Pierre Chaunu a été professeur d’histoire moderne à l’Université de Caen de 1962 à 1970 puis à Paris IV.
Parmi ses ouvrages,
sa thèse Séville et l'Atlantique
La Civilisation de l'Europe classique
La Civilisation de l'Europe des Lumières
La Mort à Paris (XVIe-XVIIe siècles)
L'Aventure de la Réforme. Le monde de Jean Calvin
Chaunu, la fin de l'histoire. Libération, 24-25/10/2009
"Spécialiste de l’époque moderne et fervent nataliste, l’historien-démographe laisse derrière lui une œuvre prolifique".
JD Merchet évoque 2 faces du personnage :
un des grands historiens de sa génération (avec Duby, Le Goff, Le Roy Ladurie, Furet ou Aghulhon), un "homme de droite et infatigable croisé de la natalité" ("la peste blanche").
En 1967, je lui dois la lecture des Rois thaumaturges. En 1972, le SEDES lui a commandé un volume sur l'Espagne de Charles Quint, le thème des concours. Dans l'été, il en a rédigé deux...
Le militant ne pouvait pas laisser indifférent, notamment du fait de la vigueur de certaines positions en 1968 et après...
Il a été prédicateur au temple de Courseulles
et a animé une émission sur Radio-Courtoisie.
27/10 : Pierre Chaunu fut "un historien d'une formidable capacité de travail
et d'une prolixité exceptionnelle", écrit PJ Catinchi dans Le Monde (27/10/2009).
L'historien préféra "la longue durée et la série statistique à
l'évènement ", et le prédicateur tonna contre ce qu'il estimait être
"décadence" et "refus de la vie". "Je ne sépare pas le passé de l'avenir, le vertige de l'avant et celui de l'après". "d'où les allers-retours incessants entre la pensée de l'historien et les prêches du croyant alarmé".
La nécrologie se fait attendre dans Le Figaro
Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Chaunu
Ouest-France Maville (sous les miss :-):-)
Google a indexé le Flash actu du Figaro (24/10/2009), pas cet autre article de Jacques de Saint Victor (24/10/2009) :
" Pierre Chaunu
Disciple de Fernand Braudel, il fut un précurseur de l'histoire quantitative.
Professeur à la Sorbonne, membre de l'Institut, il était bien connu du grand public pour ses prises de position vibrantes sur la crise démographique, sur l'éducation ou la religion. Les lecteurs du Figaro ont, quant à eux, pu pendant plus de vingt ans lire les chroniques originales qu'il a tenues régulièrement à partir des années 1980.
Mais derrière la figure de l'homme public, au verbe fort et à l'esprit de combat, dénonçant « le suicide de l'Occident », se cachait celle d'un grand chercheur et d'un historien exceptionnel, disciple de Fernand Braudel et précurseur de l'histoire quantitative.
Sa thèse, soutenue en 1954, portait sur Séville et l'Atlantique (1504-1650) ; elle peut être considérée comme un monument de cette « histoire globale » dont on fait grand cas aujourd'hui. Ce travail colossal, qu'il a su mener à bien grâce à l'aide de son épouse, le place parmi les plus grands historiens de son temps.
*Esprit éclectique *
Comme tant d'esprits cultivés de cette génération issue de l'entre-deux-guerres, Pierre Chaunu s'était très tôt forgé une idée précise de l'existence. « La vie est d'autant plus belle que je la sais menacée », disait-il. Il a assisté, désolé, à la crise démographique de l'Occident, à l'exode rural, à la désolation des campagnes. Il définissait le *« monde plein »*, comme il avait pu exister dans l'Europe médiévale, avant la grande peste noire du XIV^e siècle, comme un monde où, *« monté sur l'un des 130 000 clochers de la chrétienté latine »*, on voit toujours cinq ou six hommes à l'horizon. Bref, un monde qui ignorait la solitude et la désolation.
Parmi de nombreux ouvrages, on citera ses travaux sur l'Espagne de Philippe II, sur la Réforme protestante, et un travail de référence pour les étudiants sur La Civilisation de l'Europe des Lumières (1971). Car cet esprit brillant, éclectique et savant, n'était pas un adversaire des Lumières. Il considérait l'héritage républicain des Lumières comme un « transfert » des principes chrétiens « laïcisés ». Ainsi s'inquiétait-il plus de la trahison de ces principes par une idéologie vague, économique et libertaire, prônant le relativisme, la confusion des valeurs, le matérialisme, le culte du profit, si étrangère à la tradition chrétienne.
Pierre Chaunu était l'un des plus grands historiens de son temps".
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Ecouter l'hommage d'Emmanuel Laurentin dans La Fabrique de l'histoire (30/10/2009)