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Clioweb, le blog
16 décembre 2011

La notation des profs

 

1512-servilite

Photo Ludovic Maillard. Nord Eclair

- Les enseignants mobilisés contre le nouveau projet Chatel - Le Monde 15/12/2011
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/2011/12/15/

- Les syndicats dénoncent la dénaturation du métier - Le Monde 15/12/2011
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/2011/12/15/

- rappel : le statut des enseignants vu par l'UMP ( Le Monde 09/11/2011)

« Les projets actuels du ministère comportent la fin de la traditionnelle double notation des enseignants : administrative, sur 40, par le chef d'établissement, et pédagogique, sur 60, la plus importante pour la carrière, par un Inspecteur général ou un IPR (inspecteur pédagogique régional), formé dans la discipline des collègues qu'il inspecte.
A la place, les enseignants seraient évalués lors d'un entretien, tous les trois ans, avec leur supérieur hiérarchique direct [qui peut être un gestionnaire, et non un pédagogue] et cette évaluation déterminerait l'évolution des salaires [dont la progression sera ralentie selon le calcul du Café] ».

Les syndicats dénoncent un projet qui « dénature en profondeur les métiers » des enseignants : l'évaluation ne porterait plus principalement sur l'activité en classeIl s'agit d'un processus d'extension de méthodes de gestion du privé à l'administration souligne le sociologue Luc Rouban.
Le SNES exige une nouvelle fois le retrait du projet et menace d'appeler à une nouvelle mobilisation en janvier.

- La mise en oeuvre du socle commun
Le Haut Conseil de l'éducation remet un rapport mitigé - Le Monde 14/12/2011
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/2011/12/14/hce-socle

Le document rappelle que la concrétisation du socle commun reste à faire.
A 2 conditions :
que la formation continue existe à nouveau pour les enseignants ;
que les cadres, recteurs et corps d'inspection, s’impliquent.

« L’avenir du HCE, dirigé par Bruno Racine, est menacé. Depuis novembre, les neuf sages (dont Pébereau et Compagnon) attendent leur renouvellement. Ou la nomination de leurs successeurs ».

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-  22/12 - Selon Rue 89, la fuite serait arrivée à une date opportune, le projet a été diffusé à un moment peu propice aux manifestations. Nolwenn Le Blevennec a dressé la liste des arguments des camps opposés.

Le blog du Mammouthologue (08/12) cite les éléments de langage confidentiels envoyés aux recteurs, pour répondre à leurs contradicteurs (sur le sort des Inspecteurs, le chef et la pédagogie, les méthodes du privé...)
 



sens-u

icono urbaine - Paris 11/2011


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16 décembre 2011

Roland Gori - Hors normes

 

gori-france5

source : France 5

Crise de la culture et démocratie : les nouveaux dispositifs de servitude et d'émancipation sociale.
Conférence-débat de Roland Gori à Hérouville (ERTS) - 09/12/2011.

Vendredi matin, le 16/12/2011, il était invité avec le sociologue Alain Caillé
dans l'émission Les Chemins de la connaissance.
Vers la 47e minute : Pour Alain Caillé, le néo-libéralisme, c'est une formidable volonté de puissance, sans aucun scrupule ; c'est la négation du libéralisme traditionnel, c'est la volonté d'étendre la morme marchande à toute sphère d'activité, l'homme étant réduit à sa seule dimension économique (Hayek, Gary Becker, Rawls). Pour les néo-libx, la seule forme de régulation possible, c'est le marché financier (et la spéculation).
Alain Caillé développe un paradoxe : nos sociétés fonctionent comme des totalitarismes à l'envers. Elles sont tellement différentes des totalitarismes qu'elles ont énormement de traits communs avec eux. La course à la productivité au nom du marché, c'est très proche des formes de la planification soviétique : il faut produire toujours davantage pour respecter les objectifs du plan.


Hors normes -
Pour Libération, Camille Laurens
a écrit un portrait de Roland Gori en mars 2010. 
http://www.liberation.fr/societe/0101626498-hors-normes

Extraits :
Ce psychanalyste, professeur de psychopathologie à l’Université d’Aix-Marseille est un des initiateurs de l’Appel des Appels en décembre 2008. « Partant du constat que tous les métiers étaient menacés par les mêmes tentatives de démolition à travers une idéologie de la standardisation, de la réification et de la performance, ils ont appelé les professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice de l’information et de la culture, à se rassembler pour faire barrage aux technocrates ».

