Ida Grinspan - APHG 4 mai 2010
- 4 mai 2010 : APHG - Contre la censure et l’occultation des faits historiques
http://www.aphg.fr/Actualités.htm
Paris, le 4 mai 2010
L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) s’élève vivement contre la censure exercée contre un texte d’Ida Grinspan*, ancienne déportée d’Auschwitz et contre les propos tenus par un leader politique à propos du rôle de Vichy envers les juifs.
Un texte d’Ida Grinspan devait être lu par les élèves d’un professeur d’Histoire et de Géographie, Nathalie Lanzi** lors de la journée du souvenir de la Déportation le 25 avril 2010 à Parthenay. Dans ce témoignage. Ida Grinspan évoquait les circonstances de son arrestation par trois gendarmes. à Jeune-Lié ( près de Melle) dans la nuit du 30 au 31 janvier 1944. Elle était âgée de 14 ans. L’adjoint au maire, ancien gendarme et adjoint, chargé des affaires patriotiques de la municipalité de Parthenay a été choqué par ce témoignage et a demandé au professeur de remplacer le mot gendarmes par hommes ! ll a ensuite présenté ce texte au maire de Parthenay qui a refusé que ce texte soit lu.
Nous avons déjà exprimé toute notre solidarité et profonde sympathie à Ida Grispan et notre soutien à notre collègue Nathalie Lanzi.
D’autre part un leader politique a prétendu dans une émission que le gouvernement du Maréchal Pétain avait sauvé la majeure partie des juifs en France. C’est nier les deux statuts des juifs (octobre 1940 et juin 1941) qui les ont exclus de la vie politique, économique, sociale et culturelle et qui les ont spoliés de leurs biens ; c’est occulter les arrestations de juifs notamment lors de la rafle du Vel d’Hiv et la complicité de Vichy dans leur déportation vers les camps de la mort.
L’APHG rappelle l’importance de l’enseignement de l’Histoire, en particulier de la Seconde Guerre mondiale, de la France sous l‘occupation, de l’Etat français et de la Résistance Cet enseignement essentiel dans la formation des jeunes est confié à des professeurs qui ont suivi des études universitaires et ont passé des concours de recrutement de haute valeur scientifique. C’est une mission de service public que d’enseigner ces pages des années noires et aussi glorieuses de notre pays. L’APHG condamne toute forme d’intimidation ou de censure ou d’occultation de notre enseignement et toute volonté de réviser faussement l’histoire.
*Ida Grinspan a été envoyée dans un petit village des Deux Sèvres alors qu’elle avait 10 ans par ses parents inquiets de la situation en 1940. Elle a été accueillie chez une nourrice Alice et à l’école primaire de Sompt qui aujourd’hui porte son nom par son institutrice Madame Picard. Elle a raconté son arrestation et sa déportation dans son livre « J’ai pas pleuré », paru chez Robert Laffont, co-écrit avec Bertrand Poirot Delpech. C’est un témoin infatigable qui sillonne la France pour raconter sa déportation dans les collèges et les lycées « Il faut savoir regarder la vérité en face » a déclaré Ida Grinspan dans une interview. « Ce que je dis dans ce texte, je le dis chaque fois que j’interviens dans une école, je dis simplement ce qui a été ».
** Nathalie Lanzi enseignante au collège de La Couldre ( Deux Sèvres )qui depuis cinq ans accompagne ses élèves volontaires aux cérémonies commémoratives.
Le secrétariat général de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie