUM Toulouse
( ... « un balayage très pertinent de la discipline aujourd’hui, même si c’est bien sûr vu au travers des exigences pédagogiques » écrit Denis Eckert l'universitaire. ) 


- et parmi les tweets :
. Eric Verdeil, Comment je blogue
http://rumor.hypotheses.org/2249

. Fabrice Gély, Corriger des copies numériques, trois façons présentées en vidéo.
http://profgeek.fr/corriger-des-copies-numeriques-de-trois-facons/

. Sophie Cinquin, Utiliser la lexicométrie en histoire (1) : panorama historiographique - 5 décembre 2011
http://devhist.hypotheses.org/898

. Karen Tani, On New Deal Lawyers and "Feminine Charms" - Legal History Blog


 

 

 

5 décembre 2011

Le quotidien d'une prof de Drancy

 

regards

Le MEN vient d’annoncer son projet de faire noter les profs par leur chef d’établissement.
Lucie Barrat, professeure d’Histoire-géographie en collège à Drancy y voit la fin d’une Ecole publique à travers « une volonté plus sournoise, celle de réduire la liberté d’expression et d’action de chacun ».

Elle évoque son quotidien, en prenant l’exemple de plusieurs de ses élèves.
« L’autre jour, mon frère passait chez moi et regarda par curiosité mes copies de cinquième. Il me demanda alors si c’était un choix stylistique de la part de mes élèves que d’écrire des phrases obscures sans ponctuation dont les mots manquent et/ou ne sont pas placés dans le bon ordre. Non, ce n’est pas normal mais c’est mon quotidien, à 5,6 de moyenne dans deux de mes trois classes de cinquième ».
 
« …depuis quelques années et surtout depuis l’année dernière, mes collègues et moi-même devons faire face à la diminution d’heures d’enseignement, ce qui a généré la suppression du travail en petits groupes en langues étrangères, en Physique-chimie et en Sciences de la vie et de la Terre, la baisse de l’aide au travail personnalisée en français en classe de sixième et la fin du renforcement en français sur la classe de quatrième… »

Que faire alors quand les moyens financiers nous manquent ? Rien de réellement efficace. A la fin de ma semaine, il ne reste qu’un sentiment d’échec.

« Je continue d’enseigner parce que j’y crois encore. Mais, en ce moment, je faiblis, je me sens seule dans cette société qui me prend pour une râleuse privilégiée. Même dans un entourage pas si lointain, je crains qu’on m’écoute mais qu’au fond, on se dise que les réformes de l’enseignement sont bien nécessaires…
Alors écoutez-moi, entendez-moi et battez-vous avec moi ».

http://www.regards.fr/societe/la-journee-d-un-prof-ordinaire

Enseignant, un métier en mutation. Regards lance un Appel à témoignage.
http://www.regards.fr/societe/enseignant-un-metier-en-mutation


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4 décembre 2011

Toulouse, le baron et la librairie

 

castela
source : http://www.librairiecastela.fr/

En novembre La Dépêche du Midi annoncé
.
la fermeture en février 2012 de la librairie Castéla, place du Capitole à Toulouse.

 

tiers-livre


A M. le baron Alban Merlin d’Estreux de Beaugrenier, merci
.

Dans le Tiers Livre, François Bon analyse et commente cette fermeture :

extrait :
« L’affaire est emblématique : 200 000 euros de loyer annuel, ce qui en fait, des livres de poche et de cuisine à vendre. J’ai traversé des dizaines de fois la place du Capitole en diagonale, ne me suis jamais demandé à qui appartenaient les immeubles. Ce soir, la réponse : l’immeuble qui abrite Castela appartient à M. le baron Alban Merlin d’Estreux de Beaugrenier, lequel a passé un arrangement avec Orange pour 800 000 euros de loyer annuel, tant que se vendront les téléphones portables. Donc c’est Mme Albanel qui, à partir de février, va payer le loyer. Fermeture de la librairie, 32 personnes dehors ».

[ Au quartier Latin, naguère, la librairie des PUF a subi le même diktat : les marges du livre ne sont pas celles des marchands de tissus. La compétition entre le papier et le chiffon était insoutenable dans un monde où le profit de quelques-uns passe avant le commerce des idées. ]

Face à « la brutalité symbolique de la fermeture de Castela par M. le baron et Mme Albanel »,
François Bon réaffirme sa double conviction : le livre papier et le livre numérique ne s'opposent pas ; « l’invention de formes qui disent le présent, et permettent écart avec lui, naissent et se diffusent désormais sur le web ».

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feuille

François Bon mentionne 2 articles d’Hubert Guillaud dans La Feuille :

- Ce n’est pas l’Internet qui a tué la librairie

- Pourquoi nous sommes-nous détournés des libraires ?

.
- Internet écrit-il la fin du livre ? Forum Lyon - Libération - 26/11/2011
Dans un débat organisé par Libération, sur un sujet choyé par les marchands et les médias dominants, pas de lecteur, ni de spécialiste du livre. Mais OPDA, et deux marchands : le patron de Google et celui de la FNAC (ce dernier brandit l'épouvantail habituel de la musique numérique et tire à boulets rouges contre le méchant Amazon)
http://www.webcastor.eu/forumlibe/web2011/debats/index.html


castela-ld

source : La Dépêche

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4 décembre 2011

La géographie selon Antoine Bailly

 

antoinebailly

source : http://www.unige.ch/ses/geo/
 site Antoine Bailly - http://www.antoinebailly.com/


La géographie selon Antoine Bailly, une géo appliquée et modélisante.

vers la 22e minute, l'écouter plaider en faveur d'une géo (durable) de la santé :
Pour lui,  le rationnement dans une gestion comptable cloisonnée et à courte vue coûte très cher et n'est absolument pas durable.
Il plaide pour une approche globale, qui tienne compte de l'ensemble des critères et pas de la seule rentabilité financière. Le géographe peut participer à une vraie rationalisation de la politique de santé, pour le bénéfice de l'ensemble de la société.

cf l'exemple de Loëche les bains dans le Valais -
in Antoine Bailly et Michel Périat, Activités de santé et développement régional : une approche médicométrique, Géocarrefour, vol. 78/3, 2003. http://geocarrefour.revues.org/2124#tocfrom1n4

L'émission au format mp3 : 
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10233-30.11.2011-ITEMA_20325903-0.mp3

.
Plusieurs adresses citées dans la page du blog Globe sur le prix Vautrin-Lud :

Publications d'Antoine Bailly 
http://archive-ouverte.unige.ch/vital/access/Bibliography/Bailly,Antoine Sylvain

Antoine Bailly, Lise Bourdeau-Lepage, « Concilier désir de nature et préservation de l’environnement : vers une urbanisation durable en France » - Géographie, économie et société - 2011 (revue payante vendue 15 euros chez Cairn). 
http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GES_131_0027

.
Peter Haggett, Peter Gould, Paul Claval, etc... tous les géographes distingués à St Dié par le prix Vautrin-Lud.
http://www.franceculture.fr/blog-globe-2011-11-30

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3 décembre 2011

Racialisme et xénophobie

 

naz-nez

 L'humiliation au nom d'une anthropologie complice du racisme nazi
source - Bordas, Terminale, 1980 - arch Ringart


- Le racisme, un conditionnement. Le Monde, entretien avec Lilian Thuram - 28/11/2011
Son exposition, Exhibitions, l'invention du sauvage, ouvre au Musée du quai Branly à Paris
http://www.lemonde.fr/culture/2011/11/28/

- Comment le sauvage est devenu l'unique figure de l'autre lointaindurant le XIXe siècle industriel et colonialiste. Aucun pays occidental n'a échappé à cet engouement écoeurant qui attire des millions de visiteurs dans les expositions coloniales. 
http://www.lemonde.fr/culture/2011/11/28/

.
- Histoire du racisme 3/4 - La Fabrique de l'Histoire 16.11.2011

avec Laurent Dornel, La France hostile : socio-histoire de la xénophobie : 1870-1914 (2004)
et Carole Reynaud-Paligot,
De l'identité nationale : science, race et politique en Europe et aux Etats-Unis, XIXe-XXe siècle (2011)
La République raciale : Paradigme racial et idéologie républicaine 1860-1930 (2006) - CR par Bruno Bertherat - RH du XIXe
L'émission au format mp3 :
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-16.11.2011-ITEMA_20322737-0.mp3


Laurent Dornel souligne la distinction nécessaire entre la xénophobie (la haine du voisin étranger caricaturé), et le racialisme, la volonté de classer et de hiérarchiser les hommes en fonction de critères physiques supposés. Il admet la porosité entre les deux discours : l'anthropologie raciale, très active entre 1860 et 1945, a pu contaminer l'ensemble des relations humaines.

Ainsi, en 1919, quand le capitaine de Gaulle (qui a été captif en Allemagne) commente le Traité de Versailles, il écrit :
« Nous allons donc nous heurter de suite à toute cette science de chicanes gémissantes, de délais prolongés, d'entêtements sournois, qui est la plus claire aptitude de cette race » (race au sens de nation).  http://clioweb.free.fr/textes/29dg19.htm

En 1894, Barrès décrit la dégradation du capitaine Dreyfus :
« Quand il s'avança vers nous, le képi enfoncé sur le front, le lorgnon sur son nez ethnique (sic), l'oeil furieux et sec, toute la face dure et qui bravait, il s'écria d'une voix insupportable : "Vous direz à la France entière que que je suis innocent » 
"Judas ! Traître ! Ce fut une tempête.
Ah ! non, certes, il n'est pas au monde un groupe d'hommes qui puissent accepter cet individu. Il n'est point né pour vivre socialement. Seule, dans un bois décrié, une branche se tend vers lui. Pour qu'il s'y pende ».
Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (Bordas manuel de 3eme, 1971, p 149)
http://clioweb.free.fr/dossiers/dreyfus/dreyfus.htm