« Dès 1990, il s’alarme de la philosophie de la rentabilité qui prône la néo-évaluation et défigure la science, préparant la descente aux enfers de la psychanalyse. Avec Pierre Fédida et Elisabeth Roudinesco, il organise la riposte et sera très actif lors de l’amendement Accoyer, comme dans le mouvement Pas de zéro de conduite, contre la détection précoce des futurs délinquants parmi les enfants en souffrance ».
Il combat « un capitalisme sans vertu » et une « civilisation d’usuriers » où les plus faibles sont amenés hypocritement à accepter leur propre exclusion ( L'évaluation comme dispositif de servitude volontaire, U Lille 1 - 08/02/2011).

Roland Gori a co-dirigé l’ouvrage La folie Evaluation
et vient de publier La dignité de penser (ed Les Liens qui libèrent).


Consulter la page web : http://clioweb.free.fr/dossiers/rolandgori.htm
et le site http://www.rolandgori.com/


gori-dignite

 
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16 décembre 2011

Alexis de Tocqueville

 tocqueville

Alexis de Tocqueville (1805-1859)
Alexis-Henri-Charles Clérel, vicomte de Tocqueville 
source Wikipedia - Wikimedia Commons

 

Dans les Nouveaux chemins de la connaissance (France-Culture)
12.12.2011 -
Tocqueville et le nouveau monde 1/4 : un libéral singulier (Lucien Jaume)
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10467-12.12.2011-ITEMA_20328772-0.mp3

13.12.2011 -
Tocqueville et le nouveau monde 2/4 : L'Ancien régime et la Révolution (Ran Halévi)
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10467-13.12.2011-ITEMA_20329034-0.mp3

14.12.2011
Tocqueville et le nouveau monde 3/4 : aux sources de la sociologie (Serge Audier)
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10467-14.12.2011-ITEMA_20329291-0.mp3

15.12.2011
Tocqueville et le nouveau monde 4/4 : Tocqueville en politique (Françoise Mélonio)
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10467-15.12.2011-ITEMA_20329572-0.mp3

 

 

 

16 décembre 2011

Les députés, le fichage et la biométrie

 

Les députés créent un fichier recensant l'identité biométrique de chaque Français - Le Monde 14/12

La proposition votée par une assemblée très clairsemée dispose désormais que « l’accès à ce fichier ne sera possible, dans le cadre d'une enquête judiciaire, que sur autorisation d'un magistrat (...), pour des infractions directement liées à une usurpation d'identité ».
Mardi, l'opposition, par la voix de Jean-Jacques Urvoas (PS, Finistère), a estimé, malgré ces concessions, que le ver était dans le fruit. Le député a rappelé les évolutions du FNAEG - le fichier national automatisé des empreintes génétiques : « Créé en 1998, il était alors uniquement destiné à lutter contre les auteurs d'infractions sexuelles. A l'époque, il y avait déjà des garanties légales qui interdisaient tout autre usage ».
Mais chaque année depuis 2002, une loi est venue élargir la finalité de ce fichier. « Ont ainsi été inclus, au fil des ans, les délits comme le vol, le tag ou l'arrachage d'OGM », et le fichier accueille aujourd'hui « non plus les coupables, mais de simples suspects ».
Au passage, dans la discussion, l'estimation du nombre de victimes d'usurpation d'identité a été divisée par deux

 

16 décembre 2011

Putain, deux ans !

 

Liberation-16122011

Libération, Une du 16/12/2011

 

Chirac : putain, deux ans !
http://www.liberation.fr/politiques/01012378023-chirac-putain-deux-ans

Comment Chirac s'est affairé à étouffer les affaires
http://www.liberation.fr/societe/01012378012-comment-chirac-s-est-affaire-a-etouffer-les-affaires

 

 

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15 décembre 2011

Mettre l'humain au centre ...

 

- Nathalie Mons : [la notation des profs par le seul chef d'établissement] « Une mesure à contre-courant »
Si le projet ump-chatel passait, « la France adopterait un modèle ultraminoritaire, en vigueur dans seulement deux pays, et en plus en voie de disparition - la Belgique l'a abandonné il y a quelques années en décidant d'avoir recours aussi à des inspecteurs. Elle irait ainsi à contre-courant des tendances actuelles qui vont vers le collectif et un regard externe ». La France est aussi l'un des rares pays à ne pas évaluer ses établissements

Egalement dans Libération Education :
http://www.liberation.fr/education,99763
« Le texte est imprécis, qu’est-ce qu’on mesure finalement ? »
C.P. proviseure d’un Lycée Pro à Toulon
« Ce ne sera pas pire que le système actuel, c’est la loterie »
Prof des écoles
« Il faut faire évaluer les profs par des spécialistes »
B.M. Professeur de collège à Montreuil
« Si le chef d’établissement devient un patron, c’est non »
P.R. Inspecteur (académie de Clermont)
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L'actualité de l'Education  Rue des Ecoles, 14/02/2011 -
3 invités, E Davidenkoff, M Baumard, F Jarraud
L'émission au format mp3 : http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11192-14.12.2011-ITEMA_20329344-0.mp3

L'émission revient sur la rétention de l'information, sur la politique actuelle de l'éducation, sur l'enjeu de la notation (l'évaluation ?) des profs, sur le repérage des enfants supposés à risque dès la grande section de maternelle.

Vers la 12e minute : Pourquoi la relative atonie des enseignants face à l'annonce sur la notation des profs par le seul chef d'établissement ? Parfois les facteurs, ED cite : le calendrier ; ballon d'essai ou casse délibérée ; depuis 2003, rupture dans mobilisation (amputation du salaire). Selon lui, si cette dernière mesure passe sans mobilisation significative, alors qu'elle touche au coeur du métier d'enseignant, alors le gvt pourra ensuite tout se permettre (dans son entreprise de démolition partisane, ce que la com' vendait comme rupture en 2007).

MB  évoque une profession totalement déstabilisée et une tactique redoutable du ministre actuel : il communique sans arrêt, mais il n'a jamais exposé clairement sa vision de l'école. D'où l'impression d'être devant un puzzle, où les pièces arrivent l'une après l'autre. On tente un coup (cf le programme ECLAIR), on ne fait jamais de bilan, et quand cela passe sans bruit, on accélère jusqu'a ce que cela coince.

28e minute : une fois que l'on a écarté toute référence à la pédagogie, une fois que l'on a supprimé la formation, les postes, les dispositifs d'aide, que reste-t-il pour faire marcher le système ? La schlague ?? (FJ)

Plusieurs lectures politiques.
2 dans l'émission :
-
MB cite aussi un entretien avec M Gauchet : la droite a une seule idée sur l'Education, de la maternelle à l'université : mettre des petits chefs partout !
- Le pouvoir actuel peut aussi jouer électoralement les parents (de droite) contre les profs (FJ), voire se servir de la jalousie de salariés précarisés à l'égard des fonctionnaires (la détestation de la fonction publique, c'est un fond de commerce habituel de l'extrême droite)

- Une troisième sur la durée :
Relire l'Appel des Appels - Remettre l'humain au coeur de la société (22/12/2008) :
http://www.appeldesappels.org/

« A l'Université, à l'École, dans les services de soins et de travail social, dans les milieux de la justice, de l'information et de la culture, la souffrance sociale ne cesse de s'accroître. Elle compromet nos métiers et nos missions.

Au nom d'une idéologie de l'homme économique, le Pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois naturelles du Marché. Cette idéologie s'est révélée catastrophique dans le milieu même des affaires dont elle est issue.

Nous, professionnels du soin, du travail social, de l'éducation, de la justice, de l'information et de la culture, refusons qu'une telle idéologie mette maintenant en faillite le soin, le travail social, l'éducation, la justice, l'information et la culture ».

Ecouter et lire Roland Gori* (il était à l'IRTS d'Hérouville vendredi dernier).
http://clioweb.free.fr/dossiers/rolandgori.htm

A Lille, vers la 35e minute, il dénonce la casse des métiers et leur réduction au seul travail soumis à la mécanisation (le numérique) et à la course double à la productivité et au dumping social. Selon lui, l'injonction faite à ses agents d'abandonner leur mission et de se convertir aux logiques de l'entreprise privée est une véritable trahison. La violence de cette rupture symbolique génère à la fois une énorme colère (cf le mouvement contre la démolition des retraites) mais aussi de la démobilisation et de la désespérance.


