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Clioweb, le blog
20 septembre 2010

Le président des riches

presidentdesriches

A lire Le président des riches,
Enquête sur l'oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy,
l'ouvrage de Michel  Pinçon et Monique Pinçon-Charlot

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L'éditeur Zones propose un accès gratuit au contenu du livre.
Que cela ne vous empêche surtout pas de l'acheter (14 euros).

http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=116

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dans le chapitre Les mots pour ne pas le dire, pages 153-154 :

« L’héritage de Mai 68 a introduit le cynisme dans la société et la politique » déclarait d’un ton assuré le candidat S le 29 avril 2007 au cours de son dernier meeting de campagne électorale…

«  Étonnant. NS est imprévisible. Il donne à voir la détermination et la rouerie du pouvoir. Dans un double langage permanent, il a réussi la gageure de rester l’ami des plus riches tout en se faisant passer pour le défenseur de « la France qui se lève tôt ». Flatter le bon peuple en remplissant les poches des nantis. De la poudre aux yeux pour les uns : «Les paradis fiscaux, c’est fini ! », et des milliards d’euros pour les plus riches. Le sens des mots, dans cette guerre psychologique qui ne dit pas son nom, est volé et détourné.

Changement ? Réforme ? Rupture ? … On allonge la durée du travail, on démantèle les services publics, on brise l’indépendance de la justice, on livre les entreprises publiques au privé, on rabote les droits sociaux, on privatise les fonds de retraite, on gave les gavés. Le changement est régression. La classe dominante veut démanteler, grâce à son porte-parole aujourd’hui à l’Élysée, les acquis des luttes sociales et réduire à sa merci le peuple de l’économie réelle en vilipendant, l’œil rigolard, un capitalisme financier qui n’a guère l’air de s’en s’émouvoir…

« Comment les Français peuvent-ils se retrouver dans une politique qui se contredit entre les propos tenus et les résultats obtenus ? Les discours de NS déroutent car ils font un usage systématique de l’oxymore, une figure de style qui allie des termes contradictoires dans un rapprochement paradoxal. La «flexisécurité», le « développement durable » sont un moyen de « rapprocher, d’associer, d’hybrider et/ou de faire fusionner deux réalités contradictoires [...] les oxymores ainsi utilisés peuvent favoriser la déstructuration des esprits, devenir des facteurs de pathologie et des outils de mensonge ». L’UMP, le parti du président, signifie «Union du mouvement populaire» alors que c’est à Neuilly que l’électorat lui est le plus favorable, avec 83,3 % des voix au second tour des régionales de 2010... « Si le pouvoir de NS fait rupture, écrit Bertrand Méheust (La politique de l’oxymore), c’est bien par un usage cynique, à ce jour sans précédent dans la démocratie française, des techniques de communication ... ».

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- Table des matières de l'ouvrage :
Le Fouquet's
Les riches, premiers servis
Une oligarchie au pouvoir
La télévision : les guignols de la Pub
NS, avocat d'affaires
État, famille, couple : le mélange des genres
(le népotisme comme mode de gouvernance)
Interlude : promenade en sarkozie
Les mots pour ne pas le dire
Conclusion : Que faire ?

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- Le couple qui fait trembler l'Elysée, Monique et Michel Pinçon, sociologues.
Entretien publié dans Télérama 3166 - 18/09/2010.

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- L'émission Là-bas si s'y suis du 06/09/2010 accueille les auteurs. L'enregistrer et l'écouter en différé.

Vers la 31e mn, on y parle d'un groupe social très conscient de son grand pouvoir, de ses intérêts particuliers et des moyens de les défendre et de les accroître (le pouvoir de chacun est décuplé par celui de tous les autres). En somme, il existe encore une classe sociale... (L'affaire Woerth-Bettencourt, c'est une illustration parfaite de la collusion dans cette classe sociale, entre ceux qui font de la politique, ceux qui communiquent, ceux qui font des affaires).

Vers la 35e mn, « Il faut donner à Pécresse, elle veut être présidente de Paris, elle va perdre, mais il faut qu'on montre que vous la souteniez, c'est le maximum légal, cela n'est pas cher, et ils apprécient... » dit un proche de Mme Bettencourt.

NS tranche avec la discrétion usuelle de cette oligarchie. Il assume avec un culot sans limites (jusqu'au cynisme ?) une énorme soif personnelle de pouvoir. (vers la 38e mn : 12/07/2010: « Mr Pujadas, vous êtes un journaliste trop sérieux pour vous laisser aller à des formules. Posez-moi des questions, Je vais vous répondre, Je n'ai rien à cacher... »

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- Monique Pinçon-Charlot était invitée de l'émission Ce soir ou jamais le 15/09/2010.
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- dans Médiapart, article La révolution culturelle de deux spécialistes de la bourgeoisie (14/09/2010),
également Visite guidée de Chantilly, « kolkhoze » de riches...
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- Guerre des classes, népotisme, mélange des genres, fédérateur de l’oligarchie à la française… Le compte rendu du Monde (07/09/2010)

- Conclusion de l'entretien publié par Télérama :
« Que faire des riches ?
Suivre leur exemple.
Voilà des gens qui ont une éminente conscience de leur classe, qui sont solidaires quand la mode est à l’individualisme, qui sont organisés et mobilisés, qui défendent énergiquement leurs intérêts.
Faisons comme eux.
Battons-nous ! »

 

 

 

 

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Commentaires
R
. C'est la raison pour laquelle,je crois sincèrement que l’allongement de l’âge de la mise à la retraite est un faux problème pour les pays dits “riches”. En effet, avec les progrès de la productivité, les délocalisations, l’automatisation voire la robotisation etc…le salariat, comme le soulignait André Gorsz dans “Les métamorphoses du travail” ne pourra que s’amenuiser. le “travailler plus pour gagner plus” est donc une fumisterie sinon une escroquerie intellectuelle. <br /> Les problèmes qui vont se poser aux pays industrialisés sont: <br /> - Comment gérer le temps libre pour qu’il soit source d’épanouissement? <br /> et <br /> - l’allocation sociale universelle…<br /> . C’est pourquoi les 35 heures sont considérées comme la source de toutes les misères. <br /> Le problème des retraites ne doit pas être isolé du phénomène général , déjà largement amorcé, du transfert des profits vers le capital et non vers le travail, il illustre la crise de la civilisation du travail et annonce l’enrichissement plus grand des nantis et la pauperisation de la grande majorité convient, en conséquence, de soulever une problématique moins parcellaire mais ô combien plus fondamentale !!
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