L'anthropologie raciale prend son essor à la fin du XVIIIe, lorsque les scientifiques veulent classer toutes les plantes, tous les animaux, tous les humains. Le comte de Gobineau, un diplomate, est souvent incriminé. 
L'Essai sur l'inégalité des races, est publié à partir de 1853 à compte d'auteur et se vend peu. La notoriété vient plus tard, du fait des ultra-nationalistes allemands qui apprécient son affirmation d'une supériorité de la race germanique aryenne sur les autres. Les nazis font traduire ces écrits et leur donnent encore plus d'écho.

L'émission rappelle le célèbre désaccord entre Jules Ferry (le prétendu devoir de civiliser les races inférieures
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/ferry1885.asp
et Georges Clémenceau (« J'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand »).
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/7ec.asp

rappel : Trésors photographiques de la Société de Géographie, Expo de la BNF en 2007.
Sylvain Kahn (Planète Terre) avait invité Olivier Loyseaux pour la présenter. En janvier 2010, Jean-François Staszack a traité de la Géographie post-coloniale : les désirs d'exotisme mis à nu 
http://clioweb.free.fr/dossiers/colonial/tresorsg.htm

L'anthropologie est bien en cour dans les années 1880 (Abel Hovelacque). Elle légitime la conquête coloniale et impose dans les manuels (Paul Bert) une vision raciste en contradiction avec les valeurs républicaines. Cette dimension raciale ne concerne pas les seuls républicains de 1885, elle touche l'ensemble du continent européen et les Etats-Unis.  

Dans L'Histoire (coll n° 10) Serge Bernstein distingue 3 âges de l'antisémitisme : l'antijudaïsme catholique, l'antisémitisme socialiste, l'antisémitisme racial. Michel Winock décrit les fantasmes du racisme (supposé) scientifique (L'Histoire n° 269), et cite Drumont, Vacher de Lapouge, Alfred Fouillée, Jules Soury...

La lecture raciste culmine dans les années 1930 : exposition coloniale de 1931, recherche de boucs émissaires au lendemain de la crise de 1929. Une des formulations les plus violentes, en France, c'est celle d'Henri Béraud :

« C’est l’immense flot de la crasse napolitaine, de la guenille levantine, des tristes puanteurs slaves, de l’affreuse misère andalouse, de la semence d’Abraham et du bitume de Judée ». 
http://clioweb.free.fr/textes/depotoir.htm

En Allemagne, les délires eugénistes nazis étaient largement acceptées dans les milieux scientifiques. 
cf Benoît Massin, De l’eugénisme à la Shoah, Cercle d'étude, 2001
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article31

.
Lorsqu'après la capitulation des nazis, l'UNESCO a voulu déconstruire ces préjugés (Race et histoire 1952), elle s'est heurtée à la réticence de nombreux anthropologues installés. C'est le moment où l'Afrique du Sud installe le régime d'apartheid, et où le combat contre la ségrégation commence aux Etats-Unis. Aujourd'hui encore, la race est un élément des recensements aux EU, les traducteurs de séries américaines inventent une race caucasienne ; d'autres critères d'assignation (religion) et d'autres mots (ethnique) masquent souvent mal une vision raciale et raciste.


L'anthropologie raciale a durablement marqué les esprits. Encore en 1960, quinze ans après la capitulation des nazis, elle donne encore cette vision de l'humanité dans une double page d'un manuel de géographie de 6e (Pernet - Hachette) :

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 Manuel de géographie 6e, Hachette, 1961
 http://clioweb.free.fr/manuels/pernet.htm

.
« La République assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion (Constitution art 1)»

Le terme race est-il encore nécessaire ?
Jean Gayon, philosophe, professeur à l’université Paris-I
propos recueillis par Eric Rohde pour Télérama hors série (fév. 2007)
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1943
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?rubrique15


- Pensées raciales et mythes nationaux
Histoire transnationale des pensées raciales XVIII-XXe siècles - NYU Paris

« Si d’une certaine façon les catastrophes du XXème ont rendu la notion de race impensable, elle continue à structurer les pensées et la politique dans un monde où les frontières d’antan deviennent de plus en plus fluides ».

Le séminaire organisé par Beth Epstein (NYU) et Carole Reynaud Paligot (NYU, Centre d’histoire du XIXe) – en collaboration avec Ann Thomson (Université de Paris) veut « rendre tout son historicité à la notion de race » et étudier son rôle dans l’entreprise de naturalisation et de biologisation du social (du XVIIIe siècle à nos jours) et dans « la construction des identités collectives dans l’espace occidental des années 1850-1940 ».
http://nyufresearch.wordpress.com/

 

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