- « On dépossède les professionnels de leurs savoirs » - Libération 21/10/2011
http://www.liberation.fr/societe/01012366982-on-depossede-les-professionnels-de-leurs-savoirs

- « L’école condamnée à produire du capital humain » - Libération 22/10/2011
A la botte de l’économie (et de la finance), le système scolaire serait lancé dans une course à la compétitivité. Une mutation que déplore le sociologue Christian Laval, qui dénonce le déclin de la pédagogie et un surcroît d’inégalités.
http://www.liberation.fr/societe/01012367077-l-ecole-condamnee-a-produire-du-capital-humain


- Comment vendre à la découpe le service public - Laurent Bonelli, Serge Pelletier - Le Monde diplomatique 12/2009
http://clioweb.free.fr/debats/decoupe-public.htm


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15 décembre 2011

L'Ecole change-t-elle de modèle ?

 

L'école française est-elle en train de changer de modèle ?
Maryline Baumard - Le Monde Education - 11.02.2011
http://www.lemonde.fr/education/contre_enquete/2011/02/10/l-ecole-francaise-est-elle-en-train-de-changer-de-modele_1478198_1473685.html

2 sources en ligne pour un article cité dans l'émission Rue des Ecoles du 14/12/2011
http://www.educationetdevenir.fr/spip.php?article389
http://www.profencampagne.com/

Se rapproche-t-elle du système anglo-saxon ?
Qu'en pensent les acteurs de terrain ?

Une nouvelle école s'esquisse. Comme face à un puzzle auquel il manque trop de pièces, il est longtemps resté difficile de deviner à quoi l'école de l'après-2012 pourrait ressembler en cas de réélection de la droite. Est-ce qu'on était dans un simple régime minceur - jeudi 10 février, les enseignants sont en grève pour dénoncer une rentrée avec 16 000 postes en moins -, ou dans un changement de modèle ? La réponse s'impose doucement et une architecture nouvelle se dessine.
La pièce maîtresse s'est emboîtée le 12 janvier. Ce jour-là, a été annoncé le passage sous statut dérogatoire de près de 2 000 collèges et écoles. Dès septembre 2011, une part des 354 collèges et 1 725 écoles vont imaginer leur propre projet pédagogique, trouver des enseignants volontaires pour le mettre en œuvre et une organisation sur laquelle l'appuyer. Le tout contractualisé avec le recteur.

La promesse d'une contagion territoriale. Ce ne sont que 3,5 % des écoles et 4,5 % des collèges du pays ; de surcroît, ce sont les plus difficiles. Mais la symbolique est forte et le discours présidentiel prononcé le 19 janvier, lors des vœux au monde de la connaissance, augure d'une contagion territoriale à venir. Félicitant la ministre de l'enseignement supérieur Valérie Pécresse, qui a amené 90 % des universités à l'autonomie, le chef de l'Etat a lancé devant 500 invités : " Si cela marche pour les universités, cela doit marcher aussi pour nos établissements, les lycées. Et si, dans notre pays, on faisait confiance aux enseignants, en leur laissant un peu d'autonomie ? "
Déjà, depuis la réforme du lycée, à la rentrée 2010, les proviseurs disposent d'un tiers de leurs heures à gérer en fonction de leur projet d'établissement. Un petit avant-goût dont ils ont encore un peu de mal à se saisir. Avec les conversions expérimentales de la rentrée prochaine, une mue plus importante se prépare. On octroie là " aux chefs des établissements lesplus difficiles une voix dans le recrutement des enseignants. C'est un début. On verra s'il passe ", lance l'académicien Antoine Compagnon dans un entretien au Point du 27 janvier.

Des "cellules dormantes". La grande mue se prépare, par bribes, sans plan d'ensemble visible. "Comme en espionnage, on installe des dispositifs dormants. Un matin, on se réveillera, ils seront activés et le paysage aura changé", analyse Christian Chevalier, secrétaire général du Syndicat des enseignants.
L'autre "cellule dormante" est la hiérarchie intermédiaire. Doucement, on la prépare à ses nouvelles fonctions. Les chefs d'établissement sont particulièrement choyés par le ministre qui voit en eux une bonne courroie de transmission. Dernièrement, Luc Chatel a voulu signer avec eux l'octroi d'une prime de 6 000 euros tous les trois ans. Au mérite. Un mois avant, les recteurs avaient vu leur prime flamber avec la mise en place d'une part de la récompense modulée selon la politique menée. Un recteur peut désormais obtenir 6 840 euros annuels de plus qu'un autre, qui traîne des pieds.

Or dans un système autonome, il faut des chefs. Le philosophe Marcel Gauchet prédisait, dès 2009, ce qui se dessine dans l'enseignement scolaire. " La seule idée de la droite, en matière d'éducation, est de créer des patrons de PME à tous les niveaux, de la maternelle à l'université. Il paraît que c'est le secret de l'efficacité ", expliquait-il, de l'ironie plein la voix, dans un entretien au Monde le 23 avril 2009.
Dans une éducation nationale pilotée par le terrain, chaque établissement pourra développer son projet. Déjà 124 collèges ou lycées proposent des cours le matin et du sport l'après-midi. Durant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait promis de " permettre à tous les parents qui le souhaitent de choisir pour leurs enfants un établissement réservant l'après-midi aux activités sportives, culturelles ou associatives ". Bientôt, d'autres établissements vont développer les sciences. Le plan présenté par Luc Chatel autorise cette orientation. Et puis, compte tenu des restrictions budgétaires, il y aura ici un lycée qui joue la carte des langues vivantes et là un autre qui se concentre sur les langues anciennes.
La rationalisation des options aboutira à ce profilage. Un peu comme dans l'enseignement privé sous contrat, où tel établissement est plutôt scientifique, tel autre élitiste ou axé sur l'épanouissement de l'enfant, quand un troisième est réputé pour son savoir-faire avec les élèves en difficulté.
Dans un système où les établissements ne se ressembleront plus, permettre aux familles de choisir a du sens. L'ouverture du choix des collèges et des lycées a été la première mesure prise dans le domaine de l'éducation par Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Annoncée début juin 2007, elle paraissait symbolique. Demain, ce pourrait être la clé de voûte d'un système où les propositions différeront réellement d'un collège ou d'une école à l'autre.

Taux de réussite et évaluations. Et pour bien choisir, il faudra que chacun affiche ses résultats. Pour le bac, les statistiques sont disponibles. Pour les collèges, les taux de réussite au diplôme national du brevet se trouvent le plus souvent sur les sites académiques. Mais pour les écoles, rien. A moins que les enseignants qui se refusent à faire passer les évaluations ne soient pas tout à fait paranoïaques et qu'un jour l'outil d'évaluation nationale ne devienne un outil de classement. Thierry Cadart, le secrétaire général du SGEN-CFDT, ne l'exclut pas, " une fois que l'outil existe, on ne contrôle plus rien ".
D'ailleurs la publication école par école était le souhait initial de Xavier Darcos qui annonçait, le 28 janvier 2008 : " Je souhaite mettre en place une double évaluation, pour les classes de CE1 et de CM2, qui aura lieu en milieu d'année. Les résultats obtenus par chaque école seront mis en ligne sur Internet pour permettre aux parents d'en avoir connaissance ". Un an plus tard, il revenait sur sa décision. Le mal était fait et ces évaluations ont été partiellement sabotées cette année encore par des enseignants opposés à cette mise en compétition.
Comme le rappelle régulièrement Luc Chatel, il n'y aura plus de grand soir de l'éducation. Le paysage nouveau se dessine par petites touches, par glissements successifs. Mais au final, on pourrait bien, d'ici quelques années, se réveiller avec un modèle éducatif très différent, des établissements qui auraient chacun une identité, un projet et le vendraient à des parents en mal de choix.
Une construction brique à brique. Connaissant l'attachement syndical à une certaine uniformité - parfois purement théorique -, le gouvernement joue le puzzle. Une pièce par-ci, une pièce par-là, sans que l'architecture d'ensemble soit immédiatement lisible. Mais un jour, le paysage sera redessiné, le puzzle sera terminé et tout le monde n'y aura vu que du feu. D'autant que l'attention des observateurs est retenue ailleurs. Cette construction brique à brique est masquée par un autre combat qui occupe le devant de la scène : une bataille pour la sauvegarde des postes, alors que plus de 100 000 ont été supprimés depuis 2007. Et pendant que les syndicats s'échinent sur ce combat perdu, la voie est libre pour les grands travaux.


Autres articles dans une double page du Monde :
- A Lille, une brèche pour gérer le public comme du privé (programme CLAIR ou Eclair)
- Grande-Bretagne : L'école libre (les free schools), c'est possible
- Entretien avec François Dubet : « Il y a évolution sur le long terme, pas révolution »

 

 

14 décembre 2011

Nucléaire : la carto et le choc pros-antis

nucl-fce

Sortir du nucléaire - Nucléaire, danger permanent
source : http://www.sortirdunucleaire.org/carte/carte-francenuc-A4.jpg
http://boutique.sortirdunucleaire.org/product_info.php?products_id=207

nucl-chinon

Nucléaire, danger permanent (détail)

 

Pictogrammes : informer ou persuader ?
La fédération http://sortirdunucleaire.org diffuse une carte militante, sur papier et sur le web.

Dans la rubrique « L’œil du cartographe » de la revue Carto n°8 , Cécile Marin développe une critique multiforme de cette carte : les mines d'uranium abandonnées y apparaissent à côté des centrales nucléaires en activité ; la taille des pictogrammes peut donner l'impression que la vallée de la Loire est une suite ininterrompue des réacteurs ; le choix du jaune et du noir, couleurs associées au danger, fait de cette carte efficace une carte agressive.
Tous les moyens sont-ils permis dans un combat militant ?
Selon Cécile Marin, la carte aurait gagné en crédibilité si elle avait utilisé des symboles plus sobres et si elle avait figuré le degré de dangerosité des sites.

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un détail : la revue Carto publie une carte de l'Atlas Autrement : des pictogrammes servent à représenter les loisirs des habitants de Séoul.

seoul-pictogrammes

 Entre mer et montagne : les lieux où les Séouliens se mettent au vert (extrait) - Autrement - Carto

Sur le site web http://sortirdunucleaire.org une  carte numérique exploite l'interface Open Street Map.
A l'échelle locale, l'effet graphique est moins marqué que dans la version imprimée :

nucl-hague

 

nucl-f-open

La France nucléaire, source : http://www.sortirdunucleaire.org/carte/

 

nucl-edf

A comparer avec cette carte des centrales nucléaires fournie par EDF 
qui ajoute :  La disponibilité des 58 réacteurs répartis sur 19 centrales standardisées,
construites pour fonctionner au moins 40 ans,
garantit une production d'électricité performante, sûre, sans émission de gaz à effet de serre.
 

Le nucléaire, civil d'abord - cartes de Cécile Marin (2007)
http://www.cartografareilpresente.org/article380.html

Le nucléaire, solution du problème énergétique ?
http://www.cartografareilpresente.org/article380.html

Le nucléaire civil dans le monde - 2005 - Sciences Po, atelier de cartographie

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La France nucléaire, cartes indexées par Google Images

Greenpeace - Le nucléaire près de chez vous
http://www.greenpeace.fr/france-nucleaire/
http://cartenucleaire.greenpeace.fr/?fs=1

Les centrales nucléaires et le risque sismique
http://actualite.portail.free.fr/sciences/19-11-2011/nucleaire
carte réalisée par Idé, agence infographique, 33 rue des jeûneurs, Paris 2e

Le stockage des déchets
http://www.influencersonline.com/carte-des-sites-de-stockage-de-dechets-nucleaires

Les transports (carte 1, carte 2) - les déchets (la France contaminée...) - cercles 30 et 100 km

Et aussi, Contre l'éolien industriel
http://collectif-6-octobre.over-blog.com/

 

A lire dans Carto n° 8 :
- Les cartes de l'actualité (Singapour, Malaisie, Ramallah, RDC, les conflits...)
- Séoul, mégapole d'une nation divisée - Valérie Gelézeau (EHESS)
- Paris - les cartes des crues historiques
- rubrique « Insolito » : Représentations de pays selon leurs spécialités culinaires.
sommaire : http://www.carto-presse.com/?p=1005

En ligne : Quand les capitales déménagent, Julien Arnoult (mars 2011) - Carte de Laura Margueritte
http://www.carto-presse.com/?p=1063

 
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13 décembre 2011

MEN : des données peu fiables

 

- Rennes - Le vademecum du TZR.
http://phares.ac-rennes.fr/_fichiers_/publiweb/publication/dpe/en_ligne/vademecum2.PDF

- Une page sur la gestion de l'Education dans Le Monde Education 13/012/2011 : 
http://www.lemonde.fr/education/

Dissimulées ou retardées, les données sur l'Ecole sont jugées peu fiables
61 études diffusées en 2001, 62 en 2003, 18 en 2009 et 19 en 2011.
Le ministère de l'éducation est soupçonné de ne laisser filtrer que les statistiques favorables à son bilan : « nos enquêtes ne sont bienvenues que lorsqu'elles accompagnent la communication du ministre ». (Ce que Droopy ne dit pas, commente un internaute à la suite d'un autre article).
Le Monde critique la confusion des genres : une même Direction décide de la politique et en évalue les résultats. Claude Thélot est interrogé sur les moyens d'améliorer l'évaluation (interne et externe). L'article reste silencieux sur la folie évaluation et sur les choix d'une politique thatchérienne ou madeliniste. Silencieux aussi sur la construction et la manipulation de chiffres à qui l'on peut faire dire ce que l'on veut.

Data.gouv.fr, un effort de transparence du gouvernement. L'article parle de gouvernance ouverte et de champ économique prometteur. Exemples mis en avant par le journaliste : disposer d'une liste des crimes (cf UK) ; cartographier les carrefours dangereux pour choisir son lieu de résidence ...

Des statistiques d'Etat à géométrie variable, poursuit Le Monde en Une le 14/12
Quelque 352 000 jeux de données fournis par 90 producteurs différents, du budget 2012 de l'Etat aux résultats des élections françaises en passant par l'enseignement agricole ou les chiffres annuels des accidents de la route.
http://www.data.gouv.fr/

- Une prise d'otages dans une école catholique… pour cause d'enseignant stagiaire.  Le Monde 07/12
Le ministre a renvoyé la balle à la direction diocésaine.
Le jeune enseignant est un de ceux qui ont été privés de l'année de stage en alternance.
« Lâchés dans le grand bain, en somme » écrit Mattea Battaglia.


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13 décembre 2011

Pourquoi je pleure ...

 

- Pourquoi je pleure sur l’école de la République
Clara da Silva Mère et enseignante (désespérée) de philosophie et de cinéma au lycée de l'Essouriau des Ulis (Essonne)
http://www.liberation.fr/societe/01012369919-pourquoi-je-pleure-sur-l-ecole-de-la-republique

« Je refuse que des pratiques de fichage bien intentionnées s’insinuent jusque dans l’éducation. Je refuse que la communication l’emporte sur le langage, l’information sur la poésie, la bêtise sur l’intelligence. Je refuse, j’essaie de résister, j’y laisse des forces et j’en pleure. «Elever», c’est «veiller sur» et non pas surveiller.»

L’école transformée en machine à désintégrer
Philippe Meirieu - Lumière-Lyon II, vice-président de la région Rhône-Alpes (EE-LV)
http://www.liberation.fr/societe/01012376517-l-ecole-transformee-en-machine-a-desintegrer

« Dans le petit jeu des annonces gouvernementales qui s’emballent à l’approche des élections, le repérage des enfants à risque et à haut risque en maternelle est très représentatif d’une conception tout à fait cohérente de l’enseignement fondée sur des principes simples : médicalisation, détection et dérivation ».

« …La médicalisation des difficultés scolaires pourrait voir ses effets pervers limités, voire être utilisée de manière bénéfique dans des cas spécifiques, si elle n’était enrôlée dans un processus à l’œuvre aujourd’hui à grande échelle : la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves pour savoir s’ils ne seraient pas mieux ailleurs ».

« Quand nous aurions besoin de mobiliser les enfants et les adolescents sur un projet culturel ambitieux pour leur permettre de dépasser leurs difficultés, on les juge, de plus en plus tôt, sur ce qu’ils sont et on les enferme dans leurs symptômes. Quand nous aurions besoin d’une école qui unit, nous voyons émerger sous nos yeux une école qui fragmente, exclut et isole. Il est temps d’inverser le mouvement ».


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