La Retraite des réformes
- Marianne réagit vivement à la stigmatisation des journalistes indépendants (« une certaine presse des années 30 », des journalistes quasiment accusés d'être des « hitléro-trotskystes », comme à Moscou en 1938).
Alain Rémond moque le lapsus de l'un de ces ministres qui a désigné Eric Woerth comme « Le ministre de la Retraites des réformes... ».
- Marianne pointe également l'écart entre la communication présidentielle sur la réduction du train de vie de l'Elysée et la réalité des chiffres dans le rapport de la Cour des Comptes :
Déplacement de 2 h 30 dans l'Ain ? coût pour le contribuable : 128 291 euros
Participation à l'AG de l'ONU ? coût : 1 1 45 279 euros... (pour 35 + 33 + 61 personnes), dont 13641 pour réaménager une suite d'hôtel.
Fabrication d'un fond d'écran façon pub TV ? coût : 141 000 euros ...
- « Réformer, c’est s’attaquer à des intérêts acquis ». Jack Dion compare ce que le projet des retraites selon NS demande aux salariés et les rétributions de quelques chefs d’entreprise. Ainsi, le PDG de Vinci perçoit 1,6 millions par an (133 000 euros par mois) ; il vient de réaliser une plus-value de 812 500 euros sur ses stock-options….
Gauchet, le peuple et les élites
Marcel Gauchet s'exprime dans Le Monde- Société sur l'affaire Woerth-Bettencourt.
Selon lui, « on assiste à une remise en question du pouvoir sarkozien ».
« Ce n'est pas la démocratie en tant que telle qui est remise en question, c'est la manière dont certains en profitent ».
« En France, les élites (un mot que je n'aime pas mais il n'y en a pas d'autres) [et ceux qui défendent leurs intérêts dans les médias et sur internet - Ndlr] ont une haute opinion d'elles-mêmes et ne se rendent pas compte du fossé qui les sépare de la population. Elles entretiennent à son égard un mépris bienveillant. Elles veulent son bien, mais elles estiment que leurs mérites éminents doivent être récompensés ».
« La crise prend complètement à contre-pied le dispositif politique de Sarkozy, à savoir le projet d'une banalisation libérale de la France, pour sortir d'une exception jugée dommageable par les élites ». « La crise a réduit à néant cette belle construction. Dans un premier temps, Sarkozy s'en est très bien tiré, en affichant son volontarisme. Mais les belles paroles n'ont pas eu de suite ». .. « par son style de star égocentrique et autoritaire, il a aggravé le malaise... »
« NS n'a pas le sens de l'institution. Le côté privé du personnage prend toujours le dessus. Il n'arrive pas à être un homme d'Etat ».
Selon M Gauchet, les effets des ces affaires se capitalisent, de la nuit du Fouquet’s à l’affaire Woerth-Bettencourt. Ils alimentent une révolte sourde et peuvent ressurgir de manière incontrôlable.