Wikileaks et les éditocrates
Place de la Toile (05/12/2010) était consacré à Wikileaks
avec Olivier Tesquet (Owni.fr), Romain Pigenel (blog Variae), Versac (Nicolas Vanbremeersch), Benjamin Sonntag (Octopuce, la Quadrature du net) et Rémy Ourdan (Le Monde)
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- Pas de révolution technique et des infos d'intérêt très variable.
- Les discours habituels de promotion ont mis en avant 250 000 mémos diplomatiques (sur les 6 dernières années). En fait 800 mémos seulement ont déjà traités par la presse, 1200 sont à venir. On est loin du chiffre commercial complaisamment colporté par les médias.
- Wikileaks a su s'imposer comme sujet dans l'agenda des médias.
- Assange n'a pas publié l'info brute, il a fait le choix de servir d'intermédiaire aux médias. Pour l'exploitation de ces mémos, il a réussi à mettre 5 journaux réputés dans le coup. Besson, qui s'en est pris à Wikileaks, devrait aussi poursuivre en justice un quotidien national...
- 48 : Les intervenants ont souligné un jeu du chat et de la souris :
sous la pression des politiciens, Wikileaks doit protéger ses sources et ses contenus, (il semble plus efficace que la presse conventionnelle) ; L'hébergement doit tenir compte des humeurs des politiciens : aux USA, Amazon a reculé devant les menaces. A Roubaix, OVH a répondu à Besson en interrogeant un juge en référé. Julian Assange a le soutien de tous ceux qui estiment que ce n'est pas à des politiciens de décider de la nature des contenus publiés sur le net.
Les gouvernements disposent de lois (LCEN), mais ils préfèrent agir dans l'illégalité et ne reculent pas devant les méthodes habituelles des barbouzes...
- 50e : l'épisode actuel est révélateur d'un clivage social et générationnel. Catherine Nay a parlé de Stasi, H Vedrine a utilisé un langage très violent. En fait, décideurs et commentateurs ne comprennent rien au nouvel écosystème de l'information mais ils s'autorisent à prendre la parole, à le stigmatiser. En France, cette dénonciation par les éditocrates a beaucoup d'écho, mais elle est totalement déconnectée du réel [cf le TCE en 2005 ?].
A lire également :
- Les éditocrates - Ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n'importe quoi, Mona CHOLLET, Olivier CYRAN, Sébastien FONTENELLE, Mathias REYMOND - La Découverte Nov 2009.
...Ce sont les « éditocrates ». Ils ne sont experts de rien mais ils
ont des choses à dire sur (presque) tout et, à longueur de journée. (parmi les articles, « Jacques Marseille au secours des riches »...
http://www.editionsladecouverte.fr/
- Peut-on être journaliste d'investigation sans être hacker ? Xavier de la Porte pour InternetActu
http://www.internetactu.net/2010/06/21/pdlt
- No Secrets. Julian Assange’s mission for total transparency. Raffi Khatchadourian, The New Yorker, June 7, 2010
http://www.newyorker.com/reporting/2010/06/